En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de demandes hebdomadaires d'allocation chômage a grimpé à 637 000, contre 605 000 la semaine précédente (chiffre révisé), une augmentation bien plus marquée que celle anticipée par les économistes, qui tablaient sur 610 000.
La hausse vient « des États et des salariés de l'automobile », a expliqué à la presse un membre de la division statistique du département du Travail à l'occasion de la publication de ces chiffres.
Selon lui, « c'est la semaine où nous avons pu voir en particulier des licenciements de la part d'entreprises comme Chrysler », qui a déposé le bilan le 30 avril puis arrêté la plupart de ses sites de production, aggravant les difficultés de ses fournisseurs.
Cet indicateur économique a montré ces dernières semaines une tendance erratique, alimentant le débat sur la stabilisation ou non des suppressions d'emploi. Il avait connu son plus haut niveau de l'année à 674 000 demandes la dernière semaine de mars.
« Il semble clair que les demandes d'allocation ont connu leur pic et vont avoir tendance à baisser, malgré des sursauts comme celui-ci », a commenté Ian Shepherdson, de HFE Economics.
Depuis le début de la récession aux États-Unis en décembre 2007, le chiffre hebdomadaire n'a pourtant jamais baissé plus de deux semaines de suite. Et il se maintient au-dessus des 600 000 depuis fin janvier.
« Avant la faillite de Lehman Brothers (en septembre, NDLR), les demandes d'allocations tournaient autour des 440 000, donc il y a toujours un long chemin à parcourir avant de revenir à ces niveaux, qui ne sont pas ceux d'une économie heureuse », a relevé M. Shepherdson.
En moyenne sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif d'une tendance, le nombre de nouvelles inscriptions au chômage est reparti à la hausse pour remonter à 630 500, après quatre baisses consécutives.
Enfin, le nombre de chômeurs indemnisés ne décroît toujours pas. Au 2 mai, il a battu un record historique pour la quinzième semaine consécutive, à 6,560 millions, soit 3,2 % de plus que la semaine précédente.
Michael Bratus, de Moody's Economy.com, a jugé cette hausse de 202 000 chômeurs indemnisés « déconcertante », parce qu'elle « indique que les entreprises sont de plus en plus incertaines des perspectives à court terme et pas encore motivées pour embaucher ».
Le taux d'actifs touchant des allocations chômage atteignait 4,9 %, en hausse de 0,1 point par rapport à une semaine plus tôt et au plus haut depuis décembre 1982.
Le taux de chômage aux États-Unis atteignait 8,9 % en avril, un niveau inédit depuis septembre 1983, et devrait continuer à grimper cette année, selon la Maison-Blanche et la Réserve fédérale.