Fouad Siniora a ensuite mis l'accent sur les efforts menés par le gouvernement depuis 2005 pour développer les infrastructures, notamment en débloquant le « nœud des expropriations ». Cette question paralysait un grand nombre de projets depuis 2001, notamment celui du tronçon Mdeirej-Taanayel.
2,5 milliards de dollars de financements externes
Parallèlement, « nous avons œuvré à trouver davantage de financements externes à des conditions favorables pour maintenir un niveau acceptable d'investissements publics », a affirmé M. Siniora. Selon lui, les financements externes disponibles à travers les accords de prêts conclus ou en cours de négociation s'élèvent à 2,5 milliards de dollars, auxquels s'ajoute un milliard de dollars sous formes de prêts bonifiés octroyés par l'Arabie saoudite lors de la conférence Paris III.
Le Premier ministre a d'ailleurs longuement évoqué l'aide apportée par le royaume wahhabite au Liban après la guerre de juillet, notamment le don de 500 millions de dollars dont le déboursement a suscité la polémique. M. Siniora a expliqué que 350 millions de dollars ont été dépensés pour reconstruire plus de 55 000 unités d'habitations, soit la moitié des habitations détruites ou endommagées durant le conflit.
Quant aux 150 millions de dollars restants, ils ont été alloués soit à des projets urgents, comme les ponts détruits pendant la guerre, soit à des projets en manque de financements comme celui de Mdeirej-Taanayel.
En effet, le coût de construction du tronçon qui relie Mdeirej à Taanayel est de 153 millions de dollars. Le Fonds saoudien pour le développement a participé au financement à hauteur de 45 millions de dollars sous forme de prêt bonifié et le fonds de l'OPEP avait apporté 15 millions de dollars, également sous forme de prêt bonifié. Pour couvrir le déficit de financement, l'Arabie saoudite a déboursé 40 millions de dollars, dans le cadre du don de 150 millions de dollars précédemment mentionné. Quant aux 53 millions de dollars restants, ils seront assurés prochainement à travers un prêt bonifié du Fonds saoudien pour le développement, pour remplacer la participation de l'État libanais et financer le tronçon reliant Mdeirej au pont de Nemliyé, a indiqué Siniora.
Lorsque cet accord sera finalisé, « nous aurons assuré le financement de l'ensemble du projet de l'autoroute arabe qui va de l'avenue Camille Chamoun à Beyrouth à Masnaa, à l'exception de la partie reliant Jamhour à Baalmachiyé dont le financement n'a pas encore été trouvé », a-t-il résumé.
Le remblai des déchets à Saïda
Revenant sur le soutien saoudien, le Premier ministre a indiqué que les aides du royaume au Liban se sont élevées à 2,5 milliards de dollars depuis 1980, dont la moitié sous forme de dons et l'autre sous forme de prêts bonifiés, sans compter le dépôt d'un milliard de dollars à la BDL visant à soutenir la stabilité financière du pays pendant la guerre de juillet.
« Je tiens d'ailleurs à annoncer que l'Arabie saoudite et le Fonds saoudien pour le développement ont accepté d'allouer un don de 27 millions de dollars pour financer trois projets à Saïda et à Tripoli », a ajouté Fouad Siniora. Le premier projet, d'un coût de 20 millions de dollars, vise à régler le problème du remblai de déchet dans la capitale du Sud. Les deux autres concernent la construction d'un marché de légumes et d'une école à Tripoli.