M. de Charrette, qui a répondu à une question de L'Orient-Le Jour à ce sujet au cours d'une cérémonie de lancement d'un club d'affaires franco-syrien, dans les locaux de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, a commencé par se féliciter de la normalisation des relations libano-syriennes.
« Je pense que la France a un rôle particulier à jouer pour faciliter le développement de relations harmonieuses entre ces deux pays. Ce sont deux pays souverains et c'est à eux de régler leurs problèmes », a-t-il dit.
« Mais en même temps, il est utile d'avoir une tierce personne qui peut faciliter ou aider si c'est demandé, si cela est nécessaire et si quelqu'un le souhaite. En tout cas, je regarde le cours des choses depuis quelque temps avec un optimisme réel. J'ai le sentiment que des deux côtés il y a le désir de tourner les pages, d'entrer dans une période nouvelle. Cela est vrai au Liban dans un moment très important puisque votre pays est en période électorale mais c'est vrai aussi en Syrie où il y a une vision plus ouverte, plus moderne des choses, et qui est, je pense, un gage très positif pour l'avenir », a-t-il ajouté.
Prié de dire si la présence d'ambassades libanaise à Damas et syrienne au Liban pourrait à l'avenir servir de garde-fou et éviter des différends au niveau des échanges commerciaux, de la réglementation du trafic entre les deux pays ou de la taxation, comme par le passé, M. de Charrette a répondu :
« Je suis persuadé que la décision (d'échanger des ambassades) dans les deux pays est un élément extrêmement important. D'abord parce qu'il s'agit d'une reconnaissance mutuelle et ensuite parce que c'est un outil de travail quotidien pour régler des problèmes, encourager les relations mutuelles et se mettre sur un terrain de coopération sur une base d'égalité. Ce sont là des éléments positifs. »
Pour en revenir à la cérémonie de lancement d'un club d'affaires franco-syrien, un élément nouveau et important est apparu dans l'allocution de Michel Duclos, ambassadeur de France à Damas, qui, tout en soulignant le désir de la France de renforcer sa présence en Syrie, notamment au niveau économique et des échanges commerciaux, a conseillé aux hommes d'affaires français de traiter avec chacun des marchés de la région d'une manière directe, estimant que l'on ne peut plus, à partir d'un bureau à Beyrouth, avoir une activité réelle sur le marché syrien ou, à partir d'une structure en Syrie, traiter avec le marché irakien.
Par contre, il a été conseillé aux chefs d'entreprise syriens de former des cadres à l'ESA de Beyrouth, le niveau exceptionnel de cet établissement ayant été souligné.