Carlos Eddé a en outre dénoncé la « très dure campagne » menée par le chef du CPL, Michel Aoun, contre la presse. « Nous n'avons pas oublié le comportement despotique du général Aoun à ce niveau dans les années 90 ; comment il s'employait à fermer tel ou tel journal parce qu'il s'opposait à sa façon de faire », a-t-il dit, dénonçant comment, en dynamitant la liberté de la presse, il réussissait « à faire passer ses idées dictatoriales par le biais de ses roquets ». Et de poursuivre sur sa lancée : « Nous nous souvenons tous comment le général Aoun a jeté le propriétaire de l'agence Akhbar el-Yom, le journaliste Raouf Racy, en prison pour quatorze jours en juillet 1989 parce qu'il avait publié une information documentée sur l'entrée d'armes au Liban en provenance d'Irak - une information obtenue par l'agence grâce à l'ambassadeur du Liban à Bagdad en personne... Nous nous souvenons tous comment Raouf Racy a été déféré devant la cour militaire et non pas au tribunal des imprimés ; comment Akhbar el-Yom et ad-Diyar ont été fermés la même année parce qu'ils continuaient à qualifier Élias Hraoui de chef de l'État et Rachid Solh de Premier ministre. »
Pour Carlos Eddé, il appartient à la nouvelle génération, « aux jeunes enthousiastes, d'être pertinemment conscients de ce qui se cache derrière cet homme fasciste, aux idées fascistes, surtout s'il arrive à arracher la présidence de la République, comment, alors, il traitera avec la presse et les principes élémentaires de libertés publiques. Ce que des services n'ont pas réussi à obtenir, bâillonner des voix libres, un seul homme peut le faire en un instant, juste en ordonnant l'assassinat de la liberté d'expression et du journalisme, c'est-à-dire l'assassinat de la liberté d'opinion. Chaque Libanais a vu sur les écrans de télévision comment Aoun gueulait contre n'importe quel journaliste qui ne pensait pas comme lui et qui le contredisait. Existe-t-il parmi les Libanais quelqu'un qui souhaite suivre un homme comme les moutons leur berger ? » s'est enfin demandé le Amid du BN.