L'ouvrage, qui vient de paraître aux éditions de la Librairie Orientale, constitue la première étude documentée, analytique et juridique de l'Accord de Doha du 21-5-2008, patronné par l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani.
Préfacé par le président Sélim Hoss, il contient plus de vingt études, en plus des actes du séminaire organisé à Beyrouth le 20-12-2008. Les études s'articulent autour de trois axes :
1. « La dimension historique de l'Accord de Doha », avec des contributions d'Antoine Messarra, Tony Atallah, Abdel Wahab Badrakhan, Hani Fahs, Sami Makarem, Marguerite Hélou, Salim Sayegh et Bassem Jisr.
2. « La dimension institutionnelle et la continuité des institutions », avec des contributions d'Antoine Seif, Saleh Tleiss, Moustapha Adib, Paul Morcos, Ali Hassoun.
3. « La dimension de la société civile et son soutien », avec des contributions de Abbas Halabi, l'Association libanaise des handicapés, Imad el-Din Raef, Hassan Kawas, Fady Hajjar, Ziad Abdel Samad et Riad el-Assaad.
Le programme prend pour point de départ des propos tenus par l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, à la faveur de la séance de l'élection du chef de l'État : « Nous avons atteint un niveau tel où le problème ne se réduit pas à la divergence entre des parties, mais menace le destin de nations (...). Face à cette menace, il est devenu impératif de trancher, de rompre, d'apprécier et d'agir avec détermination, en tenant compte du fait que la crise a effectivement été jugulée avec un vainqueur et un vaincu... Le vainqueur est le Liban et le vaincu est la dissension, ce qui doit être clair pour tous, aujourd'hui, demain et toujours. »
Même perspective dans le discours du chef de l'État, le président Michel Sleiman, au cours de la 21e session du sommet arabe à Doha : « Les rapports du Liban avec les États arabes, régionaux et internationaux s'opèrent désormais au niveau interétatique par le canal du sommet de l'État, ses structures et institutions. »
« Ces » circonstances et... action pour l'avenir
Le secrétaire général exécutif de la Fondation arabe pour la démocratie, M. Muhsen Marzouk, écrit à ce sujet : « En dépit de la grande importance de cet accord, nous souhaitons que le moment de pacification soit dépassé, en direction de la consolidation de la paix, conformément à l'Accord de Doha. Nous souhaitons aussi que ce document soit approché sous l'angle des forces démocratiques arabes en tant qu'acteurs stratégiques. Comment bâtir sur ces pactes ? Sous cet aspect, le Liban constitue un cas pertinent par sa relation avec une conjoncture particulière dans le monde arabe. Je propose dans cette perspective que la réflexion soit entamée pour la formation de forums de citoyenneté. »
Le coordonnateur des programmes de la Fondation libanaise pour la paix civile permanente, M. Antoine Messarra, et le coordonnateur du projet, M. Rabih Kays, se fondent sur une clause centrale de l'Accord de Doha, qui détermine sa nature politique et ses limites juridiques : « Tel est le moyen le plus adéquat sur le plan constitutionnel pour l'élection du président dans ces circonstances exceptionnelles. »
L'ouvrage contribue ainsi à circonscrire des polémiques et des commentaires conflictuels, contrairement à l'esprit et au contenu de l'accord. Ce que les contributions à l'ouvrage apportent, c'est surtout la distinction entre pacte, Constitution, gouvernance, et la notion de pacte en droit constitutionnel comparé (Antoine Messarra, Antoine Seif, Sami Makarem, Abbas Halabi...), le rôle de la diplomatie du Qatar et la gestion des négociations (Tony Atallah), l'explication juridique de la notion d'état de nécessité (Saleh Tleiss), le rôle de la société civile et son soutien, notamment les campagnes de l'Association libanaise des handicapés et « L'unité est notre salut », et l'explication du travail documentaire sur l'accord (Tony Atallah, Pascale Moussalli, Rita Rousselle Matta, Ali Hassoun).
L'ouvrage comporte aussi des citations pertinentes, notamment du président Nabih Berry, des ministres Ziyad Baroud, Tarek Mitri, Ibrahim Chamseddine, qui délimitent la problématique de l'accord.