Cette saison, l'OM n'a réalisé qu'un passage éclair en Ligue des champions. Les joueurs d'Éric Gerets ont terminé troisièmes de leur groupe et ont semblé dépassés. Comme une évidence, ce club ne pouvait pas faire mieux. Symbole de cette impuissance, les victoires faciles de Liverpool à domicile comme à l'extérieur. Liverpool, Capitale européenne de la culture en 2008, est bien un grand d'Europe, et le fossé entre les Reds et les Marseillais semblait à cette époque insurmontable. Aujourd'hui, la donne a changé. Bien sûr, le club de la Mersey n'a pas perdu son budget mirobolant et son effectif destructeur. Mais certains indicateurs laissent penser que le club méditerranéen pourrait redevenir un grand d'Europe. Et contrairement à ce que certains observateurs annoncent, ce n'est pas uniquement l'argent et la qualité individuelle des joueurs qui forgent le succès d'une équipe. Porto, demi-finaliste de la Ligue des champions cette saison et vainqueur de l'épreuve en 2004, en est la preuve.
À l'orée d'une nouvelle saison, les Marseillais vont pouvoir se présenter avec de nouvelles certitudes. Le passage d'Éric Gerets à la tête du club a fait du bien. Il a stabilisé son groupe dans les premiers du championnat de France, il a redonné une touche offensive à l'équipe. Maintenant, l'arrivée de Didier Deschamps pourrait parfaire le travail effectué. L'ancien capitaine de l'OM, vainqueur en 1993, va transmettre sa culture de la gagne. Le choix de le faire venir sur la Canebière est également symbolique. L'OM revient aux fondamentaux et donne les clés à un joueur historique.
Ne pas revivre la cassure de 1999
Autre atout pour la « maison blanche », la gouvernance de Pape Diouf. Le président olympien est parvenu à fédérer une ville autour de son action. Depuis son arrivée, il multiplie les bons choix et recueille les louanges des médias et supporteurs. Depuis Bernard Tapie, aucun président n'a suscité autant d'enthousiasme. Si Marseille gagne ce titre de champion, le club aura une confiance importante avant d'attaquer les prochaines échéances, qu'elles soient nationales ou européennes. Et comme ce club a toujours eu une histoire particulière avec les Coupes (les Phocéens ont disputé deux finales de l'UEFA depuis 10 ans), l'espoir de voir Marseille à nouveau briller sur la scène européenne n'est pas une utopie.
À l'inverse, si l'OM ne parvenait pas à devancer Bordeaux en fin de saison, le club pourrait à nouveau retomber dans des périodes de vaches maigres. En 1999, l'Olympique de Marseille échouait dans sa conquête du titre à la dernière journée de championnat.
L'équipe avait fière allure et avait participé à une finale de Coupe UEFA contre Parme. La saison suivante, le club terminait 15e du championnat, avec la certitude qu'il fallait à nouveau repartir de zéro et reconstruire.