Le président Obama va « demander au Congrès de modifier les règles », afin de limiter le recours aux témoignages non confirmés à la barre, d'empêcher l'usage de confessions recueillies sous la torture et de permettre aux accusés de choisir eux-mêmes leur avocat, a précisé à l'AFP une source proche du dossier. Les dossiers concernés sont notamment ceux des cinq hommes accusés d'avoir organisé les attentats du 11-Septembre, dont Khaled Cheikh Mohammad, le cerveau autoproclamé de ces attentats. Tous risquent la peine de mort.
De sources concordantes, le gouvernement va demander une prolongation de la suspension des activités des tribunaux, interrompues le 20 janvier sur demande de Barack Obama, afin de se donner le temps de saisir le Congrès. Pour Jon Jackson, avocat militaire d'un des accusés du 11-Septembre, Mustafa Ahmad Adam al-Hawsawi, Obama choisirait à tort la facilité en conservant les tribunaux d'exception. « Il est facile pour le président de choisir les commissions militaires parce qu'elles sont déjà en place (...), la difficulté, c'est de juger ces hommes devant un tribunal régulier, comme un tribunal fédéral ou une cour martiale », a-t-il expliqué à l'AFP. Au cœur du problème, le fait que certains détenus considérés comme les plus « intéressants » ont été torturés par la CIA.
Parallèlement, l'ancien vice-président des États-Unis, Dick Cheney, qui critique férocement la nouvelle administration depuis son départ de la Maison-Blanche, a poursuivi mardi ses attaques en règle contre M. Obama, sur la lutte antiterroriste. Dans une interview à la chaîne économique Fox Business Network, l'ancien vice-président de George W. Bush a sévèrement critiqué la décision de M. Obama de fermer le camp de détention de Guantanamo d'ici à un an. « Si l'on fait venir ces gens aux États-Unis, je ne connais pas un seul membre du Congrès qui va se lever pour dire : "Mon Dieu, envoyez-moi quelques terroristes. J'aimerais bien avoir quelques gars d'el-Qaëda dans ma circonscription" », a-t-il ironisé.
M. Cheney s'en est également pris à la décision de l'administration de mettre fin aux techniques d'interrogatoire controversées.