Le président turc Abdullah Gül se rendra vendredi à Damas où il s'entretiendra avec les dirigeants syriens des relations bilatérales et des efforts de la Turquie en faveur de la paix au Proche Orient, a-ton indiqué mercredi dans son entourage.

Les détails de cette visite de trois jours n'ont pas été communiqués, mais M. Gül devrait rencontrer le président Bachar el-Assad, et serait accompagné du ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, artisan depuis plusieurs années d'une politique turque de plus en plus active au Proche-Orient.

Cette visite survient alors que les négociations entre Israël et la Syrie, organisées avec l'aide de la Turquie, sont au point mort depuis décembre, date du début de l'offensive militaire massive israélienne à Gaza.

"La Turquie est toujours prête à jouer son rôle de facilitateur entre la Syrie et Israël, mais cela ne se fera que si les deux parties sont disposées à se parler", a déclaré à l'AFP un responsable turc.

La Syrie a indiqué qu'elle est prête à reprendre les discussions, mais le ministre israélien des affaires étrangères, l'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman, a déclaré qu'il ne sert à rien de parler avec la Syrie tant qu'elle continue de soutenir le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais.

Le ministre israélien de la défense, Ehud Barak, a en revanche préconisé des discussions de paix avec la Syrie, couplées avec les négociations israélo-palestiniennes.

Selon un haut responsable israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré à son cabinet pendant le week-end que son gouvernement n'abandonnerait pas le Golan pour une paix avec la Syrie.

La restitution du plateau stratégique, occupé par Israël depuis 1967 et annexé en 1981, est une demande syrienne non négociable.

"Nous faisons de la paix une option stratégique, et nous sommes prêts à suivre cette voie tant que les territoires sous occupation sont rendus à leurs propriétaires", a déclaré l'ambassadeur de Syrie en Turquie Nidal Qabalan au journal turc Today's Zaman.

La Turquie a agi comme médiateur pour quatre séries de négociations indirectes entre Israël et la Syrie, l'an dernier, avec pour objectif la reprise de négociations directes entre les deux parties, qui avaient été rompues en 2000 sur la question du Golan.