Me Jacques Vergès a conclu son plaidoyer-spectacle par l'évocation du détenu libanais en France Georges Ibrahim Abdallah. Cet homme avait été arrêté dans les années 80 pour avoir assassiné un agent du Mossad et un autre de la CIA, dans le cadre de son combat en faveur de la résistance, lorsque son pays avait été envahi par Israël. Il a été condamné à la détention à perpétuité et il a déjà purgé 25 ans de prison. Tous ses rapports de détention sont excellents et il pourrait réclamer une remise de peine. Mais ses geôliers lui ont proposé de le libérer moyennent la signature d'un document dans lequel il s'engage à ne pas prendre les armes si son pays est une nouvelle fois envahi par Israël.
Toujours selon Me Vergès, Georges Ibrahim Abdallah a refusé de signer un tel document et il continue de croupir en prison, sans que les autorités libanaises ni le moindre parti ne bougent un petit doigt en sa faveur. Me Vergès ne s'explique pas l'indifférence des Libanais à son égard, alors que le président français s'est rendu au Mexique pour réclamer l'extradition d'une française impliquée dans un trafic de drogue. Il souhaiterait donc, à la faveur de sa visite à Beyrouth, mobiliser les autorités et les Libanais en général en faveur de cette cause qu'il juge juste. Il a d'ailleurs provoqué les applaudissements nourris des présents lorsqu'il a évoqué ce cas.