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Liban - Éclairage

Les cellules d’agents israéliens, une affaire à prendre au sérieux…

Le feuilleton du démantèlement des cellules d'agents israéliens s'étale depuis quelque temps dans les médias. Mais au-delà des moyens technologiques d'une grande sophistication utilisés, la découverte d'un si grand nombre de cellules d'espionnage soulève de nombreuses questions politiques. Si un politicien a choisi d'en rire, lançant dans une boutade que les espions sont si nombreux qu'ils pourront bientôt réclamer un député au Parlement, les services de sécurité, eux, prennent l'affaire très au sérieux. Selon une source sécuritaire informée, depuis leur retrait en 2000, les Israéliens cherchent à prendre leur revanche et à s'infiltrer au Liban. L'attitude « bienveillante » du Hezbollah et de l'État à l'égard des anciens collaborateurs, qui ont été pour la plupart condamnés à des peines légères, a, selon la même source, encouragé ceux-ci à reprendre leurs activités. Un grand nombre d'entre eux a été contacté par les Israéliens pour reprendre du service et s'est confié aux services de sécurité, mais d'autres ne l'ont pas fait et ont accepté de s'enrôler. De même, des parties politiques ont assuré, souvent sans le savoir, une couverture à ces nouveaux ou anciens collaborateurs, affirme la source sécuritaire. D'où la prolifération des cellules actuellement démantelées.
Le dossier de la collaboration avec Israël étant devenu un sujet politique banal, le tabou est tombé et le nombre d'espions s'est multiplié. Sur ces entrefaites, poursuit la source sécuritaire, la guerre de l'été 2006 a eu lieu et les derniers jours, les avions israéliens bombardaient des cibles qui l'avaient déjà été au cours des premières semaines de l'offensive. Ce qui signifiait que la banque de données constituée par Israël était déjà épuisée et qu'il fallait à tout prix en constituer une nouvelle. La source sécuritaire précise qu'Israël ne peut pas rester sur l'échec de l'été 2006. Tôt ou tard, il lancera une nouvelle offensive contre le Liban, d'autant que cet État est bâti sur le mythe de sa force militaire. La guerre de 2006 lui a fait en quelque sorte perdre la face devant le monde en général et devant les autres pays arabes en particulier. Il doit donc à tout prix redorer son blason et, toujours selon la source sécuritaire, il se serait donné cinq ans au plus pour lancer une nouvelle opération d'envergure. Mais pour la mener à bien, il a besoin d'une nouvelle banque de cibles plus adaptées à la nouvelle réalité sur le terrain. C'est pourquoi, il s'est employé au cours des trois dernières années à enrôler de nouveaux espions, dont la mission principale est de lui fournir des informations précises et détaillées sur des personnalités de la résistance ainsi que sur ses installations, en prévision des bombardements à venir. C'est pourquoi les espions ont été dotés de moyens technologiques sophistiqués leur permettant de filmer des cibles présumées et de les envoyer directement en Israël par le biais des satellites placés dans le ciel libanais.
La source de sécurité autorisée rejette totalement les allégations de certains selon lesquelles ces cellules étaient déjà grillées et Israël les a livrées aux autorités libanaises car elles ne lui sont plus d'aucune utilité. La source précitée explique ainsi que ceux qui avancent une telle théorie sont victimes de la propagande israélienne qui veut qu'Israël reste le plus fort et qu'il est tellement habile que ses espions ne peuvent être démasqués sans son aval. En réalité, poursuit la source sécuritaire, c'est l'arrestation de l'ancien officier de la Sûreté générale Adib Alam qui a permis le démantèlement de toutes les autres cellules. C'est lui, son épouse et son neveu qui sont passés aux aveux et qui ont, en quelque sorte, livré leur carnet d'adresses. Mais la source de sécurité estime que la découverte d'autant de nids d'espions est assez inquiétante et montre que le pays est terriblement à découvert. Selon elle, la situation politique malsaine a favorisé la prolifération des agents d'Israël, ainsi que la lutte intestine entre les différents services, la section des informations au sein des FSI et les renseignements de l'armée, ainsi que la Sûreté générale, notamment. Sans compter le climat confessionnel et les campagnes électorales outrancières qui rendent difficile le travail des autorités compétentes, qui doivent toujours veiller aux susceptibilités confessionnelles et aux enjeux politiques.
La source sécuritaire autorisée explique enfin que la découverte de ces cellules est donc à prendre au sérieux, en dépit de la manière un peu « jamesbondesque » dont les espions et leurs équipements sont présentés aux médias. Les chaînes de télévision notamment s'intéressent aux histoires et aux noms alors que le plus grave reste qu'Israël est en mesure d'enrôler de nouveaux agents qui profitent de la lutte entre les parties internes pour s'assurer une certaine impunité. La source sécuritaire insiste sur le fait que la collaboration avec Israël doit faire l'objet d'une condamnation unanime de la classe politique, sinon les services ne pourront pas accomplir leur travail en toute sérénité et efficacité...
Le feuilleton du démantèlement des cellules d'agents israéliens s'étale depuis quelque temps dans les médias. Mais au-delà des moyens technologiques d'une grande sophistication utilisés, la découverte d'un si grand nombre de cellules d'espionnage soulève de nombreuses questions politiques. Si un politicien a choisi d'en rire, lançant dans une boutade que les espions sont si nombreux qu'ils pourront bientôt réclamer un député au Parlement, les services de sécurité, eux, prennent l'affaire très au sérieux. Selon une source sécuritaire informée, depuis leur retrait en 2000, les Israéliens cherchent à prendre leur revanche et à s'infiltrer au Liban. L'attitude...
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