Cinq membres doivent être encore nommés pour que le Conseil constitutionnel, qui est formé de dix membres, puisse se retrouver au complet. Cinq membres avaient été élus par le Parlement, et les cinq autres attendent d'être nommés en Conseil des ministres.
La question a fait l'objet hier d'un entretien au palais de Baabda entre le président de la République, Michel Sleiman, et le Premier ministre, Fouad Siniora. À l'issue de la rencontre, M. Siniora a plaidé en faveur de « la nomination de personnalités compétentes et capables de faire preuve d'impartialité totale ».
Cependant, une source de l'opposition a rapidement fait savoir que le 8 Mars considère que les cinq premiers membres du Conseil élus par le Parlement, au rang desquels figurent Antoine Khair et Antoine Messarra, sont « proches du 14 Mars ». Partant, le 8 Mars insiste sur le fait que dans l'esprit de l'accord de Doha, il puisse nommer les cinq membres restants. De plus, les sources de l'opposition plaident en faveur de la candidature de l'ancien bâtonnier Raymond Eid - qui n'avait pas été élu à la Chambre - au poste de président de l'instance, en écartant complètement celle de l'ancien président du Conseil supérieur de la magistrature, Antoine Khair, jugé « trop proche du 14 Mars ». Le tout sera de savoir comment l'affaire sera réglée si les ministres ne parviennent pas à s'entendre, c'est-à-dire si le Conseil des ministres aura recours au vote dans le cas où la voie du consensus échouerait, une hypothèse qui n'a pas été écartée par le Premier ministre hier à l'issue de son tête-à-tête avec le président. Ce qui revient à poser la question de l'usage du tiers de blocage par l'opposition, qui pourrait de nouveau paralyser le gouvernement et bloquer la nomination des cinq membres du Conseil constitutionnel.
L'on s'attend par ailleurs à ce que trois nominations soient effectuées ce soir, élections oblige : celle du brigadier Hassan Lakiss à la direction des affaires politiques du ministère de l'Intérieur, celle de Nicolas Haber au poste de mohafez de Beyrouth, et celle de Omar Yassine au poste de mohafez du Mont-Liban. Cependant, l'opposition a fait savoir qu'elle souhaitait que la question de toutes les nominations soit réglée ce soir. Elle a par ailleurs indiqué qu'elle souhaitait que la question du Conseil constitutionnel soit réglée dans le cadre d'un « package deal » incluant également les nominations et le vote du budget.