Au cours de l'exercice 2008-2009 clos fin mars, Nissan a subi une perte nette de 233,7 milliards de yens (1,62 milliard d'euros) en raison de la dégringolade brutale du marché automobile et de la flambée du yen par rapport aux autres devises. Cette perte est toutefois moins lourde que prévu.
C'est la première fois que Nissan tombe dans le rouge depuis 1999, année où le groupe avait échappé à la faillite en s'alliant avec Renault. Il s'agit également de la première perte nette depuis que le Français Carlos Ghosn, arrivé en tant que directeur général en 1999, a pris la présidence de Nissan en 2000.
Toujours en 2008-2009, le chiffre d'affaires du groupe a chuté de 22 % et son compte d'exploitation est également devenu négatif.
Nissan a prévenu que les difficultés allaient continuer en 2009-2010, exercice qu'il prévoit de terminer sur une nouvelle perte nette (-170 milliards de yens) et un nouveau déficit d'exploitation.
Au cours d'une conférence de presse, M. Ghosn a affirmé que Nissan devrait revenir aux bénéfices lors de l'exercice 2010-2011 grâce aux compressions de coûts et autres mesures de restructuration, même si le marché automobile mondial ne connaît aucune amélioration et si la force du yen persiste.
En février, Nissan avait annoncé 20 000 suppressions d'emplois, des réductions d'investissements et une série d'autres mesures de redressement.
Aucune fermeture d'usine n'est toutefois envisagée, a assuré M. Ghosn, selon qui le groupe dispose d'une solide trésorerie et n'est donc pas en danger.
« Nissan a accumulé plus de 700 milliards de yens de liquidités. Nous amassons ces fonds, notamment grâce à des prêts à long terme, pour être sûrs que si cette crise connaît de nouveaux chapitres, l'entreprise sera protégée », a-t-il expliqué. Il a estimé que la situation financière de Nissan était désormais « nettement meilleure qu'il y a trois mois ».
Selon le PDG de Nissan, qui est aussi celui de Renault, l'alliance entre les deux constructeurs constitue « un avantage compétitif extraordinaire » au sein d'une industrie automobile en pleine tourmente, et constituera « un levier prioritaire pour combattre cette crise et préparer la suite ».
« La maturité que nous avons acquise permet à l'alliance de passer à une nouvelle étape de renforcement et d'extension des synergies entre Nissan et Renault », a affirmé M. Ghosn. « Ce n'est plus une option. Nous préparons un plan pour accélérer les synergies, qui générera 180 milliards de yens de trésorerie disponible supplémentaire pour l'alliance » en 2009-2010, a-t-il annoncé.
Il a précisé que ces 180 milliards (1,37 milliard d'euros au taux actuel) bénéficieront pour moitié à Nissan et pour moitié à Renault, mais il n'a pas fourni de détail supplémentaire sur le plan en préparation.
Renault contrôle 44,3 % du capital de Nissan, lequel possède pour sa part 15 % de Renault. Les deux groupes ont déjà développé depuis dix ans de nombreuses synergies, réalisant notamment 90 % de leurs achats en commun et partageant un grand nombre de composants, notamment des moteurs et des transmissions.
Renault et Nissan collaborent également dans le domaine des voitures électriques, qu'ils considèrent comme un pilier de leur croissance future, et prévoient une commercialisation de masse de ce type de véhicule en 2012.