La France discute-t-elle directement avec le Hezbollah ? Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a clairement indiqué à L'Orient-Le Jour qu'il était en contacts directs avec le Hezbollah ainsi qu'avec toutes les parties libanaises. « J'ai des rapports avec le Hezbollah. Ils sont membres du gouvernement. Je les ai invités en France. C'est avec eux que je parle aussi. Et je parle avant tout avec le Premier ministre et avec le président. Pour nous, il n'y a pas de problème. Les élections se présentent au Liban sous un jour plutôt bon. Tout le monde le dit. Toutes les communautés participent aux élections. Je suis très content pour cela. »
Prié de commenter la réaction des autorités israéliennes selon lesquelles elles pourraient ne pas se retirer du village de Ghajar en cas de victoire du Hezbollah aux élections du 7 juin, Bernard Kouchner a réagi en ces termes : « Je peux me tromper. Mais je ne suis pas si négatif. Je pense en particulier à ma conversation avec Avigdor Lieberman, l'actuel ministre israélien des Affaires étrangères. La question de Ghajar n'a pas reçu une réponse négative. En tout cas, je ne suis pas aussi pessimiste » sur cette question, a-t-il confié à L'Orient-Le Jour.
Dans son intervention devant le Conseil de sécurité, Bernard Kouchner a d'ailleurs soulevé la question de Ghajar et des fermes de Chebaa : « Nous souhaitons que les discussions indirectes entre Israël et la Syrie puissent reprendre, et que les questions du village de Ghajar et des fermes de Chebaa puissent être réglées entre Israël et le gouvernement libanais, sous le contrôle des Nations unies. Au-delà, c'est l'ensemble de la région qui doit s'impliquer dans la recherche de la paix. C'est pourquoi nous attachons tant de prix à l'initiative arabe de paix. »
Sylviane ZEHIL