Les écologistes, qui demandent que le sujet du changement climatique soit mis en bonne place dans la liste de priorités de l'État, ont formé une chaîne humaine dans la forêt du Chouf, la plus grande cédraie du Liban, menacée de disparition à terme, selon eux.
Le communiqué d'IndyAct explique le phénomène : avec la hausse des températures prévue, les espèces spécifiques à ces forêts auront tendance à se déplacer vers le nord ou vers des altitudes plus hautes, ce qui menace de transformer le Liban en désert. « Un changement climatique rapide et les événements extrêmes qui l'accompagnent, comme les inondations ou les tempêtes, mèneront à l'apparition de maladies et de nouveaux insectes, et à l'augmentation de la fréquence des feux de forêts, d'où une mortalité accrue des arbres et leur remplacement par des étendues d'herbe, poursuit le communiqué. Les forêts protégées ne seront pas capables de s'adapter à cette modification du climat. Le Liban souffre déjà d'une augmentation des feux de forêts chaque année, mais les Libanais ne se rendent pas compte que le changement climatique joue un rôle à ce niveau. »
Le texte rappelle qu'il y a quelques années, un insecte alors inconnu, qui a été baptisé « Cephalcia tannourinensis », avait menacé de détruire la cédraie de Tannourine, et que les experts de l'AUB avaient alors décrété que le changement climatique a joué un rôle dans son apparition.
« Non seulement les feux de forêts ont augmenté en intensité, mais la saison des incendies s'est prolongée, a indiqué Karine Zoghby de l'AFDC. L'année dernière était la première où nous avons observé des feux de forêts jusqu'en décembre. »
Comment sauver les forêts du Liban ? Appeler les candidats au Parlement à se souvenir du nombre 350, qui correspond à 350 ppm (particules par million), qui n'est autre que la concentration de gaz carbonique (CO2) dans l'atmosphère, que, selon les scientifiques, nous devrions atteindre aujourd'hui pour ralentir l'impact catastrophique du changement climatique. « Nos forêts ne pourront jamais s'adapter à de tels changements, la seule solution est d'empêcher qu'ils aient lieu », a souligné Waël Hmaïdane, directeur exécutif d'IndyAct. « Si nous échouons à le faire, le Liban perdra son symbole, le cèdre », a-t-il conclu.
M. Hmaïdane a rappelé qu'en décembre, les gouvernements du monde se réuniront à Copenhague pour finaliser un traité mondial sur le changement climatique, au cours d'un sommet qui sera le plus important jamais consacré à la question. IndyAct et l'AFDC demandent au gouvernement libanais d'en faire d'ici là une priorité.