Rechercher
Rechercher

Liban - Le commentaire

L’appel à la modération de Hillary Clinton procède d’une approche de paix

Lors de sa visite éclair, Hillary Clinton a certes répété l'indéfectible soutien de son gouvernement à un Liban souverain. Mais elle a également lancé aux Libanais un appel pressant à la modération, plaidant de la sorte pour cet apaisement des tensions que seul l'esprit d'entente peut générer. Cette voie lénifiante contraste assez avec les positions de la précédente administration US qui, outre son appui à un Liban indépendant, chantait à la fois les louanges de la révolution du Cèdre et les vertus d'une démocratie marquée par le règne de la majorité souverainiste. L'équipe Bush se trouvait ainsi accusée de prendre parti pour une fraction locale contre une autre.
En fait, ce n'est pas seulement au Liban mais dans toute la région que l'administration Obama assure la promotion de la modération, considérée sous un angle plutôt intellectuel comme l'arme la plus efficace contre le radicalisme et le terrorisme belliciste qu'il génère, dans la mesure où cette vertu cardinale favorise le dialogue, passage obligé vers la paix. Ce qui explique qu'elle prend le pas sur la démocratie elle-même quand des élections produisent un pouvoir extrémiste, hostile à la paix, et zélateur d'une culture de mort. Un pouvoir encore convaincu que, selon le mot de Gamal Abdel-Nasser, ce qui a été pris par la force ne peut être récupéré que par la force, alors que l'expérience a montré qu'en réalité, des négociations ont bien plus de chances d'assurer la libération et la récupération des territoires occupés par Israël. C'est ce que l'on a vu avec l'Égypte et la Jordanie, sur impulsion américaine marquée. Tandis que le Hamas, bien que vainqueur aux élections, continue sur sa ligne de violence et reste boycotté par les États-Unis.
Pour ce qui est du Liban, les USA ne traitent pas non plus avec le Hezbollah. Mais ils laissent la porte ouverte désormais à une normalisation relationnelle progressive. Dans ce sens qu'au cas où un gouvernement libanais issu des législatives ferait montre de pondération, Washington l'aborderait de manière positive, même s'il était formé par le 8 Mars dont le Hezbollah est l'animateur principal. En somme, la modération est le parti que l'administration Obama entend appuyer, ici comme dans les autres pays de la région. Y compris chez son allié organique, l'État hébreu.
Mais en pratique, qu'est-ce que cela peut bien signifier ? Tout simplement qu'après le 7 juin, un camp prosyrien éventuellement victorieux devrait s'engager à œuvrer pour une application de la 1701. Ce qui implique une double action, d'abord à caractère local, Palestiniens inclus, ensuite en direction de la Syrie, qui assume le blocage de points importants de la résolution citée. Comme le démantèlement des bases palestiniennes hors camp, ou l'afflux d'armes transfrontalier, ou encore Chebaa. Dès lors, un gouvernement libanais qui adopterait une ligne favorisant l'extrémisme se trouverait voué à un embargo politique sévère de la part des Américains. De même pour les Palestiniens, invités à former un cabinet de coalition, non pour combattre Israël les armes à la main, mais pour négocier avec lui la création de leur État.
Toujours dans le même sens, des sources diplomatiques fiables rapportent que dans leurs contacts, directs ou indirects, avec les Iraniens et les Syriens, les Américains leur demandent certes de ne pas s'immiscer dans les législatives libanaises. Mais ils les pressent surtout d'encourager la modération au Liban, allant jusqu'à préciser que c'est là une condition sine qua non pour améliorer les relations trilatérales. La revendication signifiant, répétons-le, que le tandem doit d'abord cesser d'inciter et de soutenir tout activisme. Car une telle attitude profite finalement à des formations ultras, comme el-Qaëda ou les talibans, que les trois puissances combattent et qui font leurs choux blancs de l'instabilité régionale.
Lors de sa visite éclair, Hillary Clinton a certes répété l'indéfectible soutien de son gouvernement à un Liban souverain. Mais elle a également lancé aux Libanais un appel pressant à la modération, plaidant de la sorte pour cet apaisement des tensions que seul l'esprit d'entente peut générer. Cette voie lénifiante contraste assez avec les positions de la précédente administration US qui, outre son appui à un Liban indépendant, chantait à la fois les louanges de la révolution du Cèdre et les vertus d'une démocratie marquée par le règne de la majorité souverainiste. L'équipe Bush se trouvait ainsi accusée de prendre parti pour une fraction locale contre une...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut