Ce constat a été énoncé hier par le chef du PSP dans le cadre de son intervention hebdomadaire à al-Anba', l'organe du PSP. « Les Libanais ont une occasion en or de prouver leur capacité à s'autogérer, de prouver leur attachement au système démocratique qui est le leur - un système qu'il faudrait tout de même faire évoluer, qu'il faudrait libérer de ses liens communautaires et sectaires. Ceci est fondamental et doit être sérieusement débattu une fois terminées les élections », a-t-il insisté, évoquant par la même occasion « l'une des clauses importantes » de l'accord de Taëf, qui parle clairement de l'accord d'armistice « à même d'éviter que le Liban ne reste cette arène ouverte à tous les conflits régionaux et internationaux ».
Walid Joumblatt s'est aussi arrêté sur les relations « privilégiées » que doivent entretenir le Liban et la Syrie « sans qu'aucun des deux pays ne s'ingère dans les affaires de l'autre », sur une formule à même d'asseoir « l'égalité » au sein du pouvoir, et sur un moyen de réformer le système politique, « notamment en ce qui concerne le confessionnalisme politique ». Qualifiant les propos tenus çà et là (et tout dernièrement par le président de la Chambre, Nabih Berry) à propos de l'engagement des différentes forces politiques à respecter l'accord de Taëf, « une Constitution en bonne et due forme », de « propos importants pour renforcer la stabilité interne », le chef du PSP a jugé naturellement « nécessaire » de poursuivre d'une façon exhaustive l'application de ce texte.
Concernant le Tribunal spécial pour le Liban, Walid Joumblatt a relevé que ce dossier est désormais « au-dessus » des polémiques politiques et « en dehors » des tiraillements locaux. « Ceci devrait pousser toutes les parties à respecter les décisions de ce tribunal, actuelles et à venir, sans aucune exception », a-t-il dit, refusant net que soit remise sur le tapis la décision d'accepter à l'unanimité cette instance internationale. « Nous nous sommes tous entendus à ce sujet au cours de la séance de dialogue national, nul besoin de retourner en arrière », a-t-il précisé, avant de rendre un hommage appuyé à l'Arabie saoudite et au soutien que le royaume a constamment accordé au Liban, à sa souveraineté, son indépendance et sa stabilité, même avant l'accord de Taëf - « sans oublier les aides l'une après l'autre à son économie », a-t-il précisé.
Enfin, Walid Joumblatt a adressé un message à tous les « pêcheurs en eau trouble que la réconciliation druzo-druze entamée le 11 mai dernier dérange », leur assurant que sa relation avec Talal Arslane est solide.