Le ministre de l'Énergie et de l'Eau, Alain Tabourian, devrait ainsi se rendre aujourd'hui au Caire pour finaliser le contrat d'achat, qui sera sans doute signé entre l'Électricité du Liban (EDL) et la Compagnie d'électricité égyptienne. « Il y a encore quelques détails à régler, mais en principe la signature devrait avoir lieu », a confirmé M. Tabourian à L'Orient-Le Jour.
Après avoir réglé les problèmes liés aux quantités dont pourrait bénéficier le Liban, les négociations ont longtemps buté sur la question des prix. Mais cet obstacle semble avoir été franchi. « Les tarifs proposés par l'Égypte ont largement baissé, et sont désormais acceptables, grâce au recul des cours du pétrole », a expliqué le ministre. Car, la compagnie égyptienne, bien qu'elle produise l'électricité à partir du gaz naturel, fixe ses prix à l'international en fonction des prix du brut.
Vu le temps qu'ont pris les négociations, le cours de l'or noir semble donc avoir été le facteur déterminant dans la conclusion de l'accord, bien plus que la bienveillance des autorités égyptiennes à l'égard du Liban.
Les tarifs auxquels l'EDL achètera l'électricité égyptienne resteront confidentiels, a indiqué M. Tabourian, mais les quantités, elles, devraient être connues après les négociations menées avec les pays concernés, l'Égypte, la Jordanie et la Syrie. Ces deux derniers pays, rappelle-t-on, sont également connectés au réseau. En principe, l'Égypte peut fournir 450 mégawatts (MW) à ces trois pays, le Liban pouvant en recevoir au minimum un tiers, soit environ 150 MW. Cette quantité pourrait toutefois aller jusqu'à 450 MW, si la Jordanie et la Syrie choisissent de ne pas utiliser la part qui leur est allouée.
« Nous avons proposé d'installer des compteurs en Égypte pour mesurer la quantité mise effectivement à disposition, puis il faudra en installer d'autres entre la Jordanie et la Syrie », a indiqué le ministre.
Concrètement, comment cet accord se répercutera-t-il sur le rationnement du courant au Liban ?
« Cela est difficile à mesurer pour le moment, car tout dépend de la quantité que le Liban recevra effectivement en fonction des besoins de la Syrie et de la Jordanie », a répondu M. Tabourian. Au meilleur des cas, si le Liban achète la totalité de l'électricité disponible, soit 450 MW, cela représenterait environ le tiers de la production totale du pays en période de pic (1 500 MW). « Le rationnement pourrait donc baisser entre 3 ou 4 heures par jour », a-t-il affirmé, en soulignant que, d'un point de vue technique, le réseau est prêt. L'approvisionnement pourrait ainsi commencer très rapidement.
Au pire, le Liban n'achètera que 150 MW, et n'augmentera donc sa capacité maximale que de 10 %. Mais étant donné la sévérité du rationnement ces derniers temps, ce sera déjà cela de gagné...