Dans le cas du Proche-Orient, une célèbre phrase d’Anouar Sadate résume bien la situation : « Je veux bien combattre Israël, mais je ne laisserai pas mes...
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Le courage est louable, mais le pragmatisme l’est davantage Maroun RACHED
Par RACHED Maroun, le 09 janvier 2009 à 00h00
En général, lorsqu’on a une chance de gagner militairement, il faut le tenter jusqu’au bout et se battre de toutes ses forces ; mais lorsque l’obstacle est résolument infranchissable, il vaut mieux assumer sa défaite, sans quoi l’on risque l’annihilation définitive et totale. Si en 1945 le Japon n’avait pas capitulé devant les États-Unis, chaque grande ville nipponne aurait subi le même sort que Hiroshima et Nagasaki, autrement dit la civilisation japonaise, telle que nous la connaissons actuellement, aurait été rayée de la carte. Mais ça n’a pas été le cas, puisque le Japon est aujourd’hui une des premières puissances économiques de la planète.
Dans le cas du Proche-Orient, une célèbre phrase d’Anouar Sadate résume bien la situation : « Je veux bien combattre Israël, mais je ne laisserai pas mes enfants se battre contre l’Amérique. » Il ne fait pas l’ombre d’un doute que sans l’appui militaire des États-Unis, les Israéliens se feraient décimer jusqu’au dernier par une supériorité numérique écrasante des pays arabes. Mais ce n’est pas le cas... Il serait donc téméraire, voire criminel, d’ignorer cette réalité pourtant évidente, et de persister dans un affrontement militaire inégal contre les Israéliens (qui ne cherchent que ça d’ailleurs) : en cognant obstinément sa tête contre un mur, ce n’est pas le mur qui risque de se fissurer, mais bien notre crâne. Il serait éventuellement acceptable de sacrifier une ou plusieurs brigades de soldats dans une mission-suicide bien ponctuelle, mais de mettre en péril toute une société constituée de femmes, d’enfants, de vieillards qui sont probablement lassés de cette guerre interminable, ce n’est pas raisonnable. Pointer un pistolet vers Israël, à défaut de lui infliger des dommages importants, donne à celui-ci, en revanche, la meilleure excuse pour contre-attaquer avec son plus lourd arsenal.
Avant de penser à la vengeance, il faut d’abord penser à survivre, à se développer économiquement et socialement dans les territoires que l’on possède déjà, et à se redresser lentement mais sûrement. Plus tard, Dieu accordera forcément justice à un peuple victime des pires barbaries. Mais pour l’instant, mieux vaut consacrer toutes ses ressources à sa convalescence. Entre-temps, le boycottage économique des produits israéliens par les pays arabes continue. Et puis, dans quelques années ou quelques décennies, le vent changera peut-être de direction. L’Amérique sera par exemple débordée par une grave crise intérieure ; et alors, qui s’est servi de l’épée périra par l’épée...
Article paru le vendredi 9 janvier 2009
En général, lorsqu’on a une chance de gagner militairement, il faut le tenter jusqu’au bout et se battre de toutes ses forces ; mais lorsque l’obstacle est résolument infranchissable, il vaut mieux assumer sa défaite, sans quoi l’on risque l’annihilation définitive et totale. Si en 1945 le Japon n’avait pas capitulé devant les États-Unis, chaque grande ville nipponne aurait subi le même sort que Hiroshima et Nagasaki, autrement dit la civilisation japonaise, telle que nous la connaissons actuellement, aurait été rayée de la carte. Mais ça n’a pas été le cas, puisque le Japon est aujourd’hui une des premières puissances économiques de la planète.
Dans le cas du Proche-Orient, une célèbre phrase d’Anouar Sadate résume bien la situation : « Je veux bien combattre Israël, mais je ne laisserai pas mes...
Dans le cas du Proche-Orient, une célèbre phrase d’Anouar Sadate résume bien la situation : « Je veux bien combattre Israël, mais je ne laisserai pas mes...
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