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Actualités - OPINION

Un petit pas en avant, un plus grand en arrière, le tango festif des prosyriens L’éclairage de Philippe Abi-Akl

Frangié à Bkerké, mais pas Aoun. Le général s’était pourtant engagé à encore mieux, si l’on peut dire, en acceptant d’assister, de coparticiper en somme, à une réconciliation Geagea-Frangié en présence du président Sleiman et du cardinal. Mais c’est qu’il y a eu, entre-temps, sa visite à Damas et les observations faites à ce sujet par le patriarche, dont la réaction avait indisposé le CPL qui avait alors demandé des éclaircissements, sans les obtenir. En se voyant gratifié, au contraire, d’allusions peu amènes dans le communiqué mensuel des évêques. Ce qui fait que députés et cadres aounistes ne mettent plus les pieds à Bkerké. Michel Aoun s’est en revanche rendu auprès du métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Audi. L’un de ses lieutenants explique cependant que c’était là une démarche essentiellement protocolaire. Le chef du CPL, qui devait le même jour parrainer un déjeuner électoral de Nicolas Sehnaoui, a estimé qu’il serait inconvenant de se trouver à Achrafieh sans passer voir le prélat. Cette précision est normale : les positions ne sont pas particulièrement proches sur le plan politique. Et l’on sait que le patriarche grec-orthodoxe, Mgr Hazim, qui réside à Damas, s’en est absenté lors de la visite de Michel Aoun. Retour à Frangié. Cette fois, ce sont les sources proches du patriarcat maronite qui laissent entendre que sa rencontre avec Mgr Sfeir, en marge de la messe de Noël et en présence du chef de l’État, était plus de l’ordre de la civilité courtoise que de l’explication politique. Plusieurs conciliateurs y avaient travaillé, dans le prolongement de l’initiative, encore inaboutie, lancée par la Ligue maronite sur le plan chrétien, à la suite du cycle de réconciliations libanaises inauguré par Saad Hariri à Tripoli. Peu de choses ont filtré sur les entretiens à trois de Bkerké. Mais l’on croit savoir que Mgr Sfeir ne cesse pas de réprouver le comportement de certains à l’égard d’un siège patriarcal qui n’agit jamais que dans l’intérêt du Liban. Il répète que cette ligne ne vise à favoriser aucune partie, mais aussi que personne ne peut dicter à Bkerké la conduite à suivre. Cependant, des pôles de la Ligue maronite affirment que la rencontre a permis de rompre la glace et que, dès lors, le discours politique va changer. Les proches de l’ancien ministre Frangié indiquent, de même, que la rencontre a été marquée par un esprit de concorde inspiré de Noël, et que le président Sleiman a expliqué le but de l’initiative. Mais en réalité, les choses ne se seraient pas passées comme Frangié l’avait espéré. Il a ainsi quitté Bkerké sans assister à la messe, d’où étaient également absents, pour la première fois, les députés aounistes, notamment du Kesrouan et de Jbeil. Dont Walid Khoury, qui est originaire de Amchit comme le président Sleiman, qui, selon des observateurs avertis, aurait été fortement agacé de ne pas voir les députés chrétiens se tenir à ses côtés durant cet office, comme la tradition et les bons usages le veulent. À ce propos, les majoritaires relèvent de leur côté qu’eux-mêmes n’assistaient pas à la messe de Noël à Bkerké quand le président Lahoud y faisait acte de présence, pour ne pas cautionner sa magistrature, illégalement prolongée à leurs yeux, ou même illégitime dès le départ. Ils ajoutent qu’en revanche, nul n’a le droit de bouder le président de consensus national qu’est le général Sleiman, et de lui faire affront. Concernant Michel Aoun, les loyalistes se demandent ce que sa visite à Damas a donné. Ils estiment qu’en boycottant Bkerké, il cherche à montrer qu’il peut se le permettre parce qu’il est dominant sur la scène politique maronite, en invitant encore une fois le patriarche à ne pas se mêler de ce domaine. Pour eux, il a également voulu signifier au président Sleiman qu’assumant un rôle d’arbitre, il ne doit pas tenter de disposer d’un bloc parlementaire.
Frangié à Bkerké, mais pas Aoun. Le général s’était pourtant engagé à encore mieux, si l’on peut dire, en acceptant d’assister, de coparticiper en somme, à une réconciliation Geagea-Frangié en présence du président Sleiman et du cardinal. Mais c’est qu’il y a eu, entre-temps, sa visite à Damas et les observations faites à ce sujet par le patriarche, dont la réaction avait indisposé le CPL qui avait alors demandé des éclaircissements, sans les obtenir. En se voyant gratifié, au contraire, d’allusions peu amènes dans le communiqué mensuel des évêques. Ce qui fait que députés et cadres aounistes ne mettent plus les pieds à Bkerké.
Michel Aoun s’est en revanche rendu auprès du métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Audi. L’un de ses lieutenants explique cependant que c’était là une...