Les candidats soutenus par l’opposition ont remporté une grande partie des sièges à pourvoir lors de la première partie des élections qui se tenaient hier à l’Université antonine, à Baabda. Sur sept facultés qui votaient aujourd’hui, quatre ont élu des délégués se réclamant de l’opposition ; deux autres ont désigné des indépendants, et une seule a choisi un représentant proche de la majorité. Les résultats de cette première journée se déclinent comme suit. La faculté de gestion en langue anglaise sera représentée par Léna Mrad, soutenue par le Courant patriotique libre (CPL) ; les deux autres délégués représentent l’un le CPL et l’autre les Forces libanaises. Christelle Haddad (CPL) a emporté la faculté d’infirmerie avec deux autres candidates CPL et une indépendante. En musicologie, le CPL clame également sa victoire avec Jean Salamé et un autre représentant de l’opposition, élus avec trois indépendants. La faculté d’éducation physique et sportive a élu comme représentant Édouard el-Cheikh, soutenu par le courant des Marada, avec dans les différentes promotions trois délégués du CPL et un des Forces libanaises. En faculté de gestion en langue française, les étudiants ont élu une représentante indépendante, Rachel Haddad, revendiquée par le CPL. Un autre délégué relève du CPL et le troisième des Forces libanaises. La faculté de physiothérapie, enfin, a été emportée par Joe Aramouni, qui représente les Kataëb avec un autre élu, tandis que la troisième déléguée est revendiquée par le CPL. Les facultés restantes doivent élire leurs délégués aujourd’hui (il s’agit des facultés de médecine dentaire et de génie civil). Fady Fadel, vice-recteur et secrétaire général de l’université, a dit à L’Orient-Le Jour qu’il espérait que les élections d’aujourd’hui se dérouleront avec autant de « civisme » que celles d’hier. « Tout le monde s’est impliqué de façon objective, a-t-il déclaré. Ces élections ont eu lieu dans un esprit démocratique et libre. » Comme ailleurs, la direction de l’Université antonine refuse de s’impliquer dans la politisation de ces élections et les résultats qu’elle a communiqués publiquement n’incluaient que les noms des candidats élus. Toutefois, n’ignorant pas la réalité du terrain, elle avait mis en place un système de sécurité efficace sur le campus de Baabda, dont l’accès était soigneusement filtré. Aucun incident sérieux n’a été signalé, hormis une vive discussion entre des étudiants des Forces libanaises et des Kataëb, qui a été rapportée par le site Web du CPL comme un « accrochage » : cette information a alimenté pendant la soirée d’hier une rumeur selon laquelle des altercations violentes auraient eu lieu entre les candidats déchus. Sur le campus, toutefois, des témoins ont affirmé que tout était resté calme – les soldats postés près de l’entrée ont confirmé cette version. Interrogé par téléphone, Nadim Merhi, étudiant à l’Université antonine et responsable de l’information publiée sur tayyar.org, a expliqué qu’il ne faisait « pas référence à une bagarre », mais à une simple dispute entre étudiants du 14 Mars, qui aurait donné lieu à des « cris ». Le différend aurait duré une demi-heure et des responsables de partis sur le campus seraient intervenus pour les séparer. Des sources proches de la majorité minimisent l’incident et font référence à une simple altercation entre deux étudiants, indépendante de tout débat politique.