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Les forces du 8 Mars restent hostiles à l’émergence d’un bloc centriste L’éclairage de Philippe Abi-Akl

Certains pôles de l’opposition ne veulent pas se laisser convaincre par les explications du président Michel Sleiman sur la constitution d’un bloc parlementaire centriste indépendant. Hostiles à ce projet, ils redoutent notamment que le chef de l’État et le courant populaire qui le soutient ne finissent par appuyer les candidats du 14 Mars. Ils essaient, ainsi, de placer le président au pied du mur pour l’amener à adopter une position claire au sujet des élections. Entendre annoncer sans équivoque qu’il n’a pas l’intention de s’impliquer dans les élections législations en proposant ou en soutenant des candidats proches de la majorité. Ce que le 8 Mars souhaite surtout, c’est que le président appuie discrètement certains de ses candidats. Le chef du CPL, le général Michel Aoun, est ainsi favorable à la conclusion d’un « marché électoral » avec le président Sleiman dans les régions chrétiennes. En attendant que ses vœux se réalisent, l’opposition interprète à sa façon les propos le chef de l’État sur le bloc centriste, au point d’en déformer le contenu et de lui donner une dimension démesurée, poussant le chef de l’État à réexpliquer sa position devant les étudiants qu’il a reçus, vendredi, à Baabda. Il reste que des hommes politiques considérés comme étant les uns proches de la majorité, les autres de l’opposition refusent l’alignement politique en cours et sont favorables à l’émergence d’une troisième force qui pourrait avoir son mot à dire dans les grands débats. Ceux-là se considèrent comme étant indépendants et estiment qu’ils peuvent jouer un rôle important sur la scène politique locale. Ils redoutent qu’en l’absence d’une troisième force, les résultats des législatives de 2009 ne pavent la voie à une nouvelle confrontation politique entre les deux camps politiques adverses dans la mesure où la majorité refuse catégoriquement de se transformer en minorité et où celle-ci n’entend pas du tout le rester. Certains partisans de l’émergence d’une troisième force se présentent comme étant des souverainistes indépendants, assurant qu’ils font partie de la révolution du Cèdre, et qu’ils revendiquent la souveraineté, l’indépendance et la liberté du Liban. Dans le même temps, ils revendiquent leur autonomie par rapport aux deux camps du 14 et du 8 Mars. Parmi eux, il est possible de citer Mohammad Safadi, Boutros Harb, Michel Murr, Élias Skaf, Camille Ziadé, Mansour el-Bone, qui ne peuvent pas être considérés comme les candidats du régime, étant donné la carrière et le parcours politique de chacun d’entre eux. Certains partis, comme le Tachnag, pourraient également se rallier à ce groupe. Leur présence au sein de la Chambre, en tant que bloc indépendant, ne pourra cependant que renforcer la position de la présidence de la République qui se tient à égale distance de la majorité et de l’opposition, et lui permettra d’avoir de nouveau un poids dans la vie politique. Parce que l’opposition souhaite garder une certaine emprise sur la présidence de la République, elle s’efforce d’empêcher l’émergence d’un bloc centriste. Elle essaie aussi de coller aux candidats indépendants l’étiquette de candidats du régime et de maintenir la division entre la majorité et l’opposition. Le président Sleiman est cependant conscient de ces manœuvres, et dans ses milieux, on souligne qu’il est toujours aussi favorable à l’émergence d’un bloc parlementaire du centre, qui pourrait avoir un rôle majeur dans la vie politique.
Certains pôles de l’opposition ne veulent pas se laisser convaincre par les explications du président Michel Sleiman sur la constitution d’un bloc parlementaire centriste indépendant.
Hostiles à ce projet, ils redoutent notamment que le chef de l’État et le courant populaire qui le soutient ne finissent par appuyer les candidats du 14 Mars. Ils essaient, ainsi, de placer le président au pied du mur pour l’amener à adopter une position claire au sujet des élections. Entendre annoncer sans équivoque qu’il n’a pas l’intention de s’impliquer dans les élections législations en proposant ou en soutenant des candidats proches de la majorité. Ce que le 8 Mars souhaite surtout, c’est que le président appuie discrètement certains de ses candidats. Le chef du CPL, le général Michel Aoun, est ainsi favorable à la...