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Éclairage Un premier bilan positif et des préparatifs pour la réconciliation avec Joumblatt Scarlett Haddad

Une rencontre de plus de six heures ne peut pas être de pure forme. Selon les informations recueillies, Nasrallah et Hariri se seraient mis d’accord sur les grandes lignes de la prochaine étape dans le pays... Depuis l’annonce de la tenue de la rencontre entre Hassan Nasrallah et Saad Hariri, la tension a baissé d’un cran dans les quartiers mixtes de la capitale. Et, selon les observateurs, s’il ne fallait mettre à l’actif de cette rencontre que ce résultat, elle en vaudrait la peine, tant les habitants de ces quartiers souffraient depuis le 7 mai d’exactions diverses et vivaient dans un climat de peur qui aurait entraîné à la longue une sorte de déplacement communautaire au sein de la capitale. Mais selon des sources concordantes, la rencontre a eu aussi d’autres résultats, tout aussi importants, dont l’impact se fera sentir sur la scène politique au fur et à mesure. Pour commencer avec la petite histoire, la rencontre a duré plus de six heures et elle a eu lieu dans un appartement de la banlieue sud, jugé « sûr » par les deux parties. Les retrouvailles entre le sayyed et le cheikh ont été chaleureuses, ce qui a facilité la suite de la rencontre, qui a été entrecoupée par des pauses-thé et fruits à volonté, ainsi que par un « arrêt sandwichs », pour cause de petit creux aux alentours de minuit. À l’aube, chacun est rentré chez lui, satisfait d’avoir pu évoquer tous les problèmes en suspens entre le Hezbollah et le Courant du futur. Selon les informations qui ont filtré de la rencontre, la chaleur de l’accueil n’a nullement empêché la franchise dans les discussions. Si le chef du Courant du futur a aussi évoqué les événements du 7 mai dernier et le choc qu’ils ont provoqué dans la communauté sunnite, le secrétaire général du Hezbollah est, de son côté, remonté à la résolution 1559, et à la position du Courant du futur et de ses alliés réclamant le désarmement de la Résistance. Chacun a avancé ses arguments, et, en définitive, les deux parties se sont entendues sur plusieurs points. Nasrallah a assuré à Hariri que les armes du Hezbollah sont destinées à combattre Israël et qu’il n’est pas question de les utiliser dans les conflits internes, la parenthèse du 7 mai ayant été dictée par le souci de protéger la Résistance et d’empêcher un pourrissement de la situation sécuritaire qui aurait épuisé le Liban. Nasrallah a aussi réaffirmé l’attachement de son parti à l’accord de Taëf, alors que le Hezbollah était soupçonné, depuis le 7 mai, de vouloir modifier cette formule pour donner plus de pouvoir à la communauté chiite au détriment des sunnites. Cette communauté ne sera donc pas marginalisée et l’équilibre actuel du pouvoir ne sera pas mis en cause, a donc promis Nasrallah. De son côté, Saad Hariri a assuré que la question des armes du Hezbollah ne sera pas soulevée pour l’instant et qu’une formule pourrait être trouvée pour adopter une stratégie de défense qui rassure la Résistance, tout en préservant la suprématie de l’État. En tout cas, le chef du Courant du futur a confirmé la tendance selon laquelle les discussions sur cette stratégie devraient prendre leur temps et qu’il n’y a aucune urgence qui dicte d’aller vite. Les législatives Les deux parties ont aussi évoqué les prochaines élections législatives, et il a été décidé de préserver la capitale d’une bataille électorale entre sunnites et chiites, notamment dans la deuxième circonscription de Beyrouth. Ce sujet avait d’ailleurs été évoqué à Doha et il a été confirmé au cours de la rencontre de dimanche soir. Sur le plan de la situation sécuritaire dans la capitale, les deux parties ont renoncé à l’idée de former des commissions conjointes chargées de régler les éventuels incidents. Elles ont choisi de laisser la responsabilité de la sécurité entre les mains de l’armée et des FSI. Enfin, le secrétaire général du Hezbollah a abordé avec son interlocuteur les risques sécuritaires, précisant que, selon les informations parvenues à son parti, Israël pourrait bien tenter de préparer des opérations de déstabilisation au Liban, comme des attentats ou des assassinats, maintenant qu’il ne semble pas en mesure de lancer une agression généralisée après le traumatisme de la guerre de juillet 2006 et ses problèmes politiques internes. Les deux camps se sont donc entendus sur la nécessité de renforcer l’unité interne, meilleur rempart contre toute tentative de discorde commandée de l’étranger par le biais d’attaques sécuritaires. Nasrallah et Hariri se sont enfin entendus sur la nécessité de maintenir le contact entre eux, et chacun s’est ensuite chargé de mettre ses alliés au courant de la teneur de l’entretien. Hariri et Berry devraient aussi se voir bientôt pour confirmer la tendance à l’entente alors que des préparatifs sont entrepris pour arranger une rencontre entre le secrétaire général du Hezbollah et le chef du PSP, Walid Joumblatt. Un premier bilan positif, donc, pour cette rencontre attendue, même si tous les problèmes ne sont pas encore réglés. Selon un observateur relativement neutre, cette rencontre permet de réduire la tension et de rétablir les ponts entre les parties libanaises dans cette période transitoire, régionalement et internationalement, au cours de laquelle le monde attend l’issue de l’élection présidentielle américaine, celle des élections anticipées en Israël et les élections en Iran...
Une rencontre de plus de six heures ne peut pas être de pure forme. Selon les informations recueillies, Nasrallah et Hariri se seraient mis d’accord sur les grandes lignes de la prochaine étape dans le pays...
Depuis l’annonce de la tenue de la rencontre entre Hassan Nasrallah et Saad Hariri, la tension a baissé d’un cran dans les quartiers mixtes de la capitale. Et, selon les...