Pause verte Le double visage de l’automne de Suzanne Baaklini

L’automne peut être une saison agréable, avec ses premières pluies, ses feuilles d’arbres qui tombent et ses brises fraîches… Or, pour ces mêmes raisons, l’automne est aussi une saison redoutable pour nos forêts. Dans un article envoyé à la presse et publié dans L’Orient-Le Jour du samedi 27 septembre, la directrice de l’Association de développement et de conservation des forêts (AFDC), Sawsan Bou Fakhreddine, explique que les premières pluies ne sont pas du tout une garantie de la fin de la saison des incendies. En effet, rappelle-t-elle, les feuilles mortes, trempées par des pluies courtes et occasionnelles, finissent par constituer une couche organique au-dessus du sol, hautement inflammable du fait qu’elle dégage du gaz méthane. Vigilance donc… Il va de soi qu’il serait ridicule de recommander la vigilance aux pyromanes. À ceux-là, nous ne souhaiterions qu’une sanction exemplaire, le bâton qui tarde à frapper fort, en attendant l’adoption rapide d’une proposition de loi, étudiée actuellement par la commission parlementaire de l’Environnement, qui prévoit d’interdire toute nouvelle utilisation d’un terrain boisé incendié. Brûler des terres sur lesquelles l’abattage d’arbres est interdit afin d’être en mesure d’y ériger des constructions est, en effet, monnaie courante dans le pays. Pour tous les autres, ceux pour qui l’arbre n’est pas un ennemi redoutable, rien de tel que d’adopter un comportement respectueux de l’environnement et citoyen lors des sorties dans la nature, particulièrement agréables durant cette saison. Pour éviter de causer accidentellement un incendie, il suffit de se rappeler que n’importe quel déchet est une bombe à retardement. Notamment les ordures qui continuent d’être jetées nonchalamment par les vitres des voitures sur les bords des routes, et qui peuvent enflammer des bois entiers, sans compter qu’elles gâchent le paysage et exhalent des relents détestables. On peut reprocher à certaines municipalités de ne pas nettoyer régulièrement les bords des routes ni débroussailler les bois et les forêts (manque de moyens ou d’initiative ?). Mais cette question est par excellence une de celles qui nous interpellent tous. En matière de dégradation de l’environnement, il est difficile de trouver des innocents et des purs…