Actualités - CHRONOLOGIE
Événement - Conférence de presse du haut comité organisateur, hier, au Sérail Siniora annonce officiellement la tenue des VIes Jeux de la francophonie à Beyrouth en 2009
Par ABI ASSI Linda, le 29 août 2008 à 00h00
Après le Maroc, la France, Madagascar, le Canada et le Niger, c’est le pays du Cèdre qui aura l’honneur d’accueillir la sixième édition des Jeux de la francophonie, qui auront lieu du 27 septembre au 6 octobre 2009. Le coup d’envoi officiel des préparatifs de ces sixièmes Jeux francophones a été donné hier après-midi au Grand Sérail au cours d’une conférence de presse conjointe qu’ont tenue le Premier ministre Fouad Siniora, le ministre de la Culture, Tammam Salam, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Talal Arslane, ainsi que MM. Clément Duhaime, administrateur général de l’Organisation de la francophonie, Alain Badaro, directeur du comité national des VIes Jeux de la francophonie, et Misbah Mokaddem, membre du comité national. Plusieurs représentants du corps diplomatique, les membres du comité organisateur et de nombreux journalistes et responsables sportifs étaient présents à ce point de presse.
Premier à prendre la parole, M. Arslane a mis l’accent sur le rôle de son ministère, à savoir s’assurer que le Liban doit toujours être un pilier de la planète francophone, à travers « la solidarité, la diversité et l’excellence ». Il a souligné l’importance de « persévérer, de progresser et d’assumer la responsabilité de la réussite du rêve, celui des champions et des jeunes du Liban dans le domaine du sport et de la culture », les Jeux francophones ne se limitant pas au seul volet sportif, mais incluant également un large éventail d’activités culturelles. « Le rêve, a rappelé M. Arslane, est de consolider l’image internationale du Liban, celle d’un pays rassembleur et accueillant, pôle de culture et de civilisation, pays de la souveraineté et de la liberté dans lequel chacun œuvre pour vaincre les facteurs de faiblesse, de division, d’humiliation, d’injustice et d’impuissance. » D’autant que, selon le ministre, les Jeux de la francophonie sont « l’occasion idéale de sortir le pays de la crise et d’aller de l’avant afin d’obtenir des résultats probants sur les plans de la jeunesse, du sport et de la culture ». M. Arslane a rappelé que, malgré sa petitesse en termes de superficie, le Liban est cependant « grand grâce à l’apport de ses fils, de leur compétence et de leur excellence ». Et d’insister sur le fait que le Liban, « en hôte particulièrement approprié des Jeux, a toujours été le pilier de la planète francophone, convaincu des valeurs fondamentales des Jeux, à savoir la solidarité, la diversité et l’excellence ».
Ce fut ensuite au tour du ministre de la Culture, Tammam Salam, de prendre la parole. Dans son discours prononcé en arabe, il a tout d’abord rappelé l’importance d’honorer la tâche qui incombe au Liban, à savoir assurer la réussite d’un événement international qui permettra au pays de « recouvrer sa place parmi les pays à même d’organiser avec succès de grandes rencontres internationales ». Les Jeux, dans la mesure où ils constituent une manifestation aussi bien sportive que culturelle, permettront d’édifier « une culture nationale qui puisse rassembler et unir tous les Libanais et qui sera diffusée au niveau populaire pour briser le monopole élitiste ». Les Jeux, que les organisateurs veulent adressés à toutes les strates de la société et toutes les tranches d’âge dans les différentes régions du Liban, représenteront, selon M. Salam, « une ouverture culturelle sur le monde, qui renforcera les échanges culturels et permettra à la culture libanaise de s’enrichir d’une multitude d’apports humains ».
Soulignant qu’il est concerné par le côté culturel de ces Jeux, qui comporteront la sculpture, la peinture, la photographie, le conte, la littérature, la chanson et la danse de création, M. Salam a rappelé que « le Liban avait auparavant obtenu la majorité de ses médailles dans le domaine culturel, se classant même premier sur 55 pays lors des Jeux du Canada en 2001 ». Le ministre de la Culture a profité de l’occasion pour revenir à la célèbre dictée de Bernard Pivot, qui s’était déroulée dans la même salle que cette conférence de presse et « qui avait attiré des dizaines de milliers de téléspectateurs, prouvant ainsi que la francophonie se porte toujours très bien au Liban ».
Les valeurs de paix et de solidarité
Clément Duhaime, administrateur de l’Organisation internationale de la francophonie, a ensuite rendu hommage à l’hospitalité des Libanais, qualifiant le Liban de « pays amical, chaleureux et généreux ». M. Duhaime a rappelé les objectifs de la francophonie partout dans le monde, en l’occurrence le « partage d’une langue commune, dans le respect des langues et des cultures de chaque peuple, mais aussi l’adhésion aux valeurs de paix, d’égalité et de solidarité que véhicule cette langue ». Il a en outre assuré à tous les sceptiques, pour qui le doute subsiste sur la capacité du Liban à organiser un tel événement, que les Jeux auront bel et bien lieu, et qu’ils seront diffusés et retransmis dans plusieurs pays.
M. Duhaime a souligné dans ce cadre que sur les 68 invitations déjà adressées, 46 États et gouvernements se sont engagés à participer dans les différentes disciplines. Sur cette base, près de 3 000 sportifs et artistes sont d’ores et déjà attendus à Beyrouth « qui devrait abriter, selon M. Duhaime, les meilleurs Jeux de la francophonie déjà organisés, des Jeux qui exprimeront les valeurs de solidarité, d’amitié, de partage et de diversité culturelle ».
La conférence de presse a été clôturée par l’intervention du Premier ministre Fouad Siniora, qui en tant que chef du gouvernement est président du comité national d’organisation de la sixième édition des Jeux. M. Siniora a assuré l’engagement du Liban dans la préparation des Jeux, soulignant l’importance de saisir cette occasion pour « montrer l’image d’un Liban libre et démocratique ».
Le chef du gouvernement a également déclaré que cet événement devrait permettre au Liban de revenir sur le devant de la scène internationale et de l’aider à surmonter les défis et embûches qui se dressent sur sa route. Et M. Siniora d’ajouter qu’en organisant ces Jeux francophones, le Liban se base sur « l’engagement des Libanais qui, parallèlement à leur culture arabe et leur diversité libanaise, sont aussi une partie importante de cette civilisation francophone qui englobe de nombreux aspects au sujet desquels le Liban cherche à jouer un rôle actif ». Le Premier ministre a souligné dans ce cadre qu’au cours des dernières années, l’État a entrepris, « en dépit des difficultés auxquelles il a été confronté au cours des trois dernières décennies », d’accorder un certain intérêt aux jeunes par le biais d’activités diverses, culturelles et sportives.
Affirmant en conclusion que les responsables officiels concernés n’épargneront aucun effort au cours des douze prochains mois pour assurer le succès des Jeux francophones, M. Siniora a déclaré devant l’assistance captivée le Liban pays organisateur des VIes Jeux de la francophonie, du 27 septembre au 6 octobre 2009.
Culture francophone
Notons dans ce cadre que les Jeux de la francophonie sont une manifestation culturelle et sportive internationale qui s’adresse à des athlètes et des artistes issus des États et gouvernements membres de la francophonie. Les Jeux se distinguent des autres événements du même genre en ce sens que ce sont les seuls jeux internationaux de grande envergure où des activités sportives et culturelles sont présentées dans un contexte concurrentiel. Cette unicité permet de mettre en relief l’originalité de la culture francophone ainsi que l’excellence des sportifs de la francophonie internationale. Ils sont à la fois l’occasion d’une fête populaire, de partage et d’échange entre les jeunes, et le reflet des talents de demain dans de nombreuses disciplines.
Synonymes de rencontre et d’ouverture à d’autres cultures et à d’autres festivités, les Jeux de la francophonie ont fait le pari de mêler des épreuves sportives et artistiques, renouant ainsi avec l’essence des Jeux de l’Antiquité qui rassemblaient les hommes et réunissaient l’exercice du corps et de l’esprit. Aux exploits des sportifs répondent le talent et la créativité des artistes. C’est ainsi que, lors des Jeux de Niamey en 2005, 14 disciplines avaient été retenues : sept épreuves culturelles et sept épreuves sportives, dont la lutte traditionnelle du pays hôte. Les sites sportifs, les aires d’expression culturelle et le village des Jeux sont autant de lieux d’échange et de dialogue. Le français, langue commune des pays engagés, favorise le dialogue entre les participants et avec le public. Langue olympique, il se met au service de deux langages universels, le sport et la culture, pour affermir les liens créés par les rencontres.
Les Jeux de la francophonie regroupent ainsi, tous les quatre ans, des jeunes issus des 55 États et gouvernements membres de la francophonie et 13 pays observateurs. Cette manifestation populaire, qui, au fil des années, a pris une envergure internationale, comprend six compétitions sportives (l’athlétisme, le football, le basket-ball, le tennis de table, le judo et la boxe) et sept concours culturels (la chanson, la danse, la sculpture, la peinture, la photographie, le conte et la littérature « nouvelle »). Tout au long de la quinzaine des Jeux, les Libanais pourront également profiter des cérémonies d’ouverture et de clôture aux couleurs du Liban et d’animations périphériques riches en couleurs (concerts, théâtre de rue, activités sportives interscolaires et interuniversitaires).
Une aubaine pour le Liban
Véritable aubaine pour le Liban, les Jeux de la francophonie permettront de réaffirmer l’attachement du pays à la francophonie et représenteront un symbole d’ouverture, de solidarité et de dialogue. Ces Jeux permettront également de mettre en relief les thèmes de solidarité, de diversité et d’excellence, valeurs intrinsèques aux Jeux de la francophonie ainsi qu’à la spécificité du Liban, de contribuer de façon directe au développement culturel, sportif, social et économique du Liban et de consolider sa place sur la scène internationale, ainsi que d’affermir la confiance des partenaires internationaux, des organisateurs d’événements, des investisseurs et des touristes. Les épreuves des Jeux se dérouleront sur plusieurs sites déjà sélectionnés, qui seront tous entièrement réhabilités, dont le palais de l’Unesco, le BIEL, le théâtre Abou Khater et le théâtre Beryte de l’Université St-Joseph, ainsi que le campus de l’Université libanaise à Hadeth, entre autres.
Les participants libanais porteront l’espoir de tout un peuple qui aspire à une reconnaissance internationale et une réalisation du potentiel de tout un pays.
Linda ABI ASSI
Après le Maroc, la France, Madagascar, le Canada et le Niger, c’est le pays du Cèdre qui aura l’honneur d’accueillir la sixième édition des Jeux de la francophonie, qui auront lieu du 27 septembre au 6 octobre 2009. Le coup d’envoi officiel des préparatifs de ces sixièmes Jeux francophones a été donné hier après-midi au Grand Sérail au cours d’une conférence de presse conjointe qu’ont tenue le Premier ministre Fouad Siniora, le ministre de la Culture, Tammam Salam, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Talal Arslane, ainsi que MM. Clément Duhaime, administrateur général de l’Organisation de la francophonie, Alain Badaro, directeur du comité national des VIes Jeux de la francophonie, et Misbah Mokaddem, membre du comité national. Plusieurs représentants du corps diplomatique, les membres du comité...