Pour résumer, les députés de la « minorité » exigent que le découpage électoral version 2008 soit voté le plus rapidement possible. Les raisons invoquées pour cela sont multiples. D’abord, et à l’origine, « ce découpage devait être voté lors d’une triple séance parlementaire à l’occasion de l’élection...
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LA situation - Reprise des violences à Ras el-Nabeh et Tarik Jdidé Le climat de défiance réciproque provoquerait l’ajournement pur et simple de la séance parlementaire
Par MEZHER Lélia , le 26 août 2008 à 00h00
Paranoïa aiguë, craintes légitimes infondées ou véritable polémique ? Hier, même les députés interrogés ne le savaient pas vraiment. Toujours est-il que la séance parlementaire d’aujourd’hui semble se diriger tout droit vers la confrontation, si Nabih Berry ne se résout pas in extremis à contourner le problème par le biais d’une formule – ponctuellement – magique et qui aura probablement pour effet d’ajourner l’examen du nouveau découpage électoral sur la base du caza.
Pour résumer, les députés de la « minorité » exigent que le découpage électoral version 2008 soit voté le plus rapidement possible. Les raisons invoquées pour cela sont multiples. D’abord, et à l’origine, « ce découpage devait être voté lors d’une triple séance parlementaire à l’occasion de l’élection présidentielle, mais cela n’a pas été fait », indique à cet égard Alain Aoun. Sleiman Frangié ajoute, quant à lui, que le 14 Mars « avait promis de voter une nouvelle loi dans les six mois qui suivront les élections de 2005 et aujourd’hui nous nous retrouvons quatre ans plus tard sans que cette loi n’ait été votée ». MM. Aoun et Frangié sont également d’accord pour dire que « les circonscriptions sont vitales, plus que les réformes électorales qui sont là pour améliorer une loi qui existe déjà ». Et Alain Aoun d’ajouter : « Ça ne veut pas dire que les réformes ne sont pas importantes. Nous sommes à 100 % avec ces réformes, d’ailleurs nous œuvrons pour qu’elles soient votées depuis longtemps. Mais pourquoi la majorité refuse-t-elle de voter quelque chose qu’elle a déjà signé » à Doha ? « Pourquoi a-t-on décidé de nous faire un procès d’intentions ? Nous sommes pour les réformes et, le moment venu, nous le démontrerons », ajoute le cadre du courant aouniste. L’opposition, ou plutôt la minorité, soupçonne donc la majorité de vouloir atermoyer pour revenir, le temps venu, à la loi de 2000. À l’argument selon lequel il ne serait pas logique de voter une partie d’une loi pour l’amender quelques semaines plus tard lorsque les réformes seront prêtes, Alain Aoun répond que « c’est une vision un peu simpliste des choses ».
La majorité rétorque que du moment que le découpage électoral sur la base du caza a été entériné par l’accord de Doha, il n’est plus possible de le rejeter ou de le modifier. De plus, si la majorité avait accepté ce découpage sans le valider totalement, elle aurait apposé des réserves dans le texte de l’accord, ce qui n’a pas été fait.
Pour résumer, le fait pour les deux camps politiques rivaux – majorité et minorité – d’avoir signé un même document n’aura pas eu pour effet d’aplanir leurs divergences. Robert Ghanem ne manque pas de souligner à cet égard que « personne ne peut revenir sur ce qui a été décidé à Doha » et que, par conséquent, aucune des deux parties n’est en mesure de donner un vote négatif lorsqu’il s’agira des circonscriptions électorales. En revanche, et en ce qui concerne les réformes électorales, même si elles sont mentionnées dans l’accord de Doha, elles n’y sont pas précisées.
Pas de marge de manœuvre
La marge de manœuvre dont disposent les deux camps est donc importante et la marche arrière est ici possible, contrairement au volet qui concerne le caza comme circonscription électorale. « Il existe une crainte que les réformes ne soient pas votées », affirmait hier M. Ghanem. Alors quid de la séance parlementaire d’aujourd’hui ? « Des tractations sont en cours, nous verrons ce que cela va donner », répond le député. Même son de cloche du côté de Samir Frangié qui souligne que « certaines réformes fondamentales ne sont pas pour plaire à certains pôles de l’opposition, notamment le vote des émigrés et la suppression de la carte électorale ». Il convient de noter dans ce contexte que l’objectif principal visé par ces réformes est l’allègement des pressions qui pèsent généralement sur l’électeur lorsqu’il se rend aux urnes. « Le vote des émigrés dessert le Hezbollah comme certains pôles de l’opposition. Mais surtout le Hezbollah ne veut pas entendre parler ni de vote le même jour sur l’ensemble du territoire libanais, ni du vote en fonction des origines sans avoir à se rendre forcément dans la région d’origine, ni de la suppression de la carte électorale », explique ainsi le député. Quels seront les scénarios possibles aujourd’hui ? Une source informée souligne que « la circonscription électorale sur la base du caza étant un projet de loi présenté par Amine Cherry, ce projet va probablement être retiré du Parlement et transmis à la commission parlementaire de l’Administration et des Lois ». La source précitée poursuit : « Autre possibilité : l’ajournement pur et simple, jusqu’en octobre, des discussions autour de la circonscription électorale et des réformes. Pratiquement, le quorum ne sera pas assuré et la séance devra nécessairement être ajournée. » Un député de la majorité indique toutefois de son côté que « le président de la commission de l’Administration et des Lois va venir exposer le travail effectué jusqu’ici par la commission puis fixera la date de la fin des travaux, date à laquelle la loi sera votée de manière complète ». Le député ajoute que Nabih Berry semble avoir adhéré à cette mise en scène.
Reprise des violences
Sur un tout autre plan, et alors que le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner se voulait positif quant à l’amorce de relations diplomatiques prochaines entre Beyrouth et Damas – durant la conférence de presse qu’il a donnée à Beyrouth avant de se rendre à Damas –, les rixes entre partisans du mouvement Amal et du Courant du futur ont repris hier. Les bagarres ont d’abord éclaté vers 22h à Ras el-Nabeh, rue Mohammad el-Hout, et ont pu être circonscrites par l’armée, du moins selon une source officielle. Selon la chaîne de télévision Future TV, des propriétés privées ont été visées lors des rixes, sans plus de détails. Moins d’une heure plus tard, c’est à Tarik Jdidé que les incidents reprenaient. Un député, contacté par L’Orient-Le Jour, a indiqué avoir pris connaissance de « la version du mouvement Amal » qui soutenait en effet qu’un drapeau du mouvement aurait été déchiré, ce qui a nécessité « une quelconque expédition punitive exécutée par les partisans du mouvement ».
Ces incidents prouvent peut-être, à bien y réfléchir, que lorsque la paranoïa atteint toute une classe politique, la rue n’est pas longtemps épargnée par ce fléau destructeur et – surtout – stérile.
Lélia MEZHER
Paranoïa aiguë, craintes légitimes infondées ou véritable polémique ? Hier, même les députés interrogés ne le savaient pas vraiment. Toujours est-il que la séance parlementaire d’aujourd’hui semble se diriger tout droit vers la confrontation, si Nabih Berry ne se résout pas in extremis à contourner le problème par le biais d’une formule – ponctuellement – magique et qui aura probablement pour effet d’ajourner l’examen du nouveau découpage électoral sur la base du caza.
Pour résumer, les députés de la « minorité » exigent que le découpage électoral version 2008 soit voté le plus rapidement possible. Les raisons invoquées pour cela sont multiples. D’abord, et à l’origine, « ce découpage devait être voté lors d’une triple séance parlementaire à l’occasion de l’élection...
Pour résumer, les députés de la « minorité » exigent que le découpage électoral version 2008 soit voté le plus rapidement possible. Les raisons invoquées pour cela sont multiples. D’abord, et à l’origine, « ce découpage devait être voté lors d’une triple séance parlementaire à l’occasion de l’élection...