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Actualités - OPINION

Législatives 2009 : la mère des batailles prévue en pays chrétien Philippe ABI-AKL

Probablement réactualisée sur le plan du découpage géographique et améliorée par l’adoption de quelques-unes des réformes Boutros, la 1960 va donc servir de costume pour le carnaval des législatives 2009. C’est ce qui a été convenu à Doha et il ne fait aucun doute que la Chambre va ratifier rapidement l’accord conclu. La valse des tractations préliminaires s’amorce déjà, surtout en pays chrétien, où s’annonce la plus rude des batailles électorales. Tandis qu’ailleurs les jeux sont déjà pratiquement faits, notamment à Zahlé, au Kesrouan et à Jbeil, où le choc frontal majorité-opposition semble inévitable. Quant à Baabda-Aley, cela fluctue encore et au Metn, le tableau des alliances et des mobilisations n’est pas encore totalement fixé. Bien qu’il semble a priori difficile que Michel Aoun et Michel Murr, localement si fort, puissent recoller les morceaux et former une liste unie avec le Tachnag, face à Amine Gemayel. Aoun pourrait trouver compensation ailleurs en s’alliant avec Issam Farès, pour tenter de décrocher cinq sièges à Beyrouth. Ainsi, le chef du CPL se rendrait à Paris après le vote de confiance, pour parler avec Farès et le persuader de revenir au Liban, qu’il a quitté depuis cinq ans, comme sur la scène politique, dont il s’est retiré. Si Aoun réussit (là où précédemment Frangié a échoué), il aurait de nouveau une aile orthodoxe, Skaff lui assurant l’aile grecque-catholique à Zahlé et Frangié un collatéral maronite au Nord. Cependant, beaucoup de pacifistes convaincus, d’ailleurs parfois engagés dans l’un ou l’autre camp, s’efforcent encore, au Kesrouan et à Jbeil, de promouvoir des listes d’entente pour éviter à la région de regrettables secousses et réduire les tensions, comme les rancunes. Partie principale en lice, le CPL sonde actuellement, selon certains de ses cadres, les possibilités d’un accord avec le potentiel local du président de la République, fils de Amchit, et avec d’autres clés du cru pour qu’il n’y ait qu’un scrutin édulcoré, au résultat fixé d’avance, le 14 Mars, déjà battu précédemment, se trouvant alors en position de faiblesse accentuée. Détente Mais du côté du néocentre, on indique que le chef de l’État serait soucieux de ne prendre parti pour personne. En même temps, son rôle de rassembleur le porte à encourager la formation de listes de coalition empêchant les batailles. Ou encore que les aounistes s’entendent avec les loyalistes sur un partage déterminé des sièges au Kesrouan et au Metn. Des sources informées ajoutent que le président Sleiman ne se fixera aucune ligne officielle définitive avant que la Chambre n’ait adopté une loi électorale. Ni avant que les tractations préparatoires ne se soient décantées, c’est-à-dire probablement en fin d’année. À noter que des pôles de la circonscription de Jbeil, qui comprend deux députés maronites et un député chiite, se sont entendus pour s’en remettre entièrement, cette fois, au général-président. Le Hezbollah, assurent des sources proches de ce parti, est également d’avis qu’il faut laisser le champ libre, dans sa région natale, au président de la République. Du côté du 14 Mars, on reste pour le moment dans un climat de confrontation avec les aounistes. On veut aller à la bataille, pour prouver que le général Aoun a beaucoup perdu de sa superbe électorale et des 70 % qu’il revendique depuis 2005. À cause de ses positions contre nature, selon l’expression d’un souverainiste. De plus, les loyalistes sont encouragés par l’émergence sur la scène du président Sleiman, qui fait forcément de l’ombre, selon eux, au général Aoun. Il reste que, selon des observateurs avertis, plus de 50 % de l’ensemble de l’électorat chrétien est parfaitement indifférent au clivage 8-14 Mars et ne se prononcera qu’en fonction des circonstances. Ce réservoir, ce marais puissant va donc être fortement sollicité, durant la campagne à venir, par les forces en présence. La balance penchant toutefois légèrement en faveur des loyalistes. Pourquoi ? Parce qu’en général, ces chrétiens sont attentifs à la voix de Bkerké qui défend l’État-nation face aux visées des prosyriens. Un détail, de taille, pour conclure : une élection reste une course à gagner, pour une liste et pour chaque individu qui la compose. C’est ce qui compte le plus. Cela signifie, est-il besoin de le dire, que les clivages dits idéologiques passent au second plan. Et que l’on peut toujours assister à de drôles d’alliances.
Probablement réactualisée sur le plan du découpage géographique et améliorée par l’adoption de quelques-unes des réformes Boutros, la 1960 va donc servir de costume pour le carnaval des législatives 2009. C’est ce qui a été convenu à Doha et il ne fait aucun doute que la Chambre va ratifier rapidement l’accord conclu. La valse des tractations préliminaires s’amorce déjà, surtout en pays chrétien, où s’annonce la plus rude des batailles électorales. Tandis qu’ailleurs les jeux sont déjà pratiquement faits, notamment à Zahlé, au Kesrouan et à Jbeil, où le choc frontal majorité-opposition semble inévitable. Quant à Baabda-Aley, cela fluctue encore et au Metn, le tableau des alliances et des mobilisations n’est pas encore totalement fixé. Bien qu’il semble a priori difficile que Michel Aoun et...