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Actualités - OPINION

LA situation Sleiman compte adresser un message « ferme » aux différentes forces politiques Lélia MEZHER

Non ce n’est pas un (mauvais) rêve. Les nœuds refont surface l’un après l’autre, tant au sein de la majorité que dans les milieux de l’opposition. Pourtant, des informations en provenance de Koraytem faisaient état hier d’une avancée sur les points de discorde qui ont mis en émoi ces derniers jours l’Alliance du 14 Mars : « Les chrétiens du 14 Mars passent avant le Courant du futur. » Saad Hariri en a décidé ainsi et en conséquence, il aurait renoncé à la nomination de Ghattas Khoury au profit de Nayla Moawad. Walid Joumblatt, lui, continue d’exiger la nomination de Nehmé Tohmé, et ce pour des raisons électorales. Dans la soirée, une réunion s’est tenue au Sérail entre le Premier ministre Fouad Siniora et les membres du Rassemblement de Kornet Chehwane, à savoir : Boutros Harb, Nayla Moawad, Samir Frangié, Jawad Boulos et Antoine Haddad. Très peu d’informations ont filtré sur ce qui s’est réellement dit durant cette réunion et sur les décisions qui ont été prises. Voilà pour la bonne nouvelle. Le reste demeure, il faut le dire, très peu prometteur, puisque, selon une source autorisée, l’opposition continue d’insister sur la nomination de Ali Kanso dans une volonté de pousser la majorité à revenir sur la nomination d’Ibrahim Najjar et d’Ibrahim Chamseddine. Le nom de ce dernier était en effet en train de circuler hier dans les milieux de l’Alliance du 14 Mars. Toujours selon la source précitée, la majorité attendait hier de savoir si l’opposition allait, oui ou non, retirer le nom de Ali Kanso pour le remplacer par un autre membre du Parti syrien national social. Mais rien n’a filtré non plus sur cette question. D’autre part, les récentes déclarations de Nabih Berry ne sont pas non plus de nature à laisser présager une naissance imminente du nouveau cabinet. Ce dernier parle à nouveau de « mesures » qu’il compterait prendre dans le cas où, au retour du président de la République Michel Sleiman de Paris, le gouvernement ne serait toujours pas formé. M. Berry a ainsi indiqué qu’il « appellerait le Parlement à se réunir », sans toutefois préciser dans quel but il le ferait. Après avoir exprimé son « embarras » par rapport au retard accusé dans la formation du gouvernement, il a déclaré sans ambages hier que « s’il y avait eu une volonté réelle et sérieuse de parvenir à quelque chose, le gouvernement aurait été formé en l’espace de 5 ou 6 jours ». M. Berry serait-il en train d’insinuer que l’incapacité des dirigeants locaux à mettre en place un nouveau cabinet – d’une durée de vie de quelques mois, il n’est jamais inutile de le rappeler – est désormais totale ? Le Liban est-il entré dans une nouvelle phase de blocage à l’instar de celle qui a précédé l’accord de Doha ? Une source proche de Baabda place toutefois les propos de M. Berry dans un autre cadre. Elle estime en effet que ce dernier cherche surtout à reprendre l’initiative politique. Michel Sleiman, de son côté, a indiqué à ses proches collaborateurs qu’il ne peut pas « se rendre à Paris si à Beyrouth, il n’y a toujours pas de gouvernement ». Et sachant que M Sleiman ne va pas annuler son voyage en France puisqu’il a déjà une série d’entretiens fixés, dont des réunions avec Nicolas Sarkozy, Bachar el-Assad et Hosni Moubarak, cela signifierait-il qu’un miracle pourrait se produire aujourd’hui ? La source de Baabda soutient que « s’il n’y a pas de gouvernement aujourd’hui, M. Sleiman lancera un message fort qui prendra la forme d’un message à la nation ou d’un appel aux diverses forces politiques. Quoi qu’il en soit, il compte se montrer ferme », mais toujours dans les limites des prérogatives qui lui sont accordées par la Constitution. La source poursuit : « La France a assuré Michel Sleiman de son soutien et lui a fait savoir que l’appui se poursuit, avec ou sans gouvernement. En fait, le soutien est d’abord et avant tout accordé à la présidence de la République, et ça c’est important. » Nier toutefois aux forces politiques locales un rôle dans le blocage ne serait pas honnête. Les Libanais ont ainsi la vague – et désagréable – impression que le blocage arrange tout le monde, sauf la population, justement. Dans ce cadre, les propos de Boutros Harb tenus hier, lors d’un entretien télévisé, méritent d’être soulignés : « Il faut arrêter de se payer la tête des Libanais. C’est un peuple civilisé, qui a des espoirs, des attentes et des rêves. » Et il est temps qu’il puisse croire en un avenir meilleur, sans avoir à se préoccuper chaque jour des intérêts – préservés ou non – de tel ou tel autre responsable.
Non ce n’est pas un (mauvais) rêve. Les nœuds refont surface l’un après l’autre, tant au sein de la majorité que dans les milieux de l’opposition.
Pourtant, des informations en provenance de Koraytem faisaient état hier d’une avancée sur les points de discorde qui ont mis en émoi ces derniers jours l’Alliance du 14 Mars : « Les chrétiens du 14 Mars passent avant le Courant du futur. » Saad Hariri en a décidé ainsi et en conséquence, il aurait renoncé à la nomination de Ghattas Khoury au profit de Nayla Moawad. Walid Joumblatt, lui, continue d’exiger la nomination de Nehmé Tohmé, et ce pour des raisons électorales. Dans la soirée, une réunion s’est tenue au Sérail entre le Premier ministre Fouad Siniora et les membres du Rassemblement de Kornet Chehwane, à savoir : Boutros Harb, Nayla Moawad,...