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Actualités - CHRONOLOGIE

Le programme a été conçu en coopération avec le ministère des Affaires sociales et les FSI L’Italie et l’Unfpa lancent un projet commun de lutte contre la violence visant les femmes

Au niveau mondial, 25 % des femmes victimes de violence se manifestent auprès des autorités compétentes. Au Liban, 35 % le font. Certaines estiment pourtant qu’il est normal que « l’homme batte sa femme lorsqu’elle ouvre la bouche », d’autres justifient cette violence routinière par le fait que « les pressions nombreuses de la vie quotidienne finissent toujours par retomber sur la tête de la femme ». Conscients de cela et du fait que « la violence domestique constitue un fardeau financier majeur pour l’économie nationale d’un pays », le United Nations Population Fund (Unfpa) et l’ambassade d’Italie au Liban ont lancé un programme tendant à la réduction et à la prévention de la violence contre les femmes, « Reduction and Prevention of Gender Based Violence » (GBD). Le lancement du programme a eu lieu hier à l’hôtel Crowne Plaza situé à Hamra, en présence de l’ambassadeur d’Italie, Gabriele Checchia, du directeur de l’Unfpa, Ziad Rifaï, et de Asma Cordahi, également responsable au sein de l’Unfpa. Après les hymnes nationaux libanais et italien, Ziad Rifaï a pris la parole afin de présenter « le plan national pour le recensement et l’institutionnalisation de la prévention de la violence contre les femmes ». Dans ses grandes lignes, le projet a pour objectif d’axer son action sur le « women empowerment », autrement dit, la consolidation et le renforcement du rôle de la femme dans la vie active et dans la société en général. Au Liban, et « depuis 1975, la violence familiale est allée crescendo, et cela est en fait une conséquence de l’instabilité sécuritaire », souligne M. Rifaï. « Les femmes sont devenues la cible des agressions perpétrées par les hommes, et les enfants se sont “socialement” habitués à ce phénomène ». L’ampleur de cette violence est telle que « les recherches menées par l’Unfpa ont démontré que 35 % des femmes libanaises qui se rendent dans des centres médicaux sur une période de 4 mois ont affirmé avoir été la cible d’au moins une forme de violence domestique », ajoute le directeur de l’Unfpa, qui relève que la violence « psychologique » est la forme la plus répandue, puisqu’elle touche 31 % des femmes concernées par l’étude. L’abus physique vient en seconde position (23 %), suivi par les menaces d’une séparation ou d’un divorce (14 %) et les menaces de privations financières (12 %). Suite à la guerre de juillet 2006, les auteurs de la recherche ont noté que « les femmes et les filles ayant subi des violences domestiques sont soumises plus que d’autres au stress psychologique et sont en proie à une mauvaise adaptation », ajoute M. Rifai qui précise que « l’absence de cellules psychologiques, surtout dans les zones de guerre, peut aggraver leur condition ». Le problème majeur au niveau local reste, au-delà de la violence subie par ces femmes, le manque de confiance de ces femmes dans la structure censée leur apporter aide et soutien. C’est en se basant sur toutes ces données recueillies que le programme a aussi été lancé en coopération avec les Forces de sécurité intérieure (FSI), un maillon indispensable dans la chaîne des acteurs dont la mission est de prévenir et de venir en aide aux femmes maltraitées. Ainsi, le représentant du directeur général des FSI, Achraf Rifi, était présent hier au Crowne Plaza, et l’ambassadeur Gabriele Checchia n’a pas manqué de mettre l’accent sur l’importance du rôle imparti aux FSI dans ce programme. Bien entendu, « le ministère des Affaires sociales » figure aussi au nombre des partenaires principaux de cette campagne ainsi que de nombreux acteurs de la société civile, notamment le Conseil national pour la femme libanaise. « Le progrès, c’est bien », a affirmé d’emblée M. Checchia, « mais ce que nous voulons par-dessus tout, ce sont des résultats, des résultats qui puissent s’exprimer dans la vie quotidienne » des femmes concernées par ces maltraitances. « La question du “empowerment” est une question cruciale », a aussi ajouté M. Checchia, avant de présenter les différentes phases du projet : « Campagne de sensibilisation, renforcement, consolidation des outils institutionnels mis à la disposition des femmes, promotion de politiques et programmes relatifs à la violence contre les femmes, renforcement des pouvoirs économiques de la femme au sein de la société. » La première phase du projet consiste donc en une campagne de sensibilisation à laquelle touts les acteurs du programme prendront part. « Nous voulons que ce projet survive par lui-même, a aussi déclaré M. Checchia, notre rôle se limite à servir de catalyseur. Le Liban est un pays civilisé et très sophistiqué, et je suis sûr que vous êtes à même de faire vivre ce projet. Justement, le fait d’avoir abordé ce programme par le biais d’une approche multilatérale lui permettra de survivre par lui-même. » Prenant enfin la parole, Asma Cordahi a d’abord exposé les grandes lignes du projet et indiqué ensuite que les principaux partenaires sont « le ministère des Affaires sociales, les autres ministères concernés, les commissions parlementaires concernées », mais aussi et surtout « les médias ». Mme Cordahi a de plus espéré que « la déclaration ministérielle du nouveau gouvernement puisse aussi s’exprimer clairement sur la volonté de renforcer le rôle économique de la femme » pour qu’elle puisse enfin devenir citoyenne à part entière, notamment grâce à la création de «réseaux régionaux et d’un system de monitoring ». « Chaque individu doit connaître ses droits et ses devoirs », a ainsi répété à plusieurs reprises l’ambassadeur Checchia durant son intervention. Lé. M.
Au niveau mondial, 25 % des femmes victimes de violence se manifestent auprès des autorités compétentes. Au Liban, 35 % le font. Certaines estiment pourtant qu’il est normal que « l’homme batte sa femme lorsqu’elle ouvre la bouche », d’autres justifient cette violence routinière par le fait que « les pressions nombreuses de la vie quotidienne finissent toujours par retomber sur la tête de la femme ».
Conscients de cela et du fait que « la violence domestique constitue un fardeau financier majeur pour l’économie nationale d’un pays », le United Nations Population Fund (Unfpa) et l’ambassade d’Italie au Liban ont lancé un programme tendant à la réduction et à la prévention de la violence contre les femmes, « Reduction and Prevention of Gender Based Violence » (GBD).
Le lancement du programme...