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Controverse accentuée sur les destinées de la Rencontre chrétienne d’inspiration aouniste Philippe ABI-AKL

Les chrétiens de l’opposition tiennent ce vendredi, à l’hôtel Le Royal, les premières assises du rassemblement que Aoun veut initier sous le label Rencontre patriotique chrétienne (RPC). Quelque 150 notables, de tous horizons professionnels, vont élaborer un manifeste-programme, former un secrétariat général, établir un statut, fixer le rythme des assemblées générales, ainsi que des communiqués ciblés du groupe. Les organisateurs gardent la porte ouverte au ralliement de toute association ou personnalité. Sans toutefois adresser d’invitation aux majoritaires, car cela serait peine perdue vu qu’ils sont contre l’idée et la combattent. Aoun, qui va donc diriger la pléiade en gestation, récuse toute comparaison avec l’ancien Front libanais. Il affirme en effet que l’institution qu’il se propose de lancer est à vocation nationale et non fragmentaire comme le Front. Une mission, un rôle qui induisent que la RPC serait, selon ses proches, l’unique représentant légitime de la composante chrétienne du pays politique. Ce qui revient à dire qu’en définitive, les principales figures de proue devraient y adhérer pour qu’il soit mis un terme à la dispersion des rangs. Un pari qui se double d’un autre, également aléatoire : le soutien de Bkerké. Ces ambitions, démesurées à leurs yeux, font sourire les majoritaires, qui confirment que la RPC ne se compare effectivement pas avec le Front libanais, dont elle ne saurait avoir l’envergure. Mais bien plutôt, relèvent-ils avec ironie, à la fantomatique Rencontre de concertation chrétienne mise sur pied, en 1998, sur directives de Damas, à l’issue du congrès de Los Angeles. Un regroupement des chrétiens prosyriens pour faire contrepoids à la Rencontre de Kornet Chehwane cornaquée par Bkerké, dont les loyalistes de l’époque ont tenté de réduire l’influence libératrice, non pas en le combattant directement, mais en cherchant à le circonvenir par des démarches pressantes l’invitant, en tant que recours supérieur, à rester au-dessus de la mêlée. Futiles et vains efforts, le devoir national dictant au siège patriarcal ses constantes et ses choix d’action. Bis repetita Pour les indépendantistes, il est clair que Damas remet le même couvert. À savoir, s’efforcer de disposer d’un instrument, d’un levier, permettant d’affirmer que la majorité des chrétiens du Liban suivent la ligne, dite nationale (!), chère à ses vues et à ses visées, tout en neutralisant l’influence de Bkerké où, signalent-ils, défilent depuis quelques jours des émissaires chargés par Damas d’amadouer le cardinal Sfeir, en lui promettant l’ouverture d’une page relationnelle nouvelle, normalisée, à l’orée du régime Sleiman. Ces messagers ajoutent que si le prélat n’y fait pas objection, le président Assad pourrait bientôt lui dépêcher un ambassadeur porteur d’une missive d’ouverture. Cela en sus du démarchage pressant de diverses personnalités ecclésiastiques, pour qu’elles infléchissent l’attitude de Bkerké à l’égard de Damas. Pour les cadres du 14 Mars, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’expérience de la RPC, tout comme la campagne de séduction damascène en direction de Bkerké, sont vouées à l’échec. Mais qu’en dit Mgr Sfeir lui-même ? Comme on peut s’y attendre, le patriarche ne refuse aucune main tendue. Il accueille favorablement l’approche syrienne. Mais prend soin de rappeler l’impératif des constantes nationales : des relations libano-syriennes fraternelles, équilibrées, normales, fondées sur le respect mutuel de l’indépendance, sur le tracé des frontières et l’échange d’ambassadeurs. Liant l’ensemble de la sauce, les majoritaires soutiennent que la RPC ne peut aller bien loin. Car, disent-ils, aucun regroupement chrétien ne peut prendre son essor à partir d’une position d’hostilité ou de compétition avec le patriarcat maronite. Or, rappellent-ils, les relations avec Aoun sont rompues depuis plusieurs mois, le général se répandant en violentes attaques contre le patriarche, en lui reprochant de prêter l’oreille aux sirènes du 14 Mars, d’en faire le jeu et de prendre parti pour ce camp. Les proches de Bkerké rejettent ces accusations de partialité, en faisant valoir que le siège patriarcal n’agit et ne se comporte que sous la seule dictée de la foi et des constantes nationales bien comprises. Il ne rejoint personne, et libre à quiconque d’emprunter ou non la voie qu’il recommande.
Les chrétiens de l’opposition tiennent ce vendredi, à l’hôtel Le Royal, les premières assises du rassemblement que Aoun veut initier sous le label Rencontre patriotique chrétienne (RPC). Quelque 150 notables, de tous horizons professionnels, vont élaborer un manifeste-programme, former un secrétariat général, établir un statut, fixer le rythme des assemblées générales, ainsi que des communiqués ciblés du groupe.
Les organisateurs gardent la porte ouverte au ralliement de toute association ou personnalité. Sans toutefois adresser d’invitation aux majoritaires, car cela serait peine perdue vu qu’ils sont contre l’idée et la combattent.
Aoun, qui va donc diriger la pléiade en gestation, récuse toute comparaison avec l’ancien Front libanais. Il affirme en effet que l’institution qu’il se propose de lancer...