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Actualités - CHRONOLOGIE

Inauguration de 84 logements pour des pêcheurs de Tyr Un toit pour retrouver sa dignité

Un nouveau projet de coopérative de l’habitat a assuré la construction de 84 habitations pour les pêcheurs de la région de Tyr. Ce projet, qui va leur permettre de résider dans des logements « dignes et sains», n’aurait pu voir le jour sans la collaboration de tous ceux qui ont « contribué à faire de ce rêve une réalité », a déclaré Youssef Khalil, président de l’association du développement rural ADR, dans une allocution. Ce projet a été récemment inauguré en présence de l’ambassadeur d’Espagne, Miguel Benzo, de la présidente de la Fondation pour la promotion sociale et culturelle FPSC, Pilar Lara, et de tous les membres et donateurs libanais. Tout a commencé par une terrible journée de tempête lorsqu’en 1992, Pilar Lara, en visite à Tyr, a été bouleversée par la situation dramatique des pêcheurs et leurs conditions de logements inhumaines. « Ces hommes trimaient jour et nuit, luttant avec des équipements de fortune, à la merci des intempéries et du mauvais temps. Ils se battaient seuls, pour nourrir leurs enfants et survivre dans leur ville », raconte-t-elle. L’état des maisons rongées par l’humidité de la mer, les jeunes qui quittaient faute de trouver du travail et de pouvoir se marier, l’ont poussée à entreprendre un énorme projet. En collaboration avec Youssef Khalil, lui-même originaire de Tyr, ils décident de construire des logements à ces pêcheurs, de former ces jeunes qui quittaient trop tôt l’école et leur fournir un métier en main. « Un défi impossible, confie Pilar Lara, car notre association était petite, les demandes énormes et le coût excessif. » Elle commence par convaincre son gouvernement de la nécessité de financer ce projet au Proche-Orient, consolide ses liens avec l’une des plus grandes agences espagnoles, l’Agence espagnole de coopération internationale au développement – AECID, qui a payé la moitié du projet, et c’est en 2001, avec le soutien de l’ADR, des dons de l’Espagne et des particuliers libanais, que débute la construction de ces habitations. « Malheureusement, confie Pilar Lara, ce projet qui a connu beaucoup de rebondissements (découvertes de vestiges sur le terrain offert par l’archevêché, déplacement du projet dans la localité de Abbassiyé, guerre de juillet 2006…) ne verra le jour que 14 ans plus tard. » La coopérative « al-Baka’ » : rester pour survivre « De tout temps, les pêcheurs ont représenté la catégorie la plus défavorisée et la plus marginalisée de la société, explique Youssef Khalil. Ils ne reçoivent aucune subvention de l’État, n’adhèrent pas à la Sécurité sociale et n’ont pas droit à un prêt de logements. Avec des gains qui ne font que diminuer depuis 15 ans, ils n’arrivent plus à réparer leurs maisons ni à renouveler leurs équipements désuets. De plus, l’importation de poissons frais de l’extérieur n’aide pas leur situation. » Ces pêcheurs décident alors de se prendre en charge, et à raison d’un dollar par mois, s’autofinancent et créent leur propre coopérative « al- Baqa’ », qui veut dire « rester ». Soutenue et largement financée par l’association ADR, qui œuvre beaucoup au développement socio-économique de la région, la coopérative arrive aujourd’hui à répondre aux besoins primaires de ces pêcheurs, à soulager leurs demandes les plus urgentes, et à leur donner ainsi une raison de rester et de lutter dans leur ville. Le blocus de 34 jours imposé par les Israéliens durant la guerre de juillet 2006 et l’interdiction de pêcher en haute mer pour des raisons de sécurité ont terriblement affecté leur gagne-pain. « Aux grandes journées de pêche, leurs gains varient entre 10 et 15 $ par jour, raconte Khalil. Par mauvais temps, ils atteignent à peine les 7 $, ce qui suffit tout juste à les nourrir. » Si, aujourd’hui, ce projet d’habitat a pu voir le jour, c’est grâce à « la collaboration, la ténacité et la générosité de toutes les personnes et associations qui ont généreusement contribué par leurs dons ou leurs efforts à sa réalisation », a affirmé Youssef Khalil dans son allocution. Il a particulièrement tenu à remercier le gouvernement espagnol, qui a compris la nécessité de l’intégration sociale de ces pêcheurs et par l’intermédiaire de l’association AECID a financé la moitié du projet, l’association FPSC et sa présidente Pilar Lara qui s’est battue pour donner «un toit décent à ces pêcheurs », l’archevêché grec-catholique de Tyr qui a généreusement offert le terrain, la Harvard School of Design qui a présenté le projet, le Dr Hachem Sarkis, professeur à l’université d’architecture de Harvard qui a supervisé la construction du projet. Il a également remercié les donateurs libanais qui n’ont pas hésité à répondre à l’appel : la Audi Bank et son directeur général, Samir Hanna, Salim Eddé, président du groupe Murex, Jala Bitar, promoteur de EBCO, Nabil Chaya et Saba Nader, cofondateurs de l’ADR, « toutes ces personnes qui ont cru en ce projet, et qui ont voulu, en donnant un toit à ces pêcheurs, leur rendre leur dignité longtemps bafouée ». Lamia DAROUNI
Un nouveau projet de coopérative de l’habitat a assuré la construction de 84 habitations pour les pêcheurs de la région de Tyr. Ce projet, qui va leur permettre de résider dans des logements « dignes et sains», n’aurait pu voir le jour sans la collaboration de tous ceux qui ont « contribué à faire de ce rêve une réalité », a déclaré Youssef Khalil, président de l’association du développement rural ADR, dans une allocution.
Ce projet a été récemment inauguré en présence de l’ambassadeur d’Espagne, Miguel Benzo, de la présidente de la Fondation pour la promotion sociale et culturelle FPSC, Pilar Lara, et de tous les membres et donateurs libanais.
Tout a commencé par une terrible journée de tempête lorsqu’en 1992, Pilar Lara, en visite à Tyr, a été bouleversée par la situation dramatique des...