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La volonté générale d’entente se heurte à de voraces appétits Philippe ABI-AKL

Seize, onze, trois, comme convenu à Doha entre la majorité, l’opposition et le néocentre présidentiel. Mais qui aura quoi ? Le président désigné, M. Fouad Siniora, a terminé samedi ses consultations avec les blocs et les partis. Après avoir consigné leurs demandes respectives, il les a passées au crible avec le chef de l’État. Et le mercato ministériel battra ensuite son plein, à coups de concertations multilatérales, avec Siniora pour pivot central. Pour le fond, des professionnels soulignent qu’un cabinet dit d’union doit être, par définition même, cohérent, bien soudé. Une équipe de travail pour sortir le pays de l’ornière. Ce qui ne peut se faire que par la promotion de la loi, des institutions et du concept d’État de droit souverain. Ils rappellent que le regretté Chafic Wazzan, appelé à diriger le premier gouvernement de l’ère Amine Gemayel, répétait volontiers cette devise : le pouvoir, c’est la participation positive, pas la zizanie. Sans esprit de solidarité nationale, il n’est pas de sortie de crise possible. Ni, a fortiori, de redressement. Dès lors, des loyalistes s’étonnent de l’agressivité que manifeste, selon eux, le général Michel Aoun. Pour qui le choix Siniora de la majorité ouvre une bataille de guerre plutôt qu’une bataille d’édification d’un Liban nouveau avec un nouveau président. Ajoutant que nous nous proclamons comme constituant une opposition au sein du pouvoir et à l’intérieur du gouvernement. Autrement dit qu’il n’est pas question de coopérer mais de chicaner. Ce qui n’est sans doute pas le meilleur moyen d’améliorer la productivité et le rendement du gouvernement, ni de renforcer l’autorité de l’État. Les loyalistes n’ont pas fini de s’étonner. Car dans le manifeste publié en mai 2005 par le CPL, on peut lire que la présence côte à côte de loyalistes et d’opposants au sein d’un même gouvernement… est une hérésie constitutionnelle qui dénature la vie des institutions. Suivant cette logique, on comprend mal que ce courant opposant fasse aujourd’hui de sa participation au pouvoir une exigence absolue. Tout en clamant qu’il entend ruer constamment dans les brancards. Ce qui revient à afficher une volonté de torpiller la chose publique. Appel En marge de ces prises de bec politiciennes, les organismes économiques et les instances de la société civile élèvent de nouveau la voix. Pour presser les responsables de tous bords de s’atteler ensemble au sauvetage commun. Les pôles de ce secteur demandent aux partis de mettre aux commandes ministérielles les meilleurs, les plus compétents, de leurs membres. Et, au besoin, de concéder une part de leur représentation, dans des départements spécialisés par exemple, s’il y a mieux ailleurs. S’il doit y avoir émulation, soulignent les milieux d’affaires, cela doit être pour savoir qui va le plus, et le mieux, servir le pays. Un mémoire allant dans ce sens a été adressé au président Sleimane ainsi qu’aux forces politiques en présence. Du côté du 14 Mars, on indique que la tendance est au sang nouveau. Il serait fait appel à des compétences dont ce serait le baptême gouvernemental. Les personnalités qui ont déjà assumé des responsabilités ministérielles ne seraient pas retenues. Cela étant, certaines figures de proue comme Walid Joumblatt et Samir Geagea semblent déterminées à faire partie personnellement du gouvernement. En souhaitant, qu’il se compose essentiellement de pôles de premier plan. Pour sa dynamique, et pour conforter l’autorité du régime à ses débuts. En face, une délégation Hezbollah-CPL a tenté, en vain, de convaincre Sleimane Frangié d’entrer au cabinet. Il s’y refuse. Parce qu’il ne veut pas d’un portefeuille alors qu’il n’est plus qu’ex-député. Précisant donc que lorsqu’il aura retrouvé un strapontin à la Chambre, il acceptera de participer à n’importe quel gouvernement. Problème également pour l’opposition au niveau de la Rencontre nationale qu’anime le président Karamé. Du côté du quota sunnite, Abdel Rahim Mrad veut redevenir ministre. Mais Oussama Saad lui dispute la palme. Pour couronner le tout, Aoun attend qu’on lui accorde cinq des onze sièges prévus pour l’opposition. Car les chrétiens d’en face, Geagea en tête, sont résolus à être présents en force. Il ne resterait plus donc que six portefeuilles pour les nombreuses composantes du 8 Mars. On imagine l’agacement et la grogne. Les rapports sont si peu faciles entre partenaires qu’ils n’arrivent pas à se réunir. Bref, comme presque toujours, c’est la grande foire des ministrables, innombrables. Un vrai casse-tête arithmétique dont la solution pourrait prendre beaucoup de temps au président du Conseil désigné. Dilemme accentué par un élément inopiné : le nouveau régime souhaiterait que l’on casse la tradition des chasses gardées communautaires, ou politiques. Et qu’il y ait rotation à ce niveau.
Seize, onze, trois, comme convenu à Doha entre la majorité, l’opposition et le néocentre présidentiel. Mais qui aura quoi ? Le président désigné, M. Fouad Siniora, a terminé samedi ses consultations avec les blocs et les partis. Après avoir consigné leurs demandes respectives, il les a passées au crible avec le chef de l’État. Et le mercato ministériel battra ensuite son plein, à coups de concertations multilatérales, avec Siniora pour pivot central.
Pour le fond, des professionnels soulignent qu’un cabinet dit d’union doit être, par définition même, cohérent, bien soudé. Une équipe de travail pour sortir le pays de l’ornière. Ce qui ne peut se faire que par la promotion de la loi, des institutions et du concept d’État de droit souverain. Ils rappellent que le regretté Chafic Wazzan, appelé à...