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Le Vatican et Bkerké plaident pour une « éthique de l’information » Fadlallah : « L’anarchie médiatique ronge l’entente des Libanais » Fady NOUN

L’importance du rôle joué par les médias dans la perpétuation du malaise politique et confessionnel dans le pays ne peut plus être ignorée. Certes, la liberté d’expression est sacrée. Mais il n’est plus possible de passer sous silence l’usage qu’on en fait pour détruire, et non construire. Dans une déclaration, hier, cheikh Mohammad Hussein Fadlallah a engagé la responsabilité de la presse en général, mais plus particulièrement des télévisions dans ce véritable jeu de massacre. Des chaînes satellitaires arabes se prêtent aussi à ce jeu, a-t-il précisé. Le dignitaire religieux chiite a affirmé que « l’anarchie médiatique et politique ronge l’entente » engrangée à Doha, dénonçant « le langage offensant et condamnable » utilisé qui contribue à « jeter de l’huile sur le feu ». L’uléma a invité les responsables et les organismes concernés au Liban et dans le monde arabe « à agir rapidement », face à ce danger d’effritement de l’entente, et il a plaidé en faveur d’une « liberté responsable qui place en tête de ses priorités la protection du Liban, dans toutes ses particularités, ainsi que les générations montantes ». Il a dénoncé « le manque du sens de la responsabilité éthique et nationale » de certains responsables politiques qui « ne tiennent pas parole », en utilisant un vocabulaire propre à exacerber les passions confessionnelles étroites, et notamment en parlant de « discorde » entre sunnites et chiites là où « elle n’existe pas ». Cheikh Fadlallah a dénoncé « la confusion entre le politique et le confessionnel », soulignant qu’elle ne sert « ni le Liban, ni les Libanais, ni les Arabes, ni les musulmans ». Pour une « éthique de l’information » Sur un autre registre, mais de façon tout aussi pressante, le Centre catholique d’information a diffusé hier un message du pape Benoît XVI appelant à la mise en place d’une « éthique de l’information » analogue à celles qui existent dans les domaines de la biologie, de la médecine ou de la recherche scientifique. Lu par le vicaire général maronite, Mgr Roland Aboujaoudé, en présence du président de l’ordre de la presse, Mohammad Baalbacki, le message pontifical a été publié à l’occasion de la Journée mondiale des communications sociales, prévue début mai, mais décalée en raison des circonstances. Le message affirme notamment : « Dans leur ensemble, les médias ne sont pas seulement des moyens pour la diffusion des idées, mais ils peuvent et doivent même être des instruments au service d’un monde plus juste et plus solidaire. Le risque n’est malheureusement jamais absent qu’ils se transforment au contraire en systèmes destinés à soumettre l’homme à des logiques dictées par les intérêts dominants du moment. C’est le cas d’une communication utilisée à des fins idéologiques ou pour la diffusion de produits de consommation au moyen d’une publicité insistante. » Le pape met aussi en garde contre « des modèles de développement qui augmentent plutôt qu’ils ne réduisent la fracture technologique entre pays riches et pays pauvres ». « L’humanité se trouve aujourd’hui à un carrefour. Ce que j’ai écrit (...) à propos de l’ambiguïté du progrès vaut aussi pour les médias, qui offrent des potentialités inédites pour le bien, mais qui ouvrent en même temps des potentialités abyssales de mal n’existant pas auparavant », souligne aussi Benoît XVI. « Tout ce qui est techniquement possible n’est pas éthiquement souhaitable », poursuit le pape, qui estime que le rôle des médias « doit être considéré comme partie intégrante de la question anthropologique ». En somme, de la réponse à la question décisive qui se formule ainsi : Qui est l’homme ? Ou encore : Qu’est-ce que l’homme ?
L’importance du rôle joué par les médias dans la perpétuation du malaise politique et confessionnel dans le pays ne peut plus être ignorée. Certes, la liberté d’expression est sacrée. Mais il n’est plus possible de passer sous silence l’usage qu’on en fait pour détruire, et non construire.
Dans une déclaration, hier, cheikh Mohammad Hussein Fadlallah a engagé la...