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Actualités - CHRONOLOGIE

Social - L’association de bienfaisance et de prière Enfants de lumière lance une campagne auprès des supermarchés « Donate Food », pour que personne au Liban n’ait plus faim Carla HENOUD

Ils avaient démarré en 2002 avec un petit groupe de prière en quête de spiritualité et de partage de ce moment sacré. Trois ans plus tard, ces jeunes se sont aperçus que la prière ne suffisait plus, qu’il leur fallait agir sur le terrain. Sans aucune discrimination culturelle, religieuse ou sociale, ils se sont organisés pour venir en aide aux familles nécessiteuses, et elles sont, hélas, nombreuses. En lançant la campagne « Donate Food », ils espèrent rétablir un équilibre social, lutter contre une certaine injustice et, surtout, permettre à des centaines de personnes de se nourrir décemment. Les bénévoles qui animent l’association Enfants de lumière depuis six ans s’activent autour de son fondateur Shadi Fayad avec cette même générosité désintéressée qui devient de plus en plus rare de nos jours. « Comme le bon samaritain, souligne-t-il, nous ne voulons qu’aider. En se fiant à la providence divine, les solutions, souvent, nous tombent du ciel ! » Ce qui était au départ un groupe uni par une manifestation de prière, qu’elle soit pour un instant, une journée ou un pèlerinage au Liban ou à l’étranger, s’est donc épanoui pour se diversifier en huit équipes distinctes, parfaitement organisées pour « faire des miracles » et, plus concrètement, assurer aux personnes dans le besoin, « blessées ou désespérées », une écoute et une aide efficace. L’équipe du service social a appliqué cet exercice de prière sur le terrain en le transformant en action. Ainsi, deux personnes par famille se chargent des visites et surtout d’une écoute, car, poursuit Shadi, « le niveau de pauvreté est tellement important que de nombreux problèmes en découlent ». Sociaux, médicaux, juridiques, ces problèmes sont suivis par des groupes spécialisés, tous bénévoles. L’équipe juridique, constituée d’avocats, défend le droit des personnes qui ont recours à l’association car « nous avons souvent affaire à des difficultés liées à la drogue, la prostitution, les femmes battues... » L’équipe médicale et ses professionnels offrent des soins dentaires et médicaux, ainsi que des médicaments. L’équipe logistique s’occupe de la gestion des biens, le tri des habits à redistribuer, « car nous n’acceptons pas de donner des vêtements qui ne sont pas dans un état décent et respectable, et que nous refuserions de mettre ». Un groupe de personnes se chargent de l’aspect administratif de l’association, enregistrement, cotisation, appel de fonds et autre parrainage. Un comité de femmes, animé par Nathalie Abi Jaoudé, se charge d’organiser des dîners annuels, des pièces de théâtre, des films de cinéma, des foires pour distribuer des habits. Plus encore, ce groupe de femmes a créé la « Marmite de l’amour ». « Une fois par semaine, explique Nathalie, nous demandons à un couple de cuisiners lui-même un repas, chez lui, qui sera servi à 60 personnes âgées. Le but n’est pas seulement de distribuer de la nourriture, mais également de le faire avec ce sentiment en plus… Nous avons une liste d’attente de couples jeunes et moins jeunes emballés par l’idée ! » Un moment de bonheur Soucieux, enfin, d’assurer à ces personnes une meilleure qualité de vie, un moment de bonheur, les Enfants de lumière ont formé l’équipe chorale qui organise des animations au cours des journées spirituelles. Mais surtout, ces bons samaritains de l’amour tournent dans les hôpitaux, notamment durant les fêtes, pour offrir aux malades, souvent seuls, un moment musical. « De Feyrouz à Sabah, on leur demande ce qu’ils ont envie d’entendre et on leur chante leur morceau préféré, poursuit Shadi Fayad. C’est un très beau moment de partage et d’émotion. » Enfin, pour tous ces enfants victimes des conflits des grands, témoins de violences verbales et physiques, « car tout, malheureusement, se passe devant eux », privés de confort et de bien-être, l’équipe Camp organise, chaque été et durant 20 jours, un camp qui réunit 60 enfants. « Nous leur offrons une hygiène de vie, des habits propres, et… des moments d’insouciance et de bonheur. » Une part de cette enfance qui leur a été arrachée… Dans les supermarchés « Parce que lorsqu’une personne a faim, elle ne peut pas fonctionner normalement, vivre, réfléchir, chercher du travail, nous avons décidé, précise Shadi Fayad, de lancer un projet humanitaire à long terme. » L’idée est simple, le geste est facile. « Nous avons déposé près des caisses de quelques supermarchés une boîte transparente en plexiglas sur laquelle est inscrit : “Donate Food”. Nous demandons aux consommateurs d’acheter un produit de leur choix, du lait, des conserves, du riz et, tout simplement, de le déposer dans la boîte. » Parallèlement, après avoir étudié et accepté le dossier des familles, l’association, qui a constitué un minimarché dans son local, les invite une fois par mois à venir se servir. « En fonction du nombre de personnes, la famille dispose d’un certain nombre de points. Elle peut donc choisir de prendre les produits qu’elle veut, à condition de ne pas dépasser le nombre de points auquel elle a droit. » Tout étant fait dans le respect de l’individu et de sa dignité, la personne repart ainsi comblée sur tous les plans et la fierté intacte. « Ce geste simple doit devenir une habitude, pour que Donate Food ne soit pas une action ponctuelle et sporadique. Trop de personnes comptent sur nous, conclut-il, en reprenant les mots de Mère Teresa : Nous savons bien que ce que nous faisons n’est qu’une goutte dans l’océan. Mais si cette goutte n’était pas dans l’océan, elle manquerait. » Alors, à vos chariots, prêts… * Les supermarchés qui font partie de cette campagne : toutes les branches de Bou Khalil, du Charcutier Aoun et de Spinney’s, Fahed, Géant Casino du City Mall et Metro Market. Pour plus de renseignements : www.enfantsdelumière.com ou le 03/370505
Ils avaient démarré en 2002 avec un petit groupe de prière en quête de spiritualité et de partage de ce moment sacré. Trois ans plus tard, ces jeunes se sont aperçus que la prière ne suffisait plus, qu’il leur fallait agir sur le terrain. Sans aucune discrimination culturelle, religieuse ou sociale, ils se sont organisés pour venir en aide aux familles nécessiteuses, et elles sont,...