Le patriarche maronite a entamé hier sa visite à New York par des réunions avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et avec les représentants des Cinq Grands au Palais de Verre. Au cœur des discussions : la situation au Liban et l’appel lancé par Mgr Nasrallah Sfeir à ses interlocuteurs afin qu’ils aident ce petit pays à mettre un terme à ses souffrances. Arrivé à l’aéroport de New York en provenance de Johannesbourg, et après plus de 16 heures de vol, le patriarche Sfeir a été accueilli, entre autres, par l’ambassadeur du Liban à l’ONU, Nawaf Salam, et par l’évêque maronite de Brooklyn, Mgr Gregory Mansour. Il s’est reposé un moment dans le salon d’honneur de l’aéroport JFK puis s’est rendu au domicile de l’ambassadeur Salam, en compagnie de ce dernier, pour retrouver les représentants des Cinq Grands. Après l’hommage que lui a rendu le représentant du Liban à New York, Mgr Sfeir a lu le mémorandum adressé aux pays membres permanents du Conseil de sécurité, et dans lequel il commence par juger « totalement inacceptables » les événements sanglants qui ont secoué le Liban cette dernière semaine. Espérant que les Nations unies vont œuvrer pour faciliter le bon fonctionnement du gouvernement libanais et réaffirmant l’urgente priorité d’une élection présidentielle et du déverrouillage du Parlement, Mgr Sfeir a rappelé à ses interlocuteurs qu’il est impératif de « s’assurer que les voisins du Liban ne vont ni attaquer, ni envahir, ni menacer la souveraineté du Liban. Ainsi, il faudrait qu’Israël coopère pleinement avec l’ONU et cesse les violations de l’espace aérien libanais ; il faudrait que le dossier des fermes de Chebaa soit résolu sur base du plan en 7 points du gouvernement libanais ; il faudrait aussi que les frontières libano-syriennes soient tracées et que des relations diplomatiques s’établissent entre les deux pays », a-t-il ainsi demandé, rappelant en outre que la communauté internationale ne doit pas oublier les réfugiés palestiniens, ni leur droit au retour, ni « la nécessité de la stricte application des résolutions onusiennes » concernant le Liban. Mgr Sfeir n’a pas manqué de remercier très chaleureusement la Finul et sa contribution « très importante » en faveur de la sécurité et de la stabilité du Liban. Plus tard, vers 22h00 heure de Beyrouth, Mgr Sfeir s’est rendu au Palais de Verre où il a été reçu par Ban-Ki moon, en présence de plusieurs collaborateurs de ce dernier, notamment celui en charge du suivi de l’application de la résolution 1559, Terjé Roed-Larsen. Le patriarche maronite a naturellement remis au secrétaire général de l’ONU une copie du mémorandum qu’il avait lu plus tôt devant les représentants des Cinq Grands. Signalons que Mgr Sfeir avait quitté l’aéroport de Johannesbourg mercredi vers 20h00. Michel Catra, ambassadeur du Liban en Afrique du Sud, et son épouse l’y avaient notamment accompagné, ainsi que le consul du Liban, Jimmy Doueihy. Auparavant, tout ce monde avait déjeuné au restaurant Cedars Park, en présence, entre autres, de l’ambassadeur de France en Afrique du Sud, Denis Piéton.