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Si le Liban échoue à se prendre en main, les Nations unies pourront l’aider à le faire, affirme le chef de l’Église maronite Le patriarche Sfeir, en tournée à l’étranger, rencontrera Bush le 22 mai DOHA, de Habib CHLOUK

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, est arrivé hier soir à Doha, capitale du Qatar, première escale d’une tournée qui le conduira aussi en Afrique du Sud, aux États-Unis et en Espagne. Le patriarche rencontrera aujourd’hui l’émir du Qatar, cheikh Hamad al-Khalifa al-Thani, ainsi que le vice-Premier ministre de l’émirat, Abdallah ben Hamad Attié. Hier soir, il a célébré une messe dans une église nouvellement édifiée dans cet émirat, Notre-Dame du Liban. Parmi les fidèles, l’ancien président Amine Gemayel, ainsi que plusieurs figures publiques venues du Liban pour l’occasion, dont le président de la Ligue maronite, Joseph Torbey, ainsi que MM. Michel el-Khoury, Nadim Gemayel, Salman Samaha, Nizar Najarian, Joseph Ghossoub, Joseph Sayegh et Semaan Semaan, sans oublier le nonce apostolique dans le Golfe, l’évêque libanais Mounged el-Hachem. Le chef de l’Église maronite avait quitté Beyrouth hier en fin d’après-midi, à bord d’un avion privé mis à sa disposition par le ministre des Déplacés, Nehmé Tohmé, pour une tournée qui le conduira notamment aux États-Unis, où il sera reçu le 22 mai par le président américain George W. Bush. Le patriarche est accompagné durant son voyage par son vicaire, Mgr Roland Aboujaoudé, et le père Élie Madi, supérieur de la Congrégation des missionnaires libanais. Demain, le cardinal Sfeir se rendra en fin de journée en Afrique du Sud, où il restera huit jours et où il inaugurera notamment une nouvelle église à Johannesburg, avant de se diriger vers les États-Unis. Le patriarche entamera sa visite aux États-Unis par la Pennsylvanie, où réside une importante communauté libanaise. Il se rendra par la suite à New York, où il s’entretiendra avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Mgr Sfeir est attendu le 22 mai à Washington, où il sera reçu à la Maison-Blanche par M. Bush. La dernière étape de sa tournée le mènera en Espagne, pour un entretien avec le roi Juan Carlos, le 23 mai. Le chef de l’Église maronite sera de retour au Liban le 26 mai. Réalisme amer Le patriarche s’est rendu à l’aéroport à bord de la voiture du général Georges Khoury, chef des services de renseignements de l’armée. Dans le salon d’honneur où, faute d’un président de la République, il n’a pas eu droit aux honneurs officiels, le patriarche Sfeir a tenu des propos réalistes, sinon amers. Il a déploré en particulier que le dialogue n’ait porté de fruits « ni au sein des institutions ni en dehors d’elles ». Plus grave, le patriarche, tout en appelant les députés « à assumer leurs responsabilités à l’égard de leur pays », a affirmé : « Si les Libanais échouent à rétablir la souveraineté de l’État et la sécurité, les Nations unies peuvent prendre les mesures nécessaires à cette fin. Bien entendu, certains n’apprécient pas ce discours, et nous souhaitons que les Libanais prennent leur destin en main, et ils en sont capables, à condition qu’ils laissent de côté les haines personnelles et qu’ils apprécient les avantages que tirera le Liban d’un rétablissement de son indépendance et du respect que lui vaudront sa souveraineté et sa stabilité retrouvées. » « Les responsables américains connaissent la situation au Liban. S’ils peuvent contribuer à instaurer la sécurité à laquelle nous aspirons, leurs efforts seront les bienvenus », avait notamment déclaré Mgr Sfeir, vendredi à la BBC, à propos de ses prochains entretiens aux États-Unis. L’élection présidentielle Sur le sujet de l’élection présidentielle, le patriarche a été très net. Il a affirmé qu’il serait illégal d’élire un président au cours d’une séance où le quorum des deux tiers des députés ne serait pas, d’abord, atteint. « La Constitution prévoit que le président de la République est élu au cours d’une séance parlementaire qui se tiendrait en présence des deux tiers des députés. Si le président obtient les deux tiers des voix, ce sera parfait. Autrement, il peut être élu à la majorité dite absolue. Mais que la Chambre se réunisse au départ sans que le quorum soit atteint, voilà qui constitue une violation de la Constitution », a affirmé le patriarche Sfeir. Et d’ajouter : « Une violation de la Constitution en entraînant une autre, nous risquons, dans ce cas, de nous retrouver avec deux chefs d’État au Liban. » Le patriarche Sfeir a par ailleurs estimé que la loi électorale idéale est celle qui repose sur la circonscription uninominale. « Mais nous savons qu’au Liban l’argent peut déformer les résultats du scrutin. C’est pourquoi nous avons finalement opté pour le caza, à condition qu’il ne comprenne pas plus de trois ou quatre sièges tout au plus, de sorte que l’électeur saura pour qui il vote. Autrement, les électeurs risquent vraiment de voter n’importe comment », a-t-il déclaré.
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, est arrivé hier soir à Doha, capitale du Qatar, première escale d’une tournée qui le conduira aussi en Afrique du Sud, aux États-Unis et en Espagne.
Le patriarche rencontrera aujourd’hui l’émir du Qatar, cheikh Hamad al-Khalifa al-Thani, ainsi que le vice-Premier ministre de l’émirat, Abdallah ben Hamad Attié. Hier soir, il a célébré une messe dans une église nouvellement édifiée dans cet émirat, Notre-Dame du Liban. Parmi les fidèles, l’ancien président Amine Gemayel, ainsi que plusieurs figures publiques venues du Liban pour l’occasion, dont le président de la Ligue maronite, Joseph Torbey, ainsi que MM. Michel el-Khoury, Nadim Gemayel, Salman Samaha, Nizar Najarian, Joseph Ghossoub, Joseph Sayegh et Semaan Semaan, sans oublier le nonce apostolique dans...