Ainsi en est-il de larges pans du Sud ou de la Békaa, mais également de la banlieue sud de la capitale, isolée sous...
Actualités - OPINION
Sécurité : les méthodes du Hezbollah suscitent l’inquiétude Philippe ABI-AKL
Par ABI AKL Philippe, le 03 mai 2008 à 00h00
Joumblatt, qui sait lui aussi être bien renseigné, révèle qu’à l’aéroport, une équipe du Hezbollah, dotée de moyens sophistiqués, est affectée à la surveillance constante de la piste numéro 17 réservée aux jets privés. D’où inquiétude (physique) marquée tant pour des diplomates dont les pays ne portent pas le Hezb dans leur cœur que pour des politiciens du cru. D’où aussi, en généralisant, remise sur le tapis du dossier de l’empire que le parti de Dieu se taille dans nombre de régions placées sous sa coupe. Zones d’ombre où les autorités légales ne peuvent pas pénétrer. Ni pour recouvrer amendes, taxes ou quittances, ni pour y faire la police, ou même y appliquer le code civil.
Ainsi en est-il de larges pans du Sud ou de la Békaa, mais également de la banlieue sud de la capitale, isolée sous prétexte de périmètres de sécurité, transformée comme les camps palestiniens en îlots d’extraterritorialité échappant au contrôle de l’État. Dont les services ont été pris à partie lorsqu’ils ont tenté d’y mettre un peu d’ordre, d’abolir des constructions illégales sur bien d’autrui, ou des branchements illicites, des vols de courant électrique. Sans parler de l’interception du Français Karim Pakzad.
Tout cela se doublant, retour à l’avancée technologique du Hezb, d’un réseau de télécommunications tissant une toile serrée au Sud et dans la Békaa, en étendant ses antennes jusqu’aux hauteurs du jurd de Jbeil.
Les opposants défendent le Hezb en prétendant qu’il ne fait que copier Hariri, Joumblatt, Geagea ou même Aoun dont les résidences à Koraytem, Clemenceau, Meerab et Rabyé sont entourées de périmètres de sécurité. Un argument que les loyalistes réfutent en rappelant que ces précautions n’ont été prises qu’après l’assassinat du président Hariri le 14 février 2005. Et que le cycle effroyable d’attentats enregistré depuis lors les justifie amplement. Ils ajoutent que le dispositif de protection en question est non seulement légal, autorisé, mais placé directement sous la responsabilité des services publics de sécurité. Ce sont en effet les FSI, non des milices, qui veillent aux barrages établis à proximité des domiciles des leaders cités. Sans compter que l’accès des rues n’y est pas interdit, mais orienté.
Projet
Sur le plan politique global, les loyalistes remarquent que, dans le cas du comportement du Hezbollah, on peut parler de partition de facto. Puisqu’il coupe des régions entières du reste du pays ou plutôt de la vie nationale. Et occupe pour son propre compte un État dans l’État. En tentant toujours de s’étendre.
Par des acquisitions de terrains çà ou là. Ou, au Sud, en cherchant noise aux 13 000 hommes de la Finul comme à l’armée déployée au nord du Litani. Via des opérations de trafic clandestin d’armes, en violation de la 1701.
Les loyalistes s’inquiètent d’ailleurs pour l’armée. Après l’assassinat d’un haut officier, après le dimanche noir de Mar Mikhaël, comme après la remise en cause, par nombre de prosyriens, de la candidature consensuelle du général Sleimane. Ils ont peur que la prochaine étape du complot ne consiste à provoquer toutes sortes de troubles visant à entraîner sinon la division de l’armée, du moins son affaiblissement. Pour accentuer le morcellement du pays, dont elle reste l’une des rares institutions encore pleinement actives. Et bien la seule, en tout cas, à en constituer un ciment d’unité.
Pour les loyalistes, il paraît donc logique qu’après avoir vidé la présidence de la République, paralysé le Parlement, marginalisé le gouvernement et même attaqué Bkerké, les prosyriens, Hezbollah en tête, s’attaquent à l’institution militaire survivante. Seule planche de salut pour un État de droit qu’ils sont chargés de gommer.
Quoi qu’il en soit, plusieurs pôles, bien renseignés, répétons-le, mettent en garde contre une possible dégradation sécuritaire orchestrée sur commande, dans les prochains jours. L’État le sait aussi puisqu’il a mis ses services sécuritaires en état d’alerte maximale.
Cependant, à en croire des opposants modérés, le tableau n’est pas si noir. Ils soutiennent que les efforts de Amr Moussa ne vont pas être contrés par les Syriens, qui appuient, selon eux, l’initiative collatérale de Berry. Et qui, toujours à les en croire, considèrent toujours Sleimane comme un président potentiel tout à fait valable. À preuve l’entretien téléphonique positif, indiquent-ils, qu’il a pu avoir avec Bachar el-Assad.
Joumblatt, qui sait lui aussi être bien renseigné, révèle qu’à l’aéroport, une équipe du Hezbollah, dotée de moyens sophistiqués, est affectée à la surveillance constante de la piste numéro 17 réservée aux jets privés. D’où inquiétude (physique) marquée tant pour des diplomates dont les pays ne portent pas le Hezb dans leur cœur que pour des politiciens du cru. D’où aussi, en généralisant, remise sur le tapis du dossier de l’empire que le parti de Dieu se taille dans nombre de régions placées sous sa coupe. Zones d’ombre où les autorités légales ne peuvent pas pénétrer. Ni pour recouvrer amendes, taxes ou quittances, ni pour y faire la police, ou même y appliquer le code civil.
Ainsi en est-il de larges pans du Sud ou de la Békaa, mais également de la banlieue sud de la capitale, isolée sous...
Ainsi en est-il de larges pans du Sud ou de la Békaa, mais également de la banlieue sud de la capitale, isolée sous...