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Comment aider le Liban à cesser de consommer de la connaissance et à en produire ? Symposium de haut niveau des écoles orthodoxes de Beyrouth Fady NOUN

«La résolution des problèmes, outil de transformation » : sur ce thème, quatre écoles orthodoxes (École Notre-Dame, École de l’Annonciation, École des Trois Docteurs, École Mar Élias-Mousseitbé) organisent à l’École Notre-Dame un symposium pédagogique de deux jours (17-18 avril), sous le patronage du métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh. Des professeurs d’université de l’AUB, de la LAU, de l’USJ, de Balamand et de l’UL, y sont associés. L’auditoire compte des enseignants et administrateurs venus de nombreux horizons communautaires. Le métropolite de Beyrouth est intervenu hier à la séance inaugurale sur le thème principal du colloque, et sur le mode interrogatif, tandis que le directeur général du ministère de l’Éducation nationale, M. Fadi Yarak, faisait un bref exposé sur le thème « La résolution de problèmes, une clé de réussite ». À l’issue de ces deux présentations, un premier débat sur l’une des question soulevées par cette méthode d’apprentissage a été organisé. Il a réuni les professeurs Georges Nahas (pédagogue et doyen de la faculté de théologie de Balamand), et le Pr Mourad Jurdak (AUB), avec comme modérateur le P. Georges Dimas. Les présentations ont été suivies d’un débat en salle. Certes, les objectifs que l’on pourrait prêter au symposium sont séduisants : favoriser l’approche « holistique » de l’éducation ; promouvoir la résolution des problèmes comme outil de transformation ; identifier la résolution de problèmes comme un des indicateurs de succès, et maintenir le développement du personnel éducatif et académique. Toutefois, l’approche « holistique » de l’apprentissage ne fait pas l’unanimité dans les milieux académiques. Mise en œuvre dans certaines universités françaises, dans certains pays comme le Danemark et les Pays-Bas, les avis à son sujet sont très partagés. Dite aussi « Apprentissage par problème » (APP), elle favorise une approche globale – et donc interdisciplinaire – du problème ou d’une situation à problème. Une expérience pilote a été même tentée dans ce domaine à la faculté de médecine de l’USJ, entre 1993 et 2003. Le colloque s’interroge sur la fécondité académique et humaine de cette approche globalisante dans les sciences exactes (mathématiques, physique) comme dans les disciplines non scientifiques, ainsi que sur son utilité dans le lien qu’elle peut aider à établir entre situation scolaire et situation de vie réelle. Pour ses défenseurs, cette approche est déterminante pour faire passer l’école et l’université « du stade de la reproduction de la connaissance à celui de la création de connaissances ». En termes géopolitiques, il s’agit d’aider le tiers-monde à cesser de consommer de la connaissance et à en produire. La fin du « bachotage » L’approche « holistique » devrait, selon ses tenants, bouleverser non seulement le système d’évaluation des élèves, mais aussi celui des enseignants et des institutions scolaires, en les transformant justement en « outils de transformation », ou encore de développement, et en mettant fin, une fois pour toutes, à la mémorisation à outrance et au « bachotage ». C’est donc cette problématique que Mgr Élias Audeh a abordée – survolée est le mot exact – dans une intervention inaugurale où il n’a pas hésité à se montrer aussi bien philosophe que théologien. Le métropolite de Beyrouth a rappelé en particulier que la foi chrétienne est basée sur une anthropologie où la « chute » de l’homme et le péché ont leur mot à dire. Un mot sans lequel l’homme devient à proprement parler « incompréhensible ». Ce processus, ajoute cependant Mgr Audeh, s’est inversé dans le Christ. Dès lors, l’homme remonte la pente de l’énigme que le monde est devenu pour lui, par le moyen de la connaissance, c’est-à-dire de la résolution des problèmes, encore que le « problème » ultime, celui du sens, est moins conquis par la raison que donné par grâce. Pour sa part, le directeur général de l’Éducation nationale a parlé du processus général en vertu duquel l’enseigné doit devenir « un partenaire à part entière du processus de connaissance ». Le symposium se poursuivra aujourd’hui avec six débats simultanés portant sur divers aspects de l’apprentissage par problèmes. Ils se tiendront à l’École des Trois Docteurs et à l’École Notre-Dame.
«La résolution des problèmes, outil de transformation » : sur ce thème, quatre écoles orthodoxes (École Notre-Dame, École de l’Annonciation, École des Trois Docteurs, École Mar Élias-Mousseitbé) organisent à l’École Notre-Dame un symposium pédagogique de deux jours (17-18 avril), sous le patronage du métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh. Des professeurs...