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Actualités - CHRONOLOGIE

Moments insolites - La carte « à la carte » Une version très originale de la cuisine Carla HENOUD

Dans notre pays, et plus encore dans ce monde absurde où la coexistence paraît de plus en plus difficile, où les mélanges des genres et des cultures n’arrivent pas à se faire en douceur, seule la cuisine peut se targuer d’être fusion. Une fusion réussie lorsqu’elle est bien dosée, subtilement épicée, fonctionnant sur des recettes adaptées aux goûts et aux attentes des adeptes de nouvelles saveurs. Une fusion qui a trouvé son adresse, sa carte et, déjà, ses fidèles. VO, Version originale, a courageusement ouvert ses portes en décembre 2007. Bravant les oiseaux de mauvais augure, les discours stressants des uns et les menaces incessantes des autres. Exit le tableau noir et le classicisme et place à une table où les saveurs et les couleurs s’étalent pour le plaisir des yeux et des papilles ouvertes aux nouvelles expériences. Le cadre est sobre, reposant, baignant dans des beiges et des bois, sous la supervision très professionnelle de Dany Mallat. Courageux le projet en ces circonstances « atténuantes », et courageuse aussi la carte, minutieusement fignolée par Alec Sader et Jean-Loup Khayat, propriétaires des lieux. Une carte « exclusive », car bien que fusion, elle vacille avec bonheur entre l’asiatique et le français, avec des produits à 80 % bio. Justement, parlons-en des produits et autres ingrédients : gingembre, citronnelle, vodka, pousses de soja, blé volent la vedette aux ananas, kiwis, crevettes et poulet caramélisé. Des mois durant, Alec Sader, cuisinier amateur, invente, adapte, essaie. « Je fais de la cuisine depuis l’âge de 12 ans. J’ai même gagné un concours quand j’étais scout et j’en suis encore fier ! » Son premier « goûteur » sera son ami et actuel partenaire. « J’ai eu envie de créer un restaurant où je pourrais servir des plats comme je les conçois. Créer une carte non traditionnelle et surtout inédite et des plats personnalisés que l’on ne trouve que chez nous. » Tout s’enchaîne très vite, un heureux concours de circonstance, « nous avons trouvé l’endroit, au cœur de Beyrouth, suffisamment petit pour garder une certaine intimité et suffisamment grand pour recevoir du monde, avec une superbe terrasse ouverte dès le printemps. Puis nous avons trouvé un chef français, qui a su assimiler ma carte et mes idées et s’adapter à mes goûts, avec cette notion de cuisine française en plus », et le tour est joué. « Nous avons osé une carte qui peut paraître compliquée, et de nouvelles saveurs. » En effet, il fallait oser, pour la Saint-Valentin, la soupe Kama Sutra, la salade aphrodisiaque à la polynésienne ou encore le Nid d’amour aux 3 saveurs ! Et, dans la carte, le saumon mariné à la vodka, la salade de blé aux crevettes ou les noix de St-Jacques à la crème de gingembre et citronnelle. Les amateurs du « keiss arak » seront déçus ! Dans sa version très originale, ce restaurant entraîne ses hôtes à des milliers de kilomètres de leurs repères culinaires. Pour ceux qui aiment les voyages.
Dans notre pays, et plus encore dans ce monde absurde où la coexistence paraît de plus en plus difficile, où les mélanges des genres et des cultures n’arrivent pas à se faire en douceur, seule la cuisine peut se targuer d’être fusion. Une fusion réussie lorsqu’elle est bien dosée, subtilement épicée, fonctionnant sur des recettes adaptées aux goûts et aux attentes des adeptes de...