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Rapport d’étape sur la résolution 1701 au Conseil de sécurité Le report de la présidentielle au Liban est « une frustration considérable », affirme le délégué russe New York, de Sylviane ZEHIL

Réuni en consultation privée, le Conseil de sécurité de l’ONU a débattu hier matin du sixième rapport d’étape établi par le secrétaire général sur l’application de la résolution 1701. Préparé par le département des Affaires politiques de l’ONU, ce rapport renferme une évaluation exhaustive des mesures prises pour appliquer la résolution 1701 depuis la publication du dernier rapport du secrétaire général sur la question qui couvre la période postérieure au 30 octobre 2007. Il fait ressortir à la fois les progrès qui continuent d’être réalisés concernant l’application de la résolution et les domaines critiques qui continuent d’entraver la mise en place d’un cessez-le-feu permanent et d’une solution à long terme entre les deux parties. Dans ce rapport, Ban Ki-moon a constaté que malgré les engagements renouvelés des gouvernements libanais et israélien à mettre en application la résolution 1701, l’instabilité représentait toujours un risque pour le sud du Liban. Plus de 18 mois après l’adoption de cette résolution, le déploiement et les activités de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) comme des forces armées libanaises ont contribué « à la plus longue période de stabilité relative qu’ait connue le sud du Liban depuis de nombreuses années », a ajouté Ban Ki-moon. Mais beaucoup d’éléments viennent empêcher la mise en place des dispositions de la résolution. Le commandant en chef des forces de la Finul, le général italien Claudio Graziano, a assisté aux consultations. À l’issue de la réunion, commentant pour L’Orient-Le Jour ce rapport, le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, Vitaly Churkin, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois de mars, a affirmé : « En tant qu’ambassadeur de Russie et président du Conseil de sécurité, je peux dire que ce seizième report (de la présidentielle) est une considérable, oui, une considérable frustration. » Refusant de blâmer « quiconque » pour l’impasse politique, l’ambassadeur Churkin a exprimé le ferme soutien des membres du Conseil de sécurité aux efforts déployés par Amr Moussa, se félicitant, par ailleurs, de « l’assistance internationale suffisante» apportée à ces efforts, y compris l’encouragement de la Russie. Exprimant une certaine impatience, Churkin a ajouté que « la communauté internationale a le droit de s’attendre à une élection présidentielle au Liban. La question devra être résolue sans plus attendre par un compromis. Il y va de leur responsabilité (aux Libanais) vis-à-vis de leur pays et aussi vis-à-vis de la communauté internationale, étant donné les efforts énormes déployés par la communauté internationale, le secrétaire général de l’ONU, le Conseil de sécurité et la Ligue arabe afin de trouver une solution à la crise libanaise ». « Nous espérons que ce rapport pourra faire bouger les choses », a enchaîné l’ambassadeur russe, rappelant que certains membres du Conseil « se sont inquiétés du sort qui demeure incertain des prisonniers israéliens ». Et d’ajouter que la question des prisonniers libanais dans les geôles israéliennes « reste aussi un sujet de préoccupation ». Au sujet de Ghajar et des fermes de Chebaa, Churkin a indiqué que la « complexité de la situation » a été exposée aux membres du Conseil de sécurité par le général Claudio Graziano, en espérant que « cette question aussi soit réglée ». Bâtiments US au large du Liban Vitaly Churkin a noté devant la presse que les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur « préoccupation » au sujet des rapports faisant état de violations de l’embargo sur les armes à la frontière libano-syrienne et de transferts d’armement vers le Liban. Certains membres ont rappelé, toutefois, que ces rapports émanent uniquement du gouvernement israélien, exprimant pour leur compte leur préoccupation face aux violations israéliennes du territoire libanais. Prié de dire si la présence des bâtiments de la flotte américaine au large des côtes libanaise pouvait avoir une influence quelconque sur les événements, le représentant de la Russie a rappelé que la « délégation russe a soulevé cette question au Conseil et a noté que toutes les parties politiques au Liban ont exprimé leur inquiétude à ce sujet, y compris le gouvernement du Premier ministre Siniora ». « Nous avons dit qu’un tel acte provoquerait une indésirable analogie historique. Nous ne le percevons pas comme une contribution constructive à la situation au Liban, » a-t-il affirmé. Le tribunal spécial en bonne voie De son côté, le représentant des États-Unis à l’ONU, Zalmay Khalilzad, a fait le point des progrès réalisés dans la mise sur pied du tribunal spécial pour le Liban. À la date du 6 mars 2008, les Nations unies avaient reçu une contribution de 29,4 millions de dollars, a-t-il indiqué. En outre, des engagements de contribution d’un montant de 21,3 millions de dollars ont été pris, ce qui dépasse les frais de fonctionnement du tribunal pour la première année. Le bâtiment où siégera le tribunal a été sélectionné et le comité d’administration a soumis des offres pour sa remise en état. Un comité d’administration comprenant la France, l’Allemagne, le Liban, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et les États-Unis avec le secrétariat de l’ONU est chargé de l’accélération des travaux. « J’espère que le tribunal pourra fonctionner le plus tôt possible », a conclu Khalilzad, estimant que la presse ne reflète pas suffisamment les progrès effectués. L’ambassadeur américain a par ailleurs indiqué que le rapport sur la résolution 1701 fait état de progrès enregistrés surtout dans la coopération entre la Finul et les forces armées libanaises. Les donateurs internationaux, y compris les États-Unis, ont continué à mettre à disposition compétences techniques et matériel en vue du renforcement de la capacité du Liban dans le domaine de la surveillance des frontières. « En ce qui concerne le renforcement de l’armée libanaise, nous avons noté que les États-Unis ont contribué à hauteur de 371 millions de dollars à l’armée libanaise pour l’opération de déminage. » « Nous avons noté une coopération de la part d’Israël pour fournir des informations sur les bombes à munitions », a-t-il enfin dit.
Réuni en consultation privée, le Conseil de sécurité de l’ONU a débattu hier matin du sixième rapport d’étape établi par le secrétaire général sur l’application de la résolution 1701.
Préparé par le département des Affaires politiques de l’ONU, ce rapport renferme une évaluation exhaustive des mesures prises pour appliquer la résolution 1701 depuis la publication du dernier rapport du secrétaire général sur la question qui couvre la période postérieure au 30 octobre 2007. Il fait ressortir à la fois les progrès qui continuent d’être réalisés concernant l’application de la résolution et les domaines critiques qui continuent d’entraver la mise en place d’un cessez-le-feu permanent et d’une solution à long terme entre les deux parties. Dans ce rapport, Ban Ki-moon a constaté que malgré les...