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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Il a proposé une dégustation des vins de ses propriétés Hubert de Boüard de Laforest, un fabricant de bonheur Carla HENOUD

Ami du Liban qu’il a découvert en 1996, ami d’un grand nombre de Libanais qui partagent sa passion pour le vin, Hubert de Boüard de Laforest, œnologue diplômé de la faculté de Bordeaux, négociant en vin, consultant, et surtout copropriétaire du Château Angélus, premier grand cru classé de Saint-Émilion, et son actuel dirigeant, est venu passer quelques jours dans ce pays où il se sent « comme en famille ». « C’est dans les moments difficiles qu’il faut visiter les amis. On vient et l’on se dit : inch’allah ! » précise-t-il. Avec Hubert de Boüard de Laforest, il n’est pas nécessaire de poser des questions. Il suffit, en effet, de murmurer le mot magique, vin, pour que la conversation démarre. Un superbe monologue qu’il serait dommage d’interrompre, tant cet amoureux d’un produit et d’un métier qui comblent tous ses sens le fait avec élégance. L’écouter parler avec des mots choisis, pétris par le vécu et le senti, ressemble un peu à une dégustation de ses vins. Comme celle, au goût très pur, qu’il a proposée au nouvel espace Enoteca à Zalka, et qui fut un moment convivial, lent, frais, délicat et harmonieux, « Le vin, c’est d’abord un moment de partage. Un vrai élément culturel. Passionnel, affectif, émotionnel. » C’est en collaborant à un projet viticole pour un vin local, entre 1998 et 2002, qu’il a multiplié ses visites et créé des liens. Même à cette époque, « ce n’étaient jamais que des voyages de travail », avoue-t-il. Dans notre pays de miel et d’encens, il découvre les vignobles, les sites, les lieux sacrés, les gens, et même les... médecins. Amateur de bonnes choses, vins, cigares, bon mangeur et grand migraineux que tous les médecins du monde n’ont pu guérir, il crie au miracle en rencontrant le Dr Paul Bejjani qu’il faut saluer car « il a  changé ma vie. J’ai failli prendre ma retraite... ». Une retraite bien anticipée. Hubert de Boüard de Laforest n’a pas fini de déposer sa marque et son empreinte dans l’univers viticole français. Une approche plus moderne, mais aussi un style. « Des vins veloutés, confie son complice Étienne Debbané, président d’Enoteca, qui caressent le palais plutôt qu’ils n’agressent. Hubert a un tour de main ; quand vous aimez ses vins, vous les aimez tous. » Château de Francs, Côtes de Francs ; Château la Fleur de Boüard, Lalande de Pomerol ; Le Carillon de l’Angélus, Saint-Émilion , 2nd vin de Château Angélus, ou encore le superbe Château Angélus, Saint-Émilion, 1er grand cru classé B, en sont de beaux exemples. Héritage Issu d’une grande tradition viticole qui, depuis sept générations, « élève des vins » comme on élève des enfants, Hubert de Boüard de Laforest a d’abord entrepris des études de biologie. « Deux ans de résistance » à un héritage qui ressemblait à une contrainte – « J’étais le seul fils de la famille » – et qu’il a transformé en choix. « Il fallait, confie-t-il, que je fasse ma place. » Aux côtés du père qui avait sa manière très « économe » de travailler, le fils ambitionne un label « haute couture » qui s’accompagne de nouvelles technologies et un processus plus moderne. En 85, c’est le clash. « Quand mon père est parti, je me suis d’abord senti un peu seul. Puis j’ai mis en place tout ce que j’avais envie de faire. » Fort des enseignements que de grands maîtres œnologues lui avaient donnés, à leur tête Émile Peynaud, il prend la direction de l’Angélus, vignoble ainsi baptisé car on pouvait y entendre sonner l’angélus par les trois églises du pays, la chapelle de Mazerat, l’église Saint-Martin de Mazerat et celle de Saint-Émilion. Le Château Angélus est déjà classé depuis 1954. Une remise en question permanente le consacre, en 1996, premier grand cru classé. Star de cinéma également, la bouteille sacrée a même fait des apparitions remarquées dans le dernier James Bond Casino Royale et le film hommage à Piaf, La Môme. En juin 1998, et avec la complicité de sa femme Corinne, ce « fabricant de bonheur », comme il aime à se qualifier, a repris le vignoble de La Fleur Saint-Georges, situé au cœur de la rive droite bordant le plateau de Pomerol et à proximité de Saint-Émilion, en le rebaptisant La Fleur de Boüard. « Un vin moderne et très bordeaux, qui se livre avec ce côté un peu cachemire... » Son vin préféré ? « Celui qui me donne du bonheur, qui se livre avec plus ou moins de facilité, mais qui se livre. Je n’aime pas les choses très secrètes et compliquées. Le vin peut être sophistiqué, mais il doit pouvoir se partager. Un peu comme une musique », conclut-il, avant de s’en aller déguster une bonne bouteille avec ses amis libanais. 
Ami du Liban qu’il a découvert en 1996, ami d’un grand nombre de Libanais qui partagent sa passion pour le vin, Hubert de Boüard de Laforest, œnologue diplômé de la faculté de Bordeaux, négociant en vin, consultant, et surtout copropriétaire du Château Angélus, premier grand cru classé de Saint-Émilion, et son actuel dirigeant, est venu passer quelques jours dans ce pays où il se...