« Les Nations unies font beaucoup au Liban et depuis longtemps », a-t-il dit, en réponse à la question de savoir ce que l’organisation...
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L’ambassadeur de France à l’ONU réafirme l’attachement de Paris à l’intégrité et à la souveraineté du Liban Jean Maurice Ripert à « L’Orient-Le Jour » : « Une personne et un groupe sont responsables des blocages »
Par ZEHIL Sylviane, le 01 février 2008 à 00h00
Lors d’une réunion qu’il a tenue au siège de l’ONU en présence des journalistes francophones accrédités auprès de l’organisation internationale, le représentant de la France auprès des Nations unies, Jean Maurice Ripert, a rappelé, en réponse aux questions de L’Orient-Le Jour, l’action et le rôle des Nations unies en faveur du Liban. Après avoir souligné le rôle également joué par la France, à travers son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, pour favoriser une reprise du dialogue national, le diplomate a mis l’accent sur les blocages persistants, précisant qu’ils sont « dus à une personne et à un groupe » qu’il n’a pas cependant cités.
« Les Nations unies font beaucoup au Liban et depuis longtemps », a-t-il dit, en réponse à la question de savoir ce que l’organisation internationale peut encore faire pour contribuer à un règlement de la crise politique au Liban. « Les Nations unies ont encore aujourd’hui une force de maintien de la paix qui travaille dans des conditions difficiles, avec des incidents, avec des morts périodiquement », a-t-il ajouté. Après avoir indiqué qu’« à la demande du gouvernement libanais, les Nations unies ont apporté un soutien en matière de lutte contre l’impunité », il a rappelé que « l’ONU a adopté une résolution qui porte création d’un tribunal spécial dont nous appelons à la mise en œuvre et qui avance tout doucement. Le dernier attentat du 25 janvier contre un membre des Forces de sécurité intérieure, qui travaillait précisément à l’instruction des dossiers (qui seront examinés par le tribunal spécial), vient d’être condamné par le Conseil de sécurité, à l’initiative de la France. Le signal est donc évident. Le Conseil de sécurité a adopté une résolution très claire sur la cessation de l’ingérence extérieure (dans les affaires libanaises), la démilitarisation, le désarmement des milices et des groupes armés. L’ONU a aussi des représentants spéciaux qui travaillent pour le dialogue. Le rôle des Nations unies est d’aider à la reprise d’un dialogue sans ingérence extérieure. Notre ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a fait sept ou huit aller-retour à Beyrouth. Cela a produit certains progrès, mais sans permettre à son initiative d’aboutir. Les blocages sont très clairs. Ils sont dus à une personne et à un groupe ».
M. Ripert a ensuite exprimé le soutien de Paris aux efforts arabes de règlement de la crise. « La Ligue arabe a pris une initiative que nous soutenons. Elle essaye de forcer l’allure sur cette initiative. Même l’Arabie saoudite semble ne pas y arriver. Cela prouve que ce n’est pas simple », a-t-il commenté. Et d’ajouter : « Cela montre, en tout cas, que même entre les pays de la région, entre les pays arabes, les choses ne sont pas simples. Mais il faudra continuer imperturbablement à essayer de préserver l’intégrité et la souveraineté du Liban. Pour nous, ce n’est pas de vains mots. C’est essentiel pour la stabilité et l’équilibre de la région. Il faut continuer. Il ne faut jamais renoncer. »
Y a-t-il une nouvelle initiative française ou une autre rencontre de responsables français avec les dirigeants syriens ? À cette question, l’ambassadeur Jean Maurice Ripert a répondu : « Il y a eu des prises de position très précises du président de la République, Nicolas Sarkozy, sur les relations avec la Syrie. Je ne veux rien ajouter à ce qu’a dit le président. Nous avons fait des propositions. Nous avons expliqué aux Syriens combien ils auraient à gagner à (favoriser) la stabilisation de la situation au Liban et l’élection d’un président conformément aux règles constitutionnelles libanaises. On leur a expliqué clairement tout ce que l’Union européenne et la France notamment étaient prêtes à faire avec la Syrie », a commenté l’ambassadeur, en précisant en substance que le dialogue avait été interrompu à l’initiative des Syriens.
Prié de dire ce que la France peut faire pour que le Liban ne sombre pas dans une nouvelle guerre civile, compte tenu des événements du 27 janvier dernier, l’ambassadeur de France a assuré que son pays « fera tout ce qu’il pourra pour éviter le retour à cette situation désastreuse ». « La montée de la violence est liée à une instabilité générale au Proche-Orient dont nous connaissons tous l’ensemble des éléments. » Et d’ajouter : « Chaque fois que quelqu’un voudra essayer de résoudre l’équation en essayant de ne traiter qu’un des aspects du dossier, il n’y arrivera pas. C’est difficile. On peut dire que c’est la conséquence de ce que font les Américains en Irak. C’est la faute à l’Iran. C’est la faute à la Syrie, c’est la faute à tout le monde. Il y a une conjoncture qu’il faut traiter globalement et en même temps au cas par cas. Il y a une logique de la situation libanaise et puis il y a un effet de la situation libanaise, ainsi que (l’impact de) la crise israélo-palestinienne sur le Liban. Il faut tenir compte de tout cela en même temps. C’est aussi la quadrature du cercle pour les Nations unies. Ce n’est pas facile. »
New York, de notre correspondante aux Nations unies Sylviane ZEHIL
Lors d’une réunion qu’il a tenue au siège de l’ONU en présence des journalistes francophones accrédités auprès de l’organisation internationale, le représentant de la France auprès des Nations unies, Jean Maurice Ripert, a rappelé, en réponse aux questions de L’Orient-Le Jour, l’action et le rôle des Nations unies en faveur du Liban. Après avoir souligné le rôle également joué par la France, à travers son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, pour favoriser une reprise du dialogue national, le diplomate a mis l’accent sur les blocages persistants, précisant qu’ils sont « dus à une personne et à un groupe » qu’il n’a pas cependant cités.
« Les Nations unies font beaucoup au Liban et depuis longtemps », a-t-il dit, en réponse à la question de savoir ce que l’organisation...
« Les Nations unies font beaucoup au Liban et depuis longtemps », a-t-il dit, en réponse à la question de savoir ce que l’organisation...