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Actualités - REPORTAGE

PORTRAIT - Elle s’impose à son tour dans le monde de la réalisation Caroline Labaki se fait un prénom

Elle est la benjamine. Quatre ans la séparent de sa sœur, mais une grande complicité les unit pour la vie. Après Nadine Labaki, clap sur Caroline qui plante ses repères artistiques et cinématographiques dans des clips et autres publicités. En attendant un long-métrage en gestation, qu’elle signera de son prénom… « Action ! » Il y a, c’est évident, plus qu’un air de famille, un regard, une attitude et un style, tant les deux sœurs se ressemblent. Elles parlent d’une même voix et avec cet agréable rythme musical, une légèreté dans leur accent qui les rapproche encore plus. Leur complicité va jusque dans leur passion commune pour le cinéma, qu’elles ont transformée en carrière. Pas étonnant, précise Caroline, « notre grand-père avait une salle de cinéma à Baabdate et notre père rêvait de faire des études dans ce domaine. Notre enfance a été bercée par ces images. La caméra, objet très familier, a toujours été présente. Mon père nous filmait sans cesse en Super 8 puis en vidéo. » Lorsqu’elle obtient son diplôme en audiovisuel à l’Iesav en 2002, elle décide, bizarrement, de « faire autre chose que de la réalisation ». « Je suis de nature curieuse, précise-t-elle, la production m’attirait, ainsi que le cinéma libanais. » Aider les talents locaux fut son ambition et son objectif premier. « J’ai participé à la création de la fondation Liban Cinéma auprès d’Aimée Boulos et de Gabriel Chamoun, en même temps que je multipliais les stages dans des maisons de production locales. » Lorsque son aînée se lance dans la réalisation de clips musicaux, Caroline s’attelle à la production. « J’ai commencé avec Katia Harb, le clip qui a vraiment lancé Nadine, sans réaliser l’ampleur du travail et le poids des responsabilités. » Heureuse de se lancer des défis et de les relever, elle poursuit sa collaboration avec Nadine, l’une à la réalisation, l’autre à la production, pour de nombreux clips pour Nancy Ajram, Carole Samaha, Guy Manoukian, Nicole Saba et Nawal Zoghbi. De la production à la réalisation « À un moment donné, qui m’a semblé être le bon moment, poursuit Caroline Labaki, alors que l’envie de réaliser la titillait, j’ai senti qu’il me fallait choisir entre ces deux carrières. » Virage en 2004, la jeune femme s’installe derrière la caméra. Première expérience difficile et sous une pluie inattendue au Maroc, pour le tournage de Marsoul el-Hob de Hasna. « J’ai beaucoup appris... » Coup d’essai suivi de nombreuses autres propositions. Le nom de la réalisatrice sera au générique de différents artistes locaux et arabes : Dina Hayek (Ley Han Dieh et Katabtelak), Hussam Habib (Lessah), Cyrine Abdel Nour (Leyla min el-Layali), Rami Ayash (Habaytak Ana) ou encore Carole Samaha (Ghali Alayi et Ismaani). Sa touche commence à trouver maturation et imposer un style, avec une belle maîtrise de la caméra et des images simples, « je n’aime pas les plans surchargés, », lyriques et épurées « jamais trop de monde ou trop de décors… » À peine rentrée de New York où elle a passé deux mois, prenant part à des ateliers de cinéma, Caroline repart à Paris rencontrer un producteur pour un projet de long-métrage qui commence à lui caresser l’esprit. Pas du tout gênée d’arriver dans l’univers du cinéma, qu’elle souhaite à échelle internationale, après le « phénomène » Caramel, Caroline fait d’ailleurs une brève apparition dans le film et en a signé les costumes, elle planifie tranquillement et patiemment de se mettre « sérieusement » à l’écriture d’un scénario. « J’ai envie d’une comédie romantique, pas forcément porteuse de messages… J’ai beaucoup d’idées et l’envie de faire tellement de choses ! » conclut-elle. Souhaitons-lui un jour, pourquoi pas, de monter les marches du Festival de Cannes qu’elle a déjà frôlé, fièrement, en invitée et complice. Carla HENOUD
Elle est la benjamine. Quatre ans la séparent de sa sœur, mais une grande complicité les unit pour la vie. Après Nadine Labaki, clap sur Caroline qui plante ses repères artistiques et cinématographiques dans des clips et autres publicités. En attendant un long-métrage en gestation, qu’elle signera de son prénom… « Action ! »
Il y a, c’est évident, plus qu’un air de famille,...