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Actualités - CHRONOLOGIE

L’orientaliste italien est décédé à la veille de ses 85 ans Martiniano Roncaglia, un Libanais de cœur Fady NOUN

Le 19 janvier, il aurait eu 85 ans. L’orientaliste Martiniano Pellegrino Roncaglia vient d’être ravi à sa patrie d’adoption, le Liban, à son pays natal, l’Italie, et à l’affection des siens par une crise cardiaque foudroyante. Né à Reggiolo (Italie) en 1923, il avait, pour rester au Liban, sacrifié bien des avantages. Ce sacrifice n’a pas vraiment été payé de retour, et la fin de carrière de ce savant n’a pas été, de son vivant, à la hauteur de ce que le Liban lui devait. Qu’au moins soit rendue justice à sa mémoire et à son travail, qu’il a poursuivi amoureusement et avec persévérance. C’est en Égypte que Martiniano Roncaglia, diplômé de la Sorbonne, du Collège de France et de l’Université de Munich, élève – entre autres – de quelques grands comme Louis Massignon, Henri-Irénée Marrou, René Grousset et Jean Daniélou, a entamé sa carrière. Ce passage par l’Égypte lui permettra de signer une monumentale Histoire de l’Église copte, en sept volumes, dont trois attendent encore d’être imprimés. Mais c’est finalement au Liban que Roncaglia va se fixer, dès 1960, grâce notamment à un engagement à long terme à l’« Orient Intitut ». Il collaborera 37 ans avec cette prestigieuse institution, avec des interruptions fréquentes dues à des engagements académiques. Il a notamment enseigné épisodiquement à l’Université libanaise, à l’Université Saint-Esprit (Kaslik) et à l’AUB, ainsi que comme visiteur aux universités d’Alexandrie, Genève, Francfort, Columbia, Harvard et Massachusetts. Il a prononcé des conférences à Alexandrie, Dijon, Tübingen, Fribourg, Naples et Milan. En 1972, il renonce au poste de doyen du département d’histoire sociale du christianisme en Orient, à l’Université « La Sapienza » (Rome), en raison de ses engagements à l’Orient Institut, à Beyrouth. Il va de soi qu’un si grand esprit maîtrisait plusieurs langues vivantes, ainsi que des langues anciennes comme le grec, le latin, le copte, l’arabe classique, l’hébreu et le syriaque. Sa production scientifique comprend d’innombrables articles, un certain nombre de monographies et d’études, et des études exhaustives. Par amour du Liban, dont il mesurait l’importance du message, il a écrit deux grands ouvrages qui compteront parmi les plus chers à son cœur : Les maronites, communauté, peuple, nation ( NDU Press), et In the Footsteps of Jesus, the Messiah, in Phoenicia/ Lebanon (Arab Institut for East and West Studies - Beirut). De ce dernier ouvrage, on retient notamment les preuves d’authenticité de la localisation au Liban du village de Cana de Galilée, où le Christ accomplit son premier miracle. La rigueur d’esprit de Roncaglia et son érudition ne laissent aucun doute à ce sujet. Marié à Samira Antoun Bassil, elle-même diplômée de la Grégorienne, à Rome, Martiniano Roncaglia est père de deux filles, Paola et Christina, installées toutes deux aux États-Unis.
Le 19 janvier, il aurait eu 85 ans. L’orientaliste Martiniano Pellegrino Roncaglia vient d’être ravi à sa patrie d’adoption, le Liban, à son pays natal, l’Italie, et à l’affection des siens par une crise cardiaque foudroyante.
Né à Reggiolo (Italie) en 1923, il avait, pour rester au Liban, sacrifié bien des avantages. Ce sacrifice n’a pas vraiment été payé de retour, et la...