« Alors que le Liban cherche une planche de salut, je m’engage à continuer à préserver l’unité, la sécurité et la stabilité du Liban jusqu’à la dernière minute de mon mandat », a dit M. Lahoud dans un discours...
Actualités - CHRONOLOGIE
Dernier discours du chef de l’État à l’occasion de la fête de l’Indépendance Émile Lahoud défendra « jusqu’au bout la stabilité du Liban »
le 22 novembre 2007 à 00h00
Le président Émile Lahoud a affirmé hier qu’il restera « attaché jusqu’à la dernière minute à l’unité, à la sécurité et à la stabilité du Liban ».
« Alors que le Liban cherche une planche de salut, je m’engage à continuer à préserver l’unité, la sécurité et la stabilité du Liban jusqu’à la dernière minute de mon mandat », a dit M. Lahoud dans un discours télévisé à la veille du 64e anniversaire de l’Indépendance.
M. Lahoud n’a toutefois pas précisé la mesure qu’il prendrait si son successeur n’était pas élu.
« Toute mesure que je prendrai si je ne peux confier mes responsabilités constitutionnelles à un président consensuel, rassemblant autour de lui une majorité de Libanais, traduira votre volonté de rester la tête haute », s’est contenté de dire le chef de l’État.
Voici de larges extraits du discours du président de la République :
« Libanais,
En m’adressant à vous ce soir, à la veille de la fête de l’Indépendance, des sentiments multiples et mitigés m’étreignent. Le sens des responsabilités se mêle à l’inquiétude résultant des circonstances difficiles que traverse le pays et des nombreux points d’interrogation que soulève l’avenir.
(...)
« Ce n’est sans doute pas le moment de dresser le bilan des neuf dernières années, de ce qui a été accompli et de ce qui ne l’a pas été. Mais il me paraît nécessaire de rappeler certaines réalités, certaines étapes qui ont été une source de fierté pour le Liban et d’autres qui l’ont marqué de tristesse et de sang.
« Je voudrais ainsi évoquer certains événements heureux :
Au cours de ce mandat, le Liban a retrouvé sa place dans son environnement et dans le monde et il a joui d’une stabilité sécuritaire qui lui a permis d’accueillir d’importants sommets, rencontres et réunions, dont les plus marquants ont été les sommets arabe et francophone.
(...)
« Au cours de ce mandat, le Liban a enregistré une grande victoire à travers la libération de la plus grande partie de son territoire de l’occupation israélienne, alors que les résolutions internationales n’avaient pas réussi à obtenir cette libération.
« Cette victoire n’aurait pas pu être réalisée sans la résistance nationale et son commandement sage et courageux, mais aussi sans l’appui de l’armée nationale que j’ai eu l’honneur de commander et de réunifier.
(...)
« Cette détermination doit d’ailleurs rester inébranlable pour parvenir à libérer la totalité de notre territoire, notamment les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba.
« Au cours de ce mandat, la démocratie s’est consolidée à travers l’organisation d’élections législatives et municipales. Les Libanais ont ainsi exprimé leur volonté en dépit des lacunes de la loi électorale. Nous avons pourtant essayé de les combler en 2005, en adressant une lettre au Parlement, dans le but de corriger ce dont tout le monde se plaignait. Mais nous n’avons pas obtenu de réponse et l’un des aspects de la crise actuelle est sans doute l’absence de représentation populaire réelle.
« Libanais,
Nous avons donc accompli certaines grandes réalisations nationales, dans les domaines politique, public et sécuritaires, mais le rêve du changement et de la réforme ne s’est pas concrétisé.
(...)
« Le processus de réformes a subi des pressions de part et d’autre et affronté des obstacles de la part de ceux qui craignent le changement. Il s’est aussi heurté aux intérêts de ceux qui cherchent à préserver leurs privilèges. Le meilleur exemple de cette triste réalité est le refus d’appliquer la loi sur le médiateur de la République, alors qu’il est adopté dans de nombreux pays et qu’il sert de pont entre le citoyen et les administrations publiques, loin de la corruption et du chantage.
(...)
« Le processus de développement équilibré a été aussi entravé, ainsi que l’adoption des projets sociaux, comme la loi sur l’assurance-vieillesse ou celle sur la carte de santé, qui ne sont pas encore appliquées, ou encore le plan décennal pour l’eau dont nous n’avons pu réaliser que le barrage de Chabrouh.
« Libanais,
Notre patrie a été la cible d’un grand complot depuis l’assassinat du président martyr Rafic Hariri à nos jours. La tristesse et la douleur ont frappé à nos portes et le complot a fauché des figures nationales et des innocents.
(...)
« Nous attendons aujourd’hui de la justice internationale, que nous avons d’ailleurs été les premiers à réclamer, qu’elle suive son cours loin de toute politisation et de toute sélectivité.
(...)
« Aujourd’hui, le spectre des complots plane de nouveau sur le Liban. Je crains que notre foi en nous et en la pérennité de notre patrie soit ébranlée.
« Alors que la région se prépare à une conférence à laquelle on a donné le nom de paix, il faut garder en tête qu’il ne peut y avoir de paix sans solution globale, juste et permanente, basée sur le respect des résolutions internationales relatives à ce sujet et sans le respect du principe de la terre contre la paix.
« Libanais,
Vous êtes aujourd’hui anxieux pour l’avenir et je vous répondrai avec franchise, parce que j’ai toujours été l’un d’entre vous. Qu’est-ce qui attend donc le Liban ?
(...)
« Aujourd’hui, alors que le peuple attend des solutions, je réitère devant vous mon engagement à œuvrer jusqu’à la dernière minute de mon mandat à préserver l’unité du Liban, sa sécurité, sa stabilité et son message humaniste unique au monde.
« Toute décision que je prendrai, s’il s’avère impossible de remettre les responsabilités à un président de consensus, capable de rassembler autour de lui la plus grande majorité de Libanais, reflétera votre volonté de préserver la dignité de votre pays et de le garder fort et uni, loin de tout affaiblissement de son appartenance arabe et nationale, sûr de ses choix stratégiques. »
Le président Émile Lahoud a affirmé hier qu’il restera « attaché jusqu’à la dernière minute à l’unité, à la sécurité et à la stabilité du Liban ».
« Alors que le Liban cherche une planche de salut, je m’engage à continuer à préserver l’unité, la sécurité et la stabilité du Liban jusqu’à la dernière minute de mon mandat », a dit M. Lahoud dans un discours...
« Alors que le Liban cherche une planche de salut, je m’engage à continuer à préserver l’unité, la sécurité et la stabilité du Liban jusqu’à la dernière minute de mon mandat », a dit M. Lahoud dans un discours...
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