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Pakistan - Bhutto semble prête à une reprise du dialogue avec le président La Cour suprême rejette la quasi-totalité des recours contre la réélection de Musharraf
le 20 novembre 2007 à 00h00
La Cour suprême du Pakistan, remaniée dans un sens plus favorable au pouvoir à la faveur de l’état d’urgence, a écarté hier la quasi-totalité des recours de l’opposition contre la réélection du président Pervez Musharraf le 6 octobre, le confortant sans surprise dans son bras de fer avec l’opposition et la communauté internationale. Dans le même temps, l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto semble avoir légèrement assoupli sa position, après un appel de Washington à une reprise du dialogue qu’elle avait entamé avec M. Musharraf pour un partage du pouvoir avant qu’il ne décrète l’état d’urgence.
«Les cinq recours (sur la validité du scrutin présidentiel) ont tous été rejetés, il n’en reste qu’un, qui sera examiné jeudi », a annoncé à l’AFP Malik Mohammad Qayyum, procureur général du Pakistan et principal avocat du gouvernement dans le droit pakistanais. Selon l’opposition, c’est parce que la majorité des juges de la Cour suprême était hostile au général Musharraf que ce dernier a instauré l’état d’urgence le 3 novembre, invoquant la menace des islamistes qui multiplient les attentats. Dès le lendemain, M. Musharraf, au pouvoir depuis un coup d’État il y a huit ans, évinçait sept des onze juges qui refusaient de prêter serment, dont le président de la cour, le juge Iftikhar Mohammad Chaudhry, symbole de l’opposition au régime.
La décision de la Cour suprême recomposée, prélude à une très probable confirmation de la réélection de M. Musharraf, risque de plonger un peu plus le pays dans la crise politique : l’opposition, mais aussi la communauté internationale soupçonnent le général de maintenir l’état d’urgence dans le but de remporter les législatives prévues d’ici au 9 janvier. Les principaux partis d’opposition n’ont pas assisté hier à une réunion de la commission électorale qui voulait définir un code de bonne conduite en vue du scrutin, selon des responsables et des médias. L’opposition menace aussi de boycotter les législatives. Dimanche soir, l’agence Associated Press of Pakistan a rapporté que M. Musharraf a recommandé à la commission électorale la date du 8 janvier pour la tenue des élections.
Hier aussi, Benazir Bhutto, après avoir juré il y a une semaine qu’elle ne négocierait plus avec un « dictateur », a ostensiblement refusé de réitérer cette promesse, au lendemain d’un entretien téléphonique avec John Negroponte, le bras droit de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice. Même si elle a assuré « qu’aucune rencontre n’était prévue » avec M. Musharraf, un des proches conseillers de Mme Bhutto n’a pas exclu une reprise du dialogue si l’état d’urgence était levé, après un entretien de l’ex-Premier ministre avec l’ambassadrice des États-Unis au Pakistan, Anne Patterson. « Arrêtons-nous un instant et voyons d’abord s’il répond aux exigences de Washington » sur l’état d’urgence, avait indiqué Mme Bhutto dimanche soir à propos d’une éventuelle alliance avec M. Musharraf.
Pour leur part, les États-Unis ont souligné hier avoir investi dans une alliance avec le Pakistan plutôt qu’avec M. Musharraf, appelant de nouveau le président pakistanais à lever l’état d’urgence. « Notre investissement est dans notre relation avec le Pakistan (...) Ce sera en fin de compte au Pakistan et au peuple pakistanais de décider qui les dirige. Ce n’est pas à nous de choisir », a déclaré le porte-parole du département d’État, Sean McCormack. « C’est dans les relations avec le Pakistan et les Pakistanais que nous avons investi », a répété M. McCormack, notant que M. Musharraf avait été un bon allié et un réformateur « jusqu’à ce qu’il impose d’état d’urgence ». « Nous pensons que le gouvernement pakistanais doit revenir sur la voie constitutionnelle (...) Nous pensons que pour tenir des élections libres et justes, des élections transparentes, des élections dans lesquelles les Pakistanais se retrouvent, l’état d’urgence doit être levé », a-t-il indiqué, insistant : « Les personnes détenues doivent être libérées, les gens doivent être à même de faire campagne librement et doivent avoir accès librement aux médias. » M. McCormack a évité de commenter la décision de la Cour suprême pakistanaise.
La Cour suprême du Pakistan, remaniée dans un sens plus favorable au pouvoir à la faveur de l’état d’urgence, a écarté hier la quasi-totalité des recours de l’opposition contre la réélection du président Pervez Musharraf le 6 octobre, le confortant sans surprise dans son bras de fer avec l’opposition et la communauté internationale. Dans le même temps, l’ex-Premier ministre...
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