Quatre-vingt-onze personnes, des civils et des militaires, ont été tuées dans des affrontements entre sunnites et chiites dans le nord-ouest du Pakistan, ont déclaré hier des responsables de la sécurité et les médias d’État pakistanais. Selon la télévision pakistanaise, 150 autres personnes ont été blessées dans ces accrochages qui se sont produits dans le district de Kurram, à la frontière avec l’Afghanistan. Le général Waheed Arshad a déclaré que 80 civils et que 11 hommes d’unités militaires et paramilitaires avaient trouvé la mort dans les échanges de tirs. Il a ajouté que 32 soldats et paramilitaires avaient en outre été blessés. « Les forces de sécurité ont aussi subi des pertes parce qu’elles ont essayé d’empêcher les heurts », a expliqué l’officier. Des témoins ont raconté que les combats se poursuivaient près de la ville tribale, placée sous couvre-feu, de Parachinar. Dans le même secteur, des combats entre sunnites et chiites avaient déjà fait 55 morts en avril. Parachinar, localité tribale de la province de la Frontière du Nord-Ouest, bordant l’Afghanistan et dont Peshawar est la ville principale, a souvent été le théâtre de violences entre les communautés sunnite et chiite. Le couvre-feu y a été instauré le 7 avril à la suite d’affrontements qui avaient éclaté deux jours plus tôt. L’an dernier, des heurts entre les deux communautés musulmanes au sujet d’un lieu de culte avaient fait une vingtaine de morts. Les chiites qui représentent environ 20 % des 160 millions de Pakistanais – musulmans à 97 % – sont majoritaires à Parachinar. Les violences entre les chiites et les sunnites dans ce pays d’Asie du Sud ont fait plus de 4 000 morts depuis la fin des années 1980.