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Compte rendu du Fonds monétaire international Le FMI délivre un satisfecit au gouvernement Siniora
le 17 novembre 2007 à 00h00
Le Fonds monétaire international (FMI) a affirmé que le gouvernement libanais a réussi à atteindre les objectifs quantitatifs qu’il s’est posés jusqu’à fin septembre. Il a souligné que les résultats de la réforme financière se sont avérés meilleurs que les prévisions en dépit du climat politique difficile. C’est que cette réforme a entraîné une baisse rapide du volume de la dette. Le flux des dépôts bancaires a permis de réaliser un cumul des réserves extérieures à un rythme plus accéléré que prévu. Par ailleurs, le gouvernement a réussi à baisser son emprunt net de la BDL, comme il l’avait planifié.
Le FMI s’attend à ce que les évolutions économiques et financières se poursuivent au cours du quatrième trimestre de 2007 et que le gouvernement puisse réaliser des résultats mieux que prévu jusqu’à fin décembre. Le compte rendu du FMI a été élaboré par la délégation du Fonds qui a visité le Liban du 1er au 9 novembre. Le rapport a été distribué à la presse par le ministère des Finances.
Au cours de sa visite au Liban, la délégation du FMI a discuté des développements qui ont eu lieu jusqu’à fin septembre et évoqué les prévisions pour le restant de l’année en cours à la lumière du programme d’urgence postconflit du FMI. À Beyrouth, la délégation a rencontré le gouverneur de la Banque du Liban, les ministres des Finances et de l’Économie, ainsi que d’autres hauts responsables dans le secteur public.
Dans son compte rendu, le FMI a souligné que l’horizon économique est fortement tributaire de l’évolution de la conjoncture politique. Mais, ajoute le texte, malgré les tensions politiques et les incidents sécuritaires répétés, l’économie libanaise a réussi à préserver un niveau acceptable de dynamisme qui a caractérisé l’activité économique au lendemain de la fin du dernier conflit en juillet 2006. Les développements au cours du mois de juillet montrent une possibilité de réalisation d’une croissance globale de 2 à 3 % en 2007. Quant à l’activité d’exportation et d’importation, elle a enregistré une hausse au cours des sept premiers mois de 2007 et le déficit des balances commerciale et courante devrait également enregistrer une hausse par rapport à 2006. La hausse mondiale des prix des produits de consommation et le recul de la valeur du dollar face à l’euro ont entraîné une hausse des moyennes d’inflation au cours du troisième trimestre de 2007. Selon les prévisions, la moyenne d’inflation devrait s’élever à environ 5 % sur un an. Il convient de noter que le soutien financier international au gouvernement est resté en deçà du niveau prévu. C’est que le gouvernement n’a reçu jusqu’à ce jour qu’un pourcentage limité de dons promis lors de Paris III.
Les développements jusqu’à septembre
Toujours selon le rapport du FMI, la balance primaire et la dette nette jusqu’à fin septembre 2007 ont atteint les objectifs prévus. La balance primaire (à l’exception des dons) a enregistré un excédent léger de 0,4 % du total du PIB, comparé à un déficit prévu de 2,8 % du total du PIB. Cette performance est le résultat d’une amélioration de la collecte des recettes et d’un recul des dépenses financées par des aides extérieures en plus de la baisse des transferts de fonds à l’EDL.
D’une manière générale, la croissance de la dette nette a été contenue dans des limites inférieures à celles prévues, mais une hausse a été enregistrée au niveau des dépenses sur le service de la dette.
Le rapport du FMI souligne que les effets de la hausse des prix du brut ne seraient pas répercutés sur le budget en 2008 du fait que le paiement du fuel destiné à l’EDL s’effectue par l’ouverture de crédits qui sont couverts à une date ultérieure.
Quant aux objectifs du programme relatif aux réserves et à l’emprunt net du gouvernement auprès de la BDL, ils ont été atteints très facilement, ajoute le document. Le rapport fait état en outre d’un flux important de dépôts bancaires (les dépôts se sont accrus de 10 % au cours des 12 derniers mois) avec une stagnation du taux de dollarisation qui s’est fixé à 76 %. En l’absence de pressions engendrées par les marchés de change, la BDL a réussi à conforter ses réserves à un rythme plus rapide que prévu, les réserves ont atteint 12 milliards de dollars fin septembre 2007 et cela en dépit du retard au niveau de l’exécution des engagements des pays donateurs. Malgré aussi les fortes liquidités sur le marché, les banques commerciales ont été réticentes à prêter au gouvernement, ce qui a contraint ce dernier à compter une nouvelle fois sur la Banque centrale pour obtenir au cours du troisième trimestre les financements nécessaires dans les marges des objectifs posés jusqu’à fin septembre.
Le gouvernement s’est abstenu de fixer une taxe minimale sur la consommation d’essence comme prévu fin septembre. Avec la flambée des prix du brut sur les marchés internationaux, qui ont dépassé les prévisions, la mise en vigueur d’une taxe minimale aurait abouti à une hausse des prix des biens à la consommation dans un pourcentage de 30 %. Ainsi le gouvernement a estimé que l’application d’un telle mesure est inappropriée à la lumière de la conjoncture présente, surtout au niveau de ses répercussions sur le taux d’inflation. La bonne perception des recettes du Trésor de ressources différentes de celle de l’essence au cours de 2007 devrait compenser le manque de revenus engendré par l’inapplication de la taxe sur l’essence. Il reste que l’augmentation des taxes sur l’essence aux niveaux qui étaient en vigueur en 2004 demeure l’un des fondements de la réforme financière prévue à Paris III.
Le rapport a souligné aussi qu’un progrès a été enregistré au niveau de la réforme structurelle en octobre dernier, le projet de loi sur l’impôt unifié sur le revenu ayant été transmis au Parlement.
Les prévisions pour 2007
Compte tenu de la bonne prestation du gouvernement jusqu’à fin septembre, le FMI s’attend à ce que les objectifs financiers posés pour 2007 soient facilement atteints. Le gouvernement devrait poursuivre sa bonne prestation sur le plan de la collecte des recettes en dépit du recul des revenus en provenance des taxes sur la consommation.
Par ailleurs, le gouvernement compte poursuivre sa politique de compression des dépenses et s’attend à une bonne performance de la balance primaire (à l’exception des dons). Ce qui devrait compenser les dépenses associées au service de la dette qui a atteint des niveaux plus élevés que prévu dans le cadre du programme d’urgence postconflit et permettrait de baisser le volume de la dette nette par rapport au plafond fixé dans le programme.
Par ailleurs, les précisions relatives aux réserves extérieures sont faciles à atteindre. Le rythme des flux de fonds devrait se poursuivre avec la même cadence pour le restant de l’année en cours. Ce qui permettrait à la BDL de maintenir aux niveaux actuels ses réserves extérieures, voire réaliser des niveaux légèrement supérieurs.
Pour le quatrième trimestre, le défi représente la baisse de l’emprunt net du gouvernement auprès de la Banque centrale conformément à ce qui a été prévu dans le programme du FMI. Dans ce cadre, la substitution des certificats de dépôts d’une valeur de 1 000 milliards de livres par des bons du Trésor, qui a eu lieu en octobre, est une démarche importante qui permettrait au gouvernement de compter moins sur les financements de la BDL. Pour honorer ses engagements de financement, estime le rapport, le gouvernement devrait déployer des efforts considérables afin d’assurer des financements supplémentaires à travers les marchés.
Le gouvernement libanais, rappelle-t-on, a lancé l’appel d’offres pour la cession de deux tiers des licences de téléphonie mobile ainsi que des actifs du secteur, ouvrant ainsi officiellement la voie à la privatisation, et ce avant fin décembre, date fixée par le programme du fonds.
Le Fonds monétaire international (FMI) a affirmé que le gouvernement libanais a réussi à atteindre les objectifs quantitatifs qu’il s’est posés jusqu’à fin septembre. Il a souligné que les résultats de la réforme financière se sont avérés meilleurs que les prévisions en dépit du climat politique difficile. C’est que cette réforme a entraîné une baisse rapide du volume de...
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