TRIBUNAL INTERNATIONAL Le Canadien Daniel Delmar succédera à Serge Brammertz à la tête de la commission New York, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL

Serge Brammertz, chef de la commission internationale d’investigation sur l’assassinat de Rafic Hariri, sera remplacé après le 31 décembre, date de la fin de son mandat, par un juge de nationalité canadienne, Daniel Delmar, a indiqué à L’Orient-Le Jour une source diplomatique onusienne. « Le secrétaire général de l’ONU adressera, dans les deux prochains jours, une lettre officielle au président du Conseil de sécurité pour l’en informer », a précisé une autre source onusienne qui souhaite garder l’anonymat. Serge Brammertz, de son côté, devra succéder à Carla Del Ponte, procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslvaie, dont le mandat prorogé pour six autres mois arrive aussi à expiration à la fin de l’année. Priée de dire si le dernier rapport de Serge Brammertz, prévu pour le 27 novembre, sera plus détaillé que les précédents, ou simplement technique, la source diplomatique a préféré garder le flou autour de cette question, « qui concerne uniquement le chef de la commission ». « Je ne sais pas si le rapport sera plus fourni que les autres. On ne sait jamais. Il y a parfois des surprises » a-t-elle cependant ajouté. Pour la source, « traditionnellement, ce rapport de fin de mission devrait offrir un aperçu complet pour mieux informer le successeur ». De même source, on indique également qu’il faut s’attendre avant la fin de l’année à une annonce au sujet de la sélection des juges pour le tribunal, avant de préciser que le Conseil de sécurité devra finaliser ce processus. « Celui-ci avance très bien. Il n’y a pas de raison pour que le tribunal ne soit pas établi. Si des évènements politiques forcent le gouvernement libanais à ne pas fonctionner, cela pourrait peut-être avoir des effets négatifs sur le tribunal. Mais a priori, il n’y a pas de raison pour que celui-ci ne démarre pas à temps », a-t-on assuré de même source. Rappelons qu’en mars dernier, M. Brammertz avait présenté son septième rapport et avait affirmé devant le Conseil de sécurité que la commission d’enquête avait réalisé des progrès significatifs dans l’affaire Rafic Hariri. Il avait aussi indiqué que celle-ci demeurait consciente du devoir de préserver le secret des investigations, afin de sauvegarder l’intégrité de la procédure et de protéger ceux qui ont coopéré avec elle. Élection présidentielle Quant au troisième report de la date de la présidentielle, prévue maintenant pour le 21 novembre, date à laquelle le Conseil de sécurité tiendra ses consultations mensuelles sur la question du Moyen-Orient, Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, a réitéré à L’Orient-Le Jour la position « inchangée » de Ban Ki-moon sur cette question. « Nous avons laissé entendre qu’un président doit être élu dans les délais constitutionnels. Nous avons, à maintes reprises, mis l’accent sur l’importance de suivre le processus constitutionnel qui donne un délai jusqu’au 24 novembre. Nous avons exhorté à l’envi toutes les parties politiques de travailler ensemble dans ce but » a-t-il répété. Avant son départ pour l’Antarctique, le secrétaire général avait exprimé devant la presse « sa grande préoccupation et celle d’autres leaders » de la communauté internationale au sujet de l’élection présidentielle libanaise.