Comme on pouvait s’y attendre, le président de la Chambre, Nabih Berry, a annoncé samedi le report de la séance d’élection du président de la République, prévue ce lundi, au 21 novembre, soit trois jours avant la date de l’expiration du mandat prolongé du chef de l’État, Émile Lahoud. C’est le troisième report consécutif depuis l’ouverture du délai constitutionnel relatif à la présidentielle, le 25 septembre dernier. « Le président de la Chambre a décidé de reporter la séance prévue lundi au mercredi 21 novembre à 10h 30 », a indiqué samedi le secrétariat général du Parlement dans un communiqué. M. Berry veut permettre « plus de consultations pour parvenir à un accord sur l’élection d’un président de la République représentant un symbole de l’unité du pays », note le texte. Par ailleurs, MM. Berry et le chef du Courant du futur, Saad Hariri, ont tenu une réunion à Aïn el-Tiné à l’issue de laquelle ils ont appelé dans un communiqué le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à « rassembler les principaux leaders maronites en vue de parvenir à établir une liste de candidats consensuels à la présidence ». « Nous appuyons avec force cette initiative afin que nous puissions tous choisir un président consensuel parmi les noms figurant sur cette liste », ajoute le communiqué. D’autre part, M. Berry a reçu le chargé d’affaires de France à Beyrouth, André Parant, et s’est entretenu avec lui des développements et des résultats de la visite la semaine dernière du secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant. Le président de la Chambre a également eu un entretien téléphonique avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmad Aboul Gheit. M. Berry a en outre reçu le député Pierre Daccache, puis son collègue Robert Ghanem, candidat à la présidence de la République. M. Ghanem a approuvé dans une déclaration à la presse l’initiative de MM. Berry et Hariri d’en appeler au patriarche maronite pour qu’il rassemble les principaux leaders maronites, tout en soulignant qu’il n’appartient pas à Bkerké de nommer le président de la République. Réagissant à l’annonce de l’ajournement de la séance électorale, Antoine Nasrallah, porte-parole du CPL du général Michel Aoun, a estimé que « le report est intervenu après un accord entre MM. Berry et Hariri. C’est normal, car jusqu’à présent nous n’avons pas de consensus. Nous espérons qu’il y en aura un d’ici au 21 novembre ». Pour le député Boutros Harb, l’un des deux candidats de la majorité à la présidence, « il s’agit d’un sursis, d’une prolongation des efforts qui doivent mener à une entente ». « Si ça n’avait pas été fait, cela aurait déclenché l’affrontement. Nous allons faire tout ce que nous pouvons pour (...) trouver une formule de compromis », a-t-il affirmé. Pour sa part, le député du Hezbollah Mohammad Haïdar avait affirmé auparavant dans la journée que « ces deux derniers jours, le sentiment d’optimisme (s’était) renforcé, par opposition au climat qui régnait la semaine dernière ». « Et ce qui nous rend optimistes, ce sont les efforts déployés par des parties régionales et internationales pour éviter que le pays ne plonge dans l’inconnu », avait-il ajouté.