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Changes - L’or au plus haut depuis 28 ans L’euro à de nouveaux sommets après des propos chinois défavorables au dollar

L’euro a touché hier de nouveaux sommets, passant pour la première fois au-dessus de 1,47 dollar, dopé selon des cambistes par des commentaires d’un responsable chinois suggérant que Pékin pourrait réduire ses réserves en billet vert au profit d’autres monnaies. Le président français Nicolas Sarkozy s’est vivement ému de la situation, dénonçant hier à Washington la faiblesse du dollar et du yuan, en estimant que ce « désordre monétaire » risquait de « se muer en guerre économique », lors d’un discours prononcé devant le Congrès américain. L’euro a grimpé jusqu’à 1,4731 dollar à 13h05 GMT, après avoir déjà franchi la barre des 1,46 dollar puis celle des 1,47 dollar dans la journée, du jamais-vu depuis le lancement dans la monnaie unique en 1999. Parallèlement, l’or, traditionnelle valeur-refuge en période d’incertitudes économiques, a touché de nouveaux sommets depuis près de 28 ans, grimpant sur le marché londonien jusqu’à un pic de 845,84 dollars l’once dans la matinée. Selon des cambistes, cette nouvelle dégringolade du dollar a été déclenchée par des propos du vice-président de l’Assemblée nationale populaire (Parlement chinois) Cheng Siwei, selon lesquels la Chine devrait ajuster la composition de ses réserves en devises étrangères, en y accordant plus de place aux monnaies fortes. Ces déclarations ont porté un nouveau coup au billet vert, déjà affaibli depuis des mois par des craintes d’une contagion aux autres secteurs de l’économie américaine de la crise qui a frappé l’immobilier et le crédit. « Ces déclarations, même si elles sont confuses et ont été faites par un responsable de troisième rang, ont provoqué une vente massive de dollars », ont expliqué dans une note les analystes de la banque française BNP Paribas. Les réserves en devises de la Chine, les plus importantes du monde, ont atteint la valeur record de 1 430 milliards de dollars en septembre 2007, et sont constituées à 70 % de dollars américains, selon les experts. En outre, William Poole, l’un des membres votants du Comité de politique monétaire de la Banque centrale américaine a averti hier que celle-ci doit faire ce qui est nécessaire en matière de baisse des taux, mais pas plus. « En clair, M. Poole dit : “On n’a pas encore vu la fin de la chute du dollar. Investisseurs, vous n’avez plus besoin d’acheter du dollar pour acheter des actifs américains. Vous pouvez vous financer en empruntant du dollar mais pas en achetant du dollar” », a commenté Rafael Martorell, analyste chez BNP Paribas. Amorcé il y a plusieurs années, l’effondrement du billet vert s’est brusquement accéléré cet été avec la crise financière aux États-Unis, qui a provoqué notamment des pertes colossales au sein de la première banque mondiale Citigroup et semé l’inquiétude chez les investisseurs de la planète. Cette période de turbulence n’est « pas terminée », a par ailleurs indiqué M. Poole. Cette nouvelle flambée de l’euro, qui s’ajoute à l’envolée des cours du pétrole, pourrait relancer la polémique sur le rôle de la Banque centrale européenne, accusée par certains responsables politiques de ne rien faire pour entraver la vigueur de l’euro et de fragiliser ainsi les exportateurs européens. « Si nous n’y prenons garde, le désordre monétaire risque de se muer en guerre économique dont nous serions tous les victimes », a déclaré M. Sarkozy à Washington. « Ceux qui admirent la nation qui a bâti la plus grande économie du monde et qui n’a eu de cesse de convaincre des avantages du libre-échange attendent de l’Amérique qu’elle soit la première à promouvoir une juste parité des changes », a-t-il encore lancé, concluant : « Le yuan est déjà le problème de tous, le dollar ne doit pas rester seulement le problème des autres. »
L’euro a touché hier de nouveaux sommets, passant pour la première fois au-dessus de 1,47 dollar, dopé selon des cambistes par des commentaires d’un responsable chinois suggérant que Pékin pourrait réduire ses réserves en billet vert au profit d’autres monnaies.
Le président français Nicolas Sarkozy s’est vivement ému de la situation, dénonçant hier à Washington la faiblesse...